Le 8 décembre est la fête de l’Immaculée Conception, une fête mariale qui se situe en plein dans la période de l’Avent, ce temps d’annonce que le Seigneur vient. Depuis le XIXème siècle, on la désigne aussi sous le nom de fête des Lumières, depuis qu’à Lyon, les fidèles choisirent d’honorer la Vierge par des milliers de lumière pour remplacer l’inauguration, compromise par le mauvaise temps, d’une statue de la Vierge.

Restons sur les symboles. Marie, les lumières, l’intériorité.

Notre expérience nous montre que la lumière de Dieu, elle est d’abord en chacun de nous. C’est donc le cas pour Marie et pour son enfant Jésus. Au delà des paroles de la chanson que je propose ci-dessous – Marie savais-tu… – c’est toute la question de l’intériorité de Marie – et en creux celle de Jésus, qui sont posées. Par intériorité, précisons que j’entends leur intimité avec le créateur, avec la Source de leur Vie.

Alors peu importe la réponse à la question. Peu importe aussi le côté merveilleux qui est suggéré dans les paroles de la chanson et qui est propre à l’image que la plupart se font de Noël. Ce qui importe, c’est de laisser cette question agir encore aujourd’hui dans nos vies : est-ce que je sais que Dieu est déjà là et en train de se manifester au monde par moi? Est-ce que je sais l’accueillir? Est-ce que je sais ne pas m’étonner, ou au contraire m’étonner si cela me convient, des merveilles qu’il est en train de réaliser ? et si je découvre que je suis différent de la référence hétéronormée, suis-je aussi capable d’entendre cette question : est-ce que je sais, j’accepte et je reçois en moi le don de Dieu qui se réalisera ainsi en moi?

On a souvent dit de Marie qu’elle est toute disponible, toute donnée à Dieu, ce qui lui a permis de dire oui sans réserve. l’enjeu est donc bien de ne pas retenir le don qui nous est fait. Ne pas juger, ne pas projeter, ne pas interpréter, ne pas interférer… Marie nous montre le chemin.

Mary did you know / Marie, savais-tu?


Mary did you know that your baby boy will one day walk on water?
Mary did you know that your baby boy will save our sons and daughters?
Did you know that your baby boy has come to make you new?
This child that you’ve delivered, will soon deliver you

Mary did you know that your baby boy will give sight to a blind man?
Mary did you know that your baby boy will calm a storm with his hand?
Did you know that your baby boy has walked where angels trod?
And when you kiss your little baby, you have kissed the face of God

Mary did you know, Mary did you know, Mary did you know

The blind will see, the deaf will hear and the dead will live again
The lame will leap, the dumb will speak, the praises of the lamb

Mary did you know that your baby boy is Lord of all creation?
Mary did you know that your baby boy will one day rule the nations?
Did you know that your baby boy is heaven’s perfect Lamb?
This sleeping child you’re holding is the great I am

Mary did you know, Mary did you know, Mary did you know

 

Marie, savais-tu que ton bébé un jour, marcherait sur l’eau?
Marie, savais-tu que ton bébé sauverait nos fils et nos filles?
Savais-tu que ton bébé est venu pour faire des choses nouvelles?
Cet enfant que tu as enfanté, bientôt te délivrerait(*)

Marie, savais-tu que ton bébé redonnerait un jour la vue à un aveugle?
Marie, savais-tu que ton bébé apaiserait une tempête de sa main?
Savais-tu que ton bébé avait marché au même endroit que les anges ont foulé?
Et que lorsque tu embrasses ton petit bébé, tu embrasses le visage de Dieu

Marie, savais-tu? Marie, savais-tu? Marie, savais-tu?…

L’aveugle verra, le sourd entendra et le mort vivra à nouveau
Le boiteux bondira, le muet parlera, les louanges de l’agneau.

Marie, savais-tu que ton bébé est le Seigneur de toute création?
Marie, savais-tu que ton bébé, un jour gouvernerait des nations?
Savais-tu que ton bébé est l’agneau parfait venu du Ciel?
Que cet enfant endormi que tu tiens est le grand ‘Je suis’

Marie, savais-tu? Marie, savais-tu? Marie, savais-tu?…

(*) Jeu de mot en anglais sur le verbe deliver qui signifie à la fois accoucher, délivrer ou “délivrer” au sens fournir, offrir quelque chose.

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Mary, Did You Know? est une chanson de Noël écrite par Mark Lowry (paroles) et Buddy Greene (Musique), interprétée pour la première fois en 1991 par Michael English. Depuis, cette chanson a connu un immense succès et a été reprise par de nombreux groupes, chorales et artistes.

