“J’ai vu beaucoup d’hommes sans vêtements
j’ai vu beaucoup de vêtements sans hommes“Jalâl ud Dîn Rumi
« Je lui parlerai cœur à cœur »
Ni Dieu, ni maître
Ni Dieu, ni maître ! Je pars au désert, loin de celui que j’aimais. Il m’a déçu, il m’a trompé. Impossible qu’Il soit, ce Dieu qu’on dit d’amour : Regardez alentour, l’injustice est partout, le scandale déborde. On tue sans rémission. Pour Dieu on assassine. Dans ma vie, rien de mieux. Des prières sans réponses, des luttes inlassables contre des maux incessants. Je suis las de me battre sans personne pour m’aider. Je vais fuir au désert, pour mettre sous mes yeux l’atroce aridité, la solitude extrême où seul je me perds. Drapé dans mon orgueil, là-bas, à pleine gorge, je crierai sans relâche, je viderai ma haine, je proférerai les noms les plus blasphématoires sans crainte que jamais nul écho ne revienne.
Je regarde alentour, mes larmes ont tout lavé : le ciel, les oiseaux. Les bêtes vont et viennent, et la lumière pure qui réchauffe le monde. Je commence à comprendre. La laideur est en moi. Mon œil trop souillé ne pouvait pas bien voir. Mes lèvres profanées par des grimaces immondes, avaient perdu les mots qui gagnent la sagesse. Mon cri est sans écho. Mais lève une autre plainte. C’est un chant, ou des pleurs. C’est ma soif d’être aimé. C’est Jésus, qui pour moi se bat seul, au désert, contre mes tentations, ces démons relâchés par mes cris de vengeance. Et lorsqu’il foule au pied le dernier adversaire, alors il me regarde, et me voilà aimé. « Tu ne voulais plus Dieu, je serai donc ton frère. Toi qui fuyais ton maître, reçois-moi en ami. »
Frère Franck Dubois, dominicain
Source : Signe dans la Bible
“Pendant mon voyage j’ai connu beaucoup de gens, ouverts et gentils, mais Eyup a sûrement été un des plus attachants.C’est fou, mais parfois on vient de rencontrer quelqu’un et on dirait que ça fait une vie qu’on se connaît, pas seulement parce que on découvre tout de suite des affinités qui instinctivement nous rapprochent beaucoup, mais surtout pour l’ouverture d’esprit qui nous lie, pour la confiance qu’on mets dans l’autre personne, pour le respect, l’affection et la délicatesse avec laquelle on traite l’autre… et tout ça est formidable, ça t’aide à te laisser aller tout de suite à tes émotions, aux moments de bonheur que tu es en train de vivre sans même pas y réfléchir et tu ne peux que vivre ces moments pleinement.
Avec Eyup c’était exactement comme ça. Je le croise a l’entrée d’un musée et soudain c’est comme si j’avais croisé un vieil ami…et la joie de se « retrouver » était énorme. On a passé une journée entière ensemble, à se balader, à boire du thé et a se connaître. Tout cela me fait parfois réfléchir à la valeur des amitiés, de mes amitiés en générale. “
La suite de cette merveilleuse rencontre, ici
Qui je suis ?
Juste un petit garçon qui a peur.
Ca ne se voit pas bien sûr.
Et même, les gens me croient fort.
Et même un homme redoutable,
qui sait ce qu’il veut et où il va.
S’ils savaient…
Je ne suis qu’un petit garçon
qui a peur.
Bien sûr, j’ai donné le change.
Bien sûr, je me suis battu, j’ai vécu.
J’ai voulu être fort,
j’y ai cru, même !
Mais là, les remous de la vie
me ramèrent à cette peur primale.
Les échecs, les humiliations répétées,
la tension à être quelqu’un que je ne suis pas…
Tout ça me fait lâcher,
je ne contrôle plus rien.
Me voilà redevenu ce petit enfant
de sept ans, qui a peur.
Y’a rien de volontaire, rein de raisonné,
dans ce qu’il va faire ensuite.
Il va seulement vivre comme il peut
avec les mots redoutables qu’il vient d’entendre.
Il est seul , il a 7 ans, il est perdu.
il ne sait pas quoi faire.
Il ne saura plus jamais quoi faire.
Au fond, il ne sait même plus pourquoi il est là.
Alors il continuera en faisant semblant.
Sans jamais plus croire aucun compliment,
la vie c’est tellement traître.
Là, ça remonte à la surface :
Je suis ce petit enfant perdu,
qui aurait besoin d’être pris dans les bras,
et qu’on le console et qu’on le rassure.
Je suis seulement seul avec moi-même
et un grand vide tout autour.
J’ai sept ans, je suis malheureux
et ne sais même pas que j’ai le droit de le dire, le crier.
Je crois que je n’aurai plus jamais confiance.
En personne. Ni en moi, ni en les autres.
Tout ça, parce que ma mère, dans son inconscience,
vient de lâcher au petit bonhomme que je suis :
“Va-t-en, je ne t’aime plus,
je ne veux plus jamais te voir.”
Z.