amitié-aelred

 

«Dites-moi, n’est-ce pas avoir déjà part à la béatitude que de s’aimer et de s’entraider ainsi, de s’appuyer sur la douce charité fraternelle pour voler jusqu’aux étincelantes régions de la divine dilection, et, par l’échelle de la charité, tantôt de monter vers l’étreinte du Christ, tantôt de descendre vers l’amour du prochain pour y trouver un délicieux repos ? Si dans cette amitié qui fut la nôtre et que j’ai mentionnée à titre d’exemple, vous remarquez un point à imiter, faites-en votre profit.»

Aelred de Rievaulx

 

Source citation :L’expérience de l’amitié de Aelred de Rielvaux (arccis)

toi-moi-nous

 

Cet ami spirituel frappa à ma porte la nuit dernière.
“Qui est là?” Demandai-je.
Il répondit: “Ouvres la porte. C’est toi! ”
“Comment peux-tu être moi?” Demandai-je.
Il répondit :
“Nous sommes un,
Mais le voile de la dualité nous a cachés la vérité.”

Nous et moi, lui et toi, nous sommes tous devenus le voile,
Et combien cela t’a voilé à toi même !
Si tu souhaites savoir comment nous et lui et tout ne formons qu’un,
Alors passe au-delà de ce «je», de ce «nous», et de ce « toi».

 

Muhammad Shirin Maghribi, poète persan, XIVè siècle.

Source photo: Jean-Baptiste Huong, photographe

amitié-tu-existes-pour-moi

 

Tu m’as écris ” tu es mon ami….”
Et je suis fier d’être ton ami.

Ce ne sont que quatre mots
mais tellement précieux.

C’est quoi être un ami ?
Probable que pour toi
ce n’est pas comme pour moi

Mais c’est un mot
qui est magique.

Un ami,
c’est tellement merveilleux
c’est une autorisation à vivre à deux
à plusieurs peu importe

Me dire “je suis ton ami”
ou “tu es mon ami”
c’est une déclaration d’existence.

J’existe
puisque le mot ami
a été prononcé quelque part
par quelqu’un qui le disait à propos de moi.

Ca peut te paraître curieux
que je sois sensible à ce point.

Je sais.

Ca peut même te faire peur,
en tout cas t’impressionner.

Tu peux te dire:
mais qu’est-ce qu’il me fait ?
Qu’est-ce que j’ai déclenché ?

Mon ami,
tu m’as juste dit
“tu existes pour moi”

Tu es mon ami
ça veut dire tout ça
et plein de choses
que je ne sais pas traduire en mots

Alors… merci !

Zabulon – 25 juillet 2014

 

 

“Pendant mon voyage j’ai connu beaucoup de gens, ouverts et gentils, mais Eyup a sûrement été un des plus attachants.C’est fou, mais parfois on vient de rencontrer quelqu’un et on dirait que ça fait une vie qu’on se connaît, pas seulement parce que on découvre tout de suite des affinités qui instinctivement nous rapprochent beaucoup, mais surtout pour l’ouverture d’esprit qui nous lie, pour la confiance qu’on mets dans l’autre personne, pour le respect, l’affection et la délicatesse avec laquelle on traite l’autre… et tout ça est formidable, ça t’aide à te laisser aller tout de suite à tes émotions, aux moments de bonheur que tu es en train de vivre sans même pas y réfléchir et tu ne peux que vivre ces moments pleinement.

Avec Eyup c’était exactement comme ça. Je le croise a l’entrée d’un musée et soudain c’est comme si j’avais croisé un vieil ami…et la joie de se « retrouver » était énorme. On a passé une journée entière ensemble, à se balader, à boire du thé et a se connaître. Tout cela me fait parfois réfléchir à la valeur des amitiés, de mes amitiés en générale. “

 

La suite de cette merveilleuse rencontre, ici

baignade dans la rivière

Ils sont cinq ou six jeunes hommes.
Tous beaux.
Ils s’amusent dans l’eau
Et par cette chaleur d’été, on les comprend.

Je les regarde.
Oui ils sont beaux.
Ils s’entendent bien, visiblement.
Probablement tous originaires du même village.
Ils se connaissent depuis l’enfance,
Ils ont appris à vivre ensemble
Ils sont différents mais savent se respecter.

Je les observe du haut de ma cinquantaine,
Et les envie d’une certaine manière.
En tout cas, je me souviens.
Combien j’étais seul, sans amis,
Non pas que je n’en veuille pas,
Mais la vie en avait décidé autrement.
J’aurais aimé avoir leur insouciance,
Connaître cette expérience de vivre au jour le jour,
D’être ensemble tout naturellement, si naturellement,
Et de vivre l’instant présent sans penser, sans soucis.

Ils ne savent pas leur bonheur
De pouvoir partager ainsi leur être avec simplicité
Et qui plus est dans un cadre naturel magnifique.
Ils n’ont pas conscience, peut-être, que cela peut manquer.

Pour ma part, j’y suis soudain attentif
Et me dis que ce qui m’a manqué est peut-être ma plus grande force.
Je ne l’ai pas eu, sinon par miettes éphémères et fugitives,
Alors je sais à quel point cela est précieux.
Il me semble que chaque fois que j’en ai eu l’occasion,
Je l’ai encouragé dans la vie des autres.

Ils sont cinq ou six jeunes hommes
Tous beaux,
Ils s’amusent dans l’eau.

J’aimerais être l’un d’entre eux
A la vérité, je suis à la fois
L’un d’entre eux
Et le lien entre eux
Qui les relie à l’univers.

Je suis le seul à le savoir.

Zabulon