I hold tightly to the cold,
unsure of anything but its numbing grip,
but the unstoppable advance of your
gentle, easy touch
melts away such concerns

Je tiens fermement au froid,
Incertain de tout sauf de sa manière d’engourdir,
mais l’avancée inarrêtable de ton
toucher, léger et simple,
met fin à toute préoccupation.

 

Dylan Geick“Dearth”,
in Early Works,blurb.com

 

 Dylan Steven Geick est une jeune athlète homosexuel américain, spécialisé dans la lutte, qui livre sur blurb.com son premier recueil de poèmes.

Vous trouverez ici (cliquer) un article en anglais dans lequel il détaille son goût pour la poésie et quelles sont ses inspirations.

 

 

Source texte et image : Dylan Geick (& Jackson Krecioch, sur la photo) sur dylan-geick-fan.tumblr.com

Laisse subsister ce peu de moi par quoi,
je puisse te nommer mon tout.

Laisse subister ce peu de ma volonté par
quoi je puisse te sentir de tous cotés,
et venir à toi en toutes choses, et t’offrir
mon amour à tout moment.

Laisse seulement subsister ce peu de moi
par quoi je puisse jamais te cacher.

Laisse seulement cette petite attache
subsister par quoi je suis relié à ta volonté,
et par où ton dessein se transmet dans ma vie :

c’est l’attache de ton amour.

Tagore, L’offrande lyrique.

Tagore, grand poète indien, chantre de l’immanence dans les choses simples de la vie, est aussi le découvreur de Kabir dont il a proposé une traduction dès 1922.

Source photo: everydaysagreatday.tumblr.com

Figuratif homosensible par Sylvain Rabouille® ®Sylvain Rabouille

On demanda à l’Ami quelles étaient les ténèbres les plus grandes. Il répondit : “L’absence de mon Aimé.” On lui demanda encore, quelle était la plus grande illumination. Et il dit : “La présence de mon Aimé.”

 

Raymond Lulle,
L’Ami et l’Aimé.

 

Raymond Lulle (1232-1315), franciscain, est un auteur mystique chrétien originaire de Majorque et inventeur du catalan littéraire.

Source image : oeuvre de Sylvain Rabouille, en vente sur son site ainsi que de nombreux autres sujets : sbrartisteblog.wordpress.com

Où est la maison de l’ami ?
(titre persan : Adresse)

C’était l’aube, lorsque le cavalier demanda :
« Où est la maison de l’ami ? »

Le ciel fit une pause.
Le passant confia le rameau de lumière
qu’il tenait aux lèvres
à l’obscurité du sable.
Il montra du doigt un peuplier et dit :

« Un peu avant l’arbre,
il y a une venelle
plus verte que le rêve de Dieu,
où l’amour est aussi bleu
que les plumes de la sincérité.
Tu vas au bout de la ruelle
qui se trouve derrière la maturité,
puis tu tournes vers la fleur de la solitude.
A deux pas de la fleur,
tu t’arrêtes au pied de la fontaine éternelle
des mythes de la terre,
et tu es envahi par une peur transparente.
Tu entends un froissement
dans l’intimité fluide de l’espace :
Tu vois un enfant
perché sur un grand pin
pour attraper un poussin
dans le nid de la lumière,
tu lui demandes :
« Où est la maison de l’ami ?
»

Sohrab Sepehri, poète persan (1928-1980),
Où est la maison de l’ami ? Lettres Persanes, 2005

Source photo : Paysans au Pendjab (www.terraeco.net).