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Nous aspirons tous à rentrer à la maison,
dans un lieu où nous ne sommes jamais allés,
un lieu moitié-souvenu et moitié-imaginé
dont nous avons seulement des aperçus
de temps en temps.

Communauté.

Quelque part, il y a des êtres
à qui nous pouvons parler avec passion
sans que les mots restent coincés dans nos gorges.

Quelque part un cercle de mains s’ouvrira pour nous recevoir,
des yeux s’illumineront à notre arrivée, des voix célébreront avec nous
chaque fois que nous entrerons dans notre propre puissance.

Communauté signifie force qui rejoint notre force
pour faire le travail qui a besoin d’être fait,
des bras pour nous tenir quand nous chancelons.

Un cercle de guérison. Un cercle d’amis.

Quelque part où
nous pouvons être libres.

Starhawk

N.B Starhawk est une écrivaine américaine, militante du néopaganisme et de l’écoféminisme, très engagée pour la paix et la non-violence. Elle se définit elle-même comme une “sorcière”, mais pour comprendre dans quel sens elle emploie ce mot, voir l’intéressante chronique publiée sur peripheries.net : la sorcière, c’est l’incomprise, celle qui est mise à distance à cause de son pouvoir ou sa connaissance qui ne trouvaient sens que dans un monde qu’on a fait disparaître et qui désormais fait peur ou dérange.

Source texte : Communification

Source photo : groupe d’improvisation théâtrale sur youjustmademylist

2ou3fois


Les deux ou trois fois où j’ai fait l’amour dans ma vie

Un très beau témoignage qui fait réfléchir sur l’amour. Aimer et faire l’amour, faire l’amour et prendre du plaisir… Ce n’est pas la même chose. Finalement, dans une vie, quand on considère les moments de tendresse humaine, quels ont été les vrais moments d’amour ?

De retour d’un séminaire de quelques jours sur l’amour et la sexualité dans le couple, je réalise que je n’ai pas du faire l’amour plus de deux ou trois fois dans ma vie.

C’est à la fois un choc et un soulagement.(…)

C’est un choc, et c’est également un soulagement. C’est comme si les pièces d’un puzzle se mettaient en place. Ce qui n’était qu’impressions vagues, qu’intuitions impossibles à formuler, devient clair. Je comprends consciemment ce que quelque chose en moi avait pressenti. Je comprends pourquoi l’amertume, la déception, la frustration, l’envie d’union qui s’émousse avec le temps; je comprends pourquoi et comment la sexualité, au lieu de rapprocher les amants, ne fait que les éloigner l’un de l’autre. (…)

Et je ressens une immense gratitude pour les deux ou trois fois où j’ai fait l’amour dans ma vie. Sans l’empreinte de ces moments merveilleux, sans leur altitude, je n’aurais jamais pris la mesure de la médiocrité des autres fois, je me serais raconté que si, c’était bien, j’aurais nié la sourde présence de la souffrance.

Et pourtant, n’avons-nous pas tous fait cette expérience troublante de vivre avec un ami, avec une amie, des instants d’unité, des instants d’intimité tels que nous n’en n’avons peut-être jamais connu avec notre mari, notre femme, notre amant, notre maîtresse? Ces instants magiques où toute distance est abolie, où la joie est à la fois intense et profondément paisible, où nous nous sentons totalement avec l’autre et en même temps si profondément en nous-mêmes. Ces instants qui nous laissent libres, complets, où quand chacun part de son côté, il n’y a ni manque ni éloignement; rassasiés, satisfaits, entiers, reliés. Nous ne nous sommes pas touché, pas effleuré, et pourtant…

Dans mon expérience, ce qui a induit ces instants d’intimité, de reliance en soi avec l’autre, ça a été d’être totalement nus l’un avec l’autre. Pas la nudité des corps, pas le retrait des vêtements, la nudité des âmes, le retrait des armures. Nus l’un avec l’autre, partageant ouvertement ses joies et ses peines, ses attentes, ses déceptions, son coeur brisé, ses sentiments, ses sensations, ses pensées, ses interprétations, chacun laissant l’autre lire en soi comme dans un livre ouvert, sans étalage, sans pudeur, dans la simplicité. C’était à l’occasion d’une thérapie de groupe, d’un séminaire de libération émotionnelle, c’était en faisant le Travail. C’était un ami venant vers moi le coeur brisé, désespéré, toutes protections abattues. C’était l’humain, nu.

Didier Havé

L’intégralité de ce beau témoignage, intitulé Les deux ou trois fois où j’ai fait l’amour dans ma vie, est sur lespaceducouple.com

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Rire, c’est risquer d’être pris pour un imbécile.

Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental.

Aller vers les autres, c’est risquer de devoir s’engager.

Exposer ses sentiments, c’est risquer de révéler son véritable soi.

Faire part de ses idées, nos rêves, devant une foule, c’est risquer le rejet.

Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour.

Vivre, c’est risquer de mourir.

Espérer, c’est risquer la déception.

Essayer, c’est risquer l’échec.

Mais les risques doivent être pris, car le plus grand danger dans la vie est de ne rien risquer.

Ceux qui ne risque rien, ne font rien, n’ont rien, et ne deviennent rien.

Ils peuvent éviter la souffrance et la douleur du moment présent, mais ils n’apprendront pas, ne ressentiront rien, ne changeront pas, ne grandiront pas, n’aimeront pas, ou ne vivront pas.

Enchaîné par la peur, ils sont des esclaves ayant perdu leur liberté.

Seule une personne qui risque est libre.

Le pessimiste se plaint du vent ;

L’optimiste espère qu’il change ;

Et le réaliste ajuste ses voiles.

Paulo Coelho, L’alchimiste, 1988

[(Source A D-V)]

 

Source : anotherdaylight.wordpress.com (site fermé)- Envies d’ailleurs, Besoins d’ici – 3 mars 2014 (déjà reproduit en espagnol sur cristianosgays)

jake-sims-denudation

denudation

Il faut partir à sa découverte
et s’engendrer.

Nous naissons physiquement
et nous avons à naître ontologiquement.

Tant qu’on n’a pas pris conscience
d’une manière extrêmement intense,
vivante,
des recès de sa psyché,
on n’a pas fait ce travail de dénudation
qui prépare la venue de la seconde naissance.

Charles Juliet

Source photo : Jake Sims

communauté-siècles


Là où est le lien d’amour est l’espace de Dieu…

Nous devons garder à l’esprit que la communauté, comme la solitude, est essentiellement une qualité de coeur.

Certes, nous ne saurions pas ce qu’est une communauté si nous ne nous étions jamais réunis en un lieu, mais la communauté ne signifie pas nécessairement être physiquement ensemble. Nous ne pouvons vivre en communauté tout en étant seul. Même lorsque le temps et l’espace nous séparent, nous pouvons agir librement, parler sincèrement et souffrir patiemment à cause du lien d’amour qui nous unit aux autres.

La communauté d’amour ignore non seulement les frontières des pays et des continents, mais aussi celles des décennies et des siècles. Outre la présence dans nos coeurs de ceux qui sont au loin, le souvenir de ceux qui ont vécu il y a longtemps peut nous introduire dans une communauté qui nous guérit, nous sustente et nous guide. L’espace de Dieu dans la communauté transcende toutes les limites spatiales et temporelles.

Henri J.M. Nouwen
Invitation à la vie spirituelle, Dangles,1995

Source photo : in elegance we trust