Laisse subsister ce peu de moi par quoi,
je puisse te nommer mon tout.

Laisse subister ce peu de ma volonté par
quoi je puisse te sentir de tous cotés,
et venir à toi en toutes choses, et t’offrir
mon amour à tout moment.

Laisse seulement subsister ce peu de moi
par quoi je puisse jamais te cacher.

Laisse seulement cette petite attache
subsister par quoi je suis relié à ta volonté,
et par où ton dessein se transmet dans ma vie :

c’est l’attache de ton amour.

Tagore, L’offrande lyrique.

Tagore, grand poète indien, chantre de l’immanence dans les choses simples de la vie, est aussi le découvreur de Kabir dont il a proposé une traduction dès 1922.

Source photo: everydaysagreatday.tumblr.com

Figuratif homosensible par Sylvain Rabouille® ®Sylvain Rabouille

On demanda à l’Ami quelles étaient les ténèbres les plus grandes. Il répondit : “L’absence de mon Aimé.” On lui demanda encore, quelle était la plus grande illumination. Et il dit : “La présence de mon Aimé.”

 

Raymond Lulle,
L’Ami et l’Aimé.

 

Raymond Lulle (1232-1315), franciscain, est un auteur mystique chrétien originaire de Majorque et inventeur du catalan littéraire.

Source image : oeuvre de Sylvain Rabouille, en vente sur son site ainsi que de nombreux autres sujets : sbrartisteblog.wordpress.com

Où est la maison de l’ami ?
(titre persan : Adresse)

C’était l’aube, lorsque le cavalier demanda :
« Où est la maison de l’ami ? »

Le ciel fit une pause.
Le passant confia le rameau de lumière
qu’il tenait aux lèvres
à l’obscurité du sable.
Il montra du doigt un peuplier et dit :

« Un peu avant l’arbre,
il y a une venelle
plus verte que le rêve de Dieu,
où l’amour est aussi bleu
que les plumes de la sincérité.
Tu vas au bout de la ruelle
qui se trouve derrière la maturité,
puis tu tournes vers la fleur de la solitude.
A deux pas de la fleur,
tu t’arrêtes au pied de la fontaine éternelle
des mythes de la terre,
et tu es envahi par une peur transparente.
Tu entends un froissement
dans l’intimité fluide de l’espace :
Tu vois un enfant
perché sur un grand pin
pour attraper un poussin
dans le nid de la lumière,
tu lui demandes :
« Où est la maison de l’ami ?
»

Sohrab Sepehri, poète persan (1928-1980),
Où est la maison de l’ami ? Lettres Persanes, 2005

Source photo : Paysans au Pendjab (www.terraeco.net).

Où Es-Tu ?

Où es tu mon cœur…
Mon amour, mon bonheur,
Toi qui me fais trembler
Rien que par ta pensée…
Je rêve de partager nos vies,
Vivre dans notre petit paradis,
Rempli de câlins et de tendresse
De sincérité, de respect et de caresses…
Et j’attends patiemment
Espérant chaque jour ce moment
Où nous construirons notre nid,
Où nous avancerons à deux dans la vie…

Jérome (42) (Kk)

www.poeme-france.com

Source photo : jj-tryskel.hautetfort.com