Il s’en est passé des choses depuis la création de ce blog.
Il s’en est passé….
Tellement !

Suis-je toujours chrétien ?
Oui, assurément. Je ne pourrais pas ne pas l’être.
Ce bonhomme Jésus, il me parle encore, il me fait encore grandir en humanité.
Je n’ai pas trouvé mieux que lui pour m’inspirer, me conduire et m’accompagner sur mon propre chemin d’humanité.

Suis-je encore catholique ?
Oui, puisque c’est ainsi. Puisque c’est le fruit de mon histoire.
Mais ça n’a tellement plus beaucoup d’importance…
L’institution et les hommes qui font l’institution sont décevants.
Le message, la perle précieuse qu’est cette révélation d’être aimé inconditionnellement
et d’avoir le droit et le devoir d’être là, tel que je suis, où que j’en sois,
oui, cela demeure, quoi qu’il en soit de l’institution et de ses limites.
Ce message, ce témoignage qui vient de la grande tradition apostolique,
cette expérience inouïe faite par les contemporains d’un certain Jésus
et qui a pu parvenir jusqu’à moi.

Et de l’homosexualité, l’homosensibilité ?
Ouh là ! Que de chemin parcouru !
Chemin d’acceptation d’abord.
Quoi qu’en dise l’institution ou ceux qui se réclament d’elle,
je n’ai pas vu que Jésus et le Dieu de Jésus me rejetassent sur ce seul motif
– ni aucun motif d’ailleurs.
Je peux être chrétien et homosensible. Quoi dire de plus ?
Si Dieu ne me rejette pas, quelle est donc cette bizarrerie que des hommes qui se réclament de lui le fassent ?
Chemin d’ouverture ensuite.
Cette acceptation ne vaut pas que pour moi, elle vaut pour tous les blessés et réprouvés de la terre.
Il n’y a pas un humain qui ne soit racheté, consolé, invité à se joindre à la fête des retrouvailles.

Mais alors la fidélité, la conjugalité, la paternité, etc. etc. ?
Je ne sais pas… Est-ce un sujet spécifiquement lié à l’orientation sexuelle ?
Y a—t-il un autre devoir premier que celui de survivre et de s’épanouir ?
De se développer comme tout être vivant, spécialement le végétal qui le fait sans affect
– les brins d’herbe, les plantes, les arbres –
qui se laisse aspirer par le soleil et monte vers la lumière ?

En soi, l’homosexualité n’est pas un sujet.
Seulement celui de se respecter soi-même, d’être respecté par les autres
et d’aller vers la meilleure version de soi-même.

Dans l’idéal,
je n’ai pas besoin d’affectivité.
Pas besoin de lien préférentiel, pas besoin de sexualité.
Mais c’est dans l’idéal. A la résurrection, dit Jésus.
Quand bien même une femme aurait sept maris successifs issus de la même fratrie,
elle ne sera la possession d’aucun d’entre eux dans le royaume du ciel.
Au ciel, on est comme des anges.
Libérés des contingences affectives, sentimentales sexuelles,
qui sont liées à notre finitude, notre condition humaine,
une création faite de limites que nous peinons à intégrer.

Là,
sur le moment,
alors que je ne suis pas au ciel,
engoncé dans mes limites humaines
dans mes blessures subies, dans mes manques d’amour,
le risque (la tentation ?) est grand de perdre mon chemin,
de me dérouter du seul bien qui vaille :
me trouver moi-même
et, trouvant l’être de mon être,
de me laisser conduire
par le maître, l’essence, l’origine, l’énergie
-prenez le terme que vous voulez –
de toute vie.

En attendant,
je survis,
je subis,
je crie,
je pleure,
je m’adapte,
me sur-adapte.
Je cherche
de l’approbation,
de l’assurance
de l’estime,
de la consolation,
de l’affection,
de la reconnaissance,
de la complétude
aussi,
à la mesure
où je me sens incomplet
où il me manque
quelque chose
que l’autre aurait
et que je n’ai pas.
Et il se peut
que je n’en sois pas toujours
totalement
conscient.

Bref,
je vis dans un monde limité,
j’ai besoin de tendresse,
d’amour et d’amitié.
Et si,
dans cette vie humaine limitée,
je ne l’ai pas reçu en suffisance
notamment pendant l’enfance
– ce qui est le cas de la plupart d’entre nous –
je le cherche éperdument
comme un besoin vital,
fondamental,
dans tous les actes de ma vie.

Où j’en suis, alors ?

A ça :
savoir que j’ai besoin de tendresse
tout en sachant
que celle dont je rêve
n’existe pas sur terre
mais que des bras humains
qui seraient bienveillants et compatissants
pourraient me confirmer
et m’encourager dans mon aspiration
à l’amour sans limité,
comme un signe d’inachevé
qui montre le chemin
vers la plénitude.
.
Peut-être,
le temps de la finitude,
le bien que nous pouvons recevoir les uns des autres
n’a-t-il d’autre sens
que de figurer ce bien de tous à tous
et de nous aider à patienter.

Z – 15/02/2025

Source photo : Unsplash

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