Où Es-Tu ?

Où es tu mon cœur…
Mon amour, mon bonheur,
Toi qui me fais trembler
Rien que par ta pensée…
Je rêve de partager nos vies,
Vivre dans notre petit paradis,
Rempli de câlins et de tendresse
De sincérité, de respect et de caresses…
Et j’attends patiemment
Espérant chaque jour ce moment
Où nous construirons notre nid,
Où nous avancerons à deux dans la vie…

Jérome (42) (Kk)

www.poeme-france.com

Source photo : jj-tryskel.hautetfort.com

 

 

Si mes yeux si mes mains
Si ma bouche encor tiède
Si la terre et le ciel
Venaient à me manquer

Si le vent n’allait plus
Porter dans sa nacelle
Mes oiseaux et la part
Infime du secret

Si les tiges de blé
Qui ferment ton visage
N’éclairaient plus la route
Où j’avance à pas lents

Si ce poème enfin
N’était rien qu’un poème
Et non le cri d’un homme
En face de sa nuit

Mon Dieu serait-ce alors
Besoin de tant de larmes.

René-Guy Cadou, le coeur définitif

Source photo : pinterest

 

Avant,
j’avais toujours un morne livre entre les mains…

Aujourd’hui,
l’amour m’a offert une très joyeuse clochette !

Avant,
ne sortaient de ma bouche
que tristes litanies ou ennuyeuses prières…

Aujourd’hui,
voici que jaillissent de moi
poèmes pétillants, chants et quatrains.

Rumi

 

 

—-

Et s’il faut une piste d’exploration… Avant je lisais des  prières, je cherchais des mots, j’accumulais des connaissances, je remplissais ma tête, mais peut-être sans y être vraiment, comme si cela devait venir de l’extérieur. Maintenant, avec le son qui sort de la clochette et remplit l’espace, cette vibration qui m’est extérieure mais qui remplit tout mon être, cette onde avec laquelle mon coeur peut vibrer en harmonie avec lui-même et avec toute chose autour, je suis vraiment présent. Et de mon coeur peut jaillir la présence.

Ajoutons que les poèmes ne sont pas fait pour être lus, ils sont faits pour être vécus. Ils jaillissent du vécu et ne peuvent toucher et aider que ceux qui sont prêts à s’en imprégner et à les laisser vivre ne eux.

Z.

Source photo : cloche tibétaine sur Pinterest

Muet

Ouvre-moi tes bras
Et me sois refuge

Ouvre-moi tes bras
Et me sois rempart

Ouvre-moi tes bras
Et me sois espoir

Ouvre-moi tes bras
Et me sois bien-être

Ouvre-moi tes bras
Quand me vois paraître

Ouvre-moi tes bras…
Et me sois…

Refuge…

Esther Granek (1927-2016)
Je cours après mon ombre, éditions Saint-Germain-des-Prés, 1981.

Source texte : esthergranek.webs.com

Source photo : aima007

Bieber-rideau

Le rideau de ma voisine

Le rideau de ma voisine
Se soulève lentement.
Elle va, je l’imagine,
Prendre l’air un moment.

On entr’ouvre la fenêtre :
Je sens mon coeur palpiter.
Elle veut savoir peut-être
Si je suis à guetter.

Mais, hélas ! ce n’est qu’un rêve ;
Ma voisine aime un lourdaud,
Et c’est le vent qui soulève
Le coin de son rideau.

Alfred de Musset

De l’art de l’imagination. Emballement, illusion ou intuition? Comment l’émoi amoureux, qu’il soit d’amour ou d’amitié, peut nous illusionner. A moins que, quand l’émoi n’est pas au niveau du coeur mais de l’imagination comme ici, dans ce poème, l’imagination ne soit qu’un subterfuge de l’inconscient pour donner à l’enfant intérieur la dose d’amour, de caresses et de considération qu’il n’a pas reçu quand il l’eût dû. Danger de confusion.