Payton Kemp, qui interprète la version mise en ligne ici, est un jeune américain, à la voix sublime, qui essaie de percer dans la chanson en participant à différents concours. Il a enregistré cette chanson en 2016 pour participer au challenge #LightTheWorld, organisé par la communauté mormon, pour diffuser pendant 25 jours la lumière de Noël par 25 moyens différents.

Payton a non seulement une voix magnifique mais ses choix musicaux me paraissent très intelligents pour la mettre en valeur. N’hésitez pas à visiter sa page youtube et à l’encourager, notamment dans sa version de Purpose de Justin Bieber, très douce, et qui éclaire cette chanson d’une autre lumière que celle apportée par son auteur.

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Photo : Marie et Jésus enfant, photo tirée du film “Le jeune Messie (2016) [The Young Messiah]

Le maître dit : Je pense parfois à la parole que l’ange dit à Marie : “Sois saluée, pleine de grâce.” Que me servirait que Marie soit “pleine de grâce” si je n’étais aussi “plein de grâce” ? Et que me servirait que le Père engendre son Fils si je ne l’engendrais moi aussi ? C’est pourquoi Dieu engendre son Fils dans une âme parfaite et dépose ainsi l’enfant à l’intérieur, pour qu’elle l’engendre plus avant à l’extérieur dans toutes ses œuvres.

Maître Eckart, Sermon 75

(cité ce jour sur croire.la-croix.com dans la série “3 mn pour l’accueillir” pour se préparer à Noël durant tout le temps de l’Avent)

Photo : Jaden Smith

L’expérience m’a appris qu’une des choses les plus difficiles pour moi, c’était d’aimer une personne pour ce qu’elle est, ici et maintenant, dans notre relation. Cela m’est tellement plus facile d’aimer les autres tels que je les crois, ou tels que je les voudrais, ou tels qu’ils devraient être pour moi. Aimer quelqu’un pour ce qu’il est, renoncer à ce que j’attends qu’il soit pour moi, renoncer à mon désir de le changer pour moi : tel est le chemin ardu, mais fécond, qui conduit au bonheur d’une alliance intime.

Carl Rogers, Vieillir ou s’épanouir en vieillissant
(Texte écrit à l’occasion de ses 75 ans)

Photo : Drinks for Two, 1998, par Steve Walker sur Pinterest

Je crois que tu n’as pas très bien compris (…)
Je n’ai plus envie de fréquenter qui que ce soit (…)
Tout ça pour découvrir ensuite un type qui se révèlera un invalide de sentiments, un raté des émotions ou un incompétent de la vie amoureuse, comme la plupart de ses semblables.
C’est bon, ils ne valent pas tout le mal qu’on se donne pour eux.
J’ai donc pris la décision ferme et définitive de ne plus jamais brader ça…

Agnès Abécassis in “Le théorème de Cupidon”

Source texte et photo : Loquito 🙂

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Voici un témoignage, publié en février 2016 et traduit de l’anglais, qui illustre parfaitement un sujet déjà évoqué dans ce blog, à savoir celui de la bromance. Ce qui apparaît, c’est non seulement que les frontières entre hétérosexualité et homosexualité ne sont pas si claires qu’il n’y paraît et, surtout, que de nos jours les hommes peuvent exprimer beaucoup plus librement leur besoin de tendresse, y compris envers d’autres hommes.

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“Je ne comprends pas les jeunes de ces temps-ci.

OK, je sais que tout le monde dit ça passé un certain âge, mais laissez-moi vous expliquer.

Je ne pense pas que je sois vieux – je suis dans la moitié de la trentaine – mais j’imagine que je ne suis plus un jeune perdreau. Je vis dans une grande ville et j’ai un bon boulot au siège d’une entreprise de médias – rien d’extraordinaire mais assez agréable, et les gens, surtout, sont amusants. Et c’est d’une de ces personnes dont je parle en ce moment quand je dis que je ne comprends pas les jeunes.

Un des gars avec qui je travaille – je l’appellerai Simon parce que je ne veux pas utiliser son vrai nom au cas où il le trouverait! – est probablement la personne la plus amusante du bureau. Il est assez petit, les cheveux blonds désordonnés, et un sourire effronté ; il est toujours brillant et joyeux, c’est quelqu’un qui contribue à faire du travail un endroit amusant, que ce soit avec l’humour de ses commentaires ou simplement une conversation amicale. Il a environ 25 ans et n’a jamais mentionné quoi que ce soit à propos d’aimer les mecs – il a même parlé d’ex-petites amies et autres.

D’un autre côté, tout le monde sait que je suis gay – comme je l’ai déjà dit, je vis dans une grande ville et personne ne prend ça comme un gros problème ; c’est super de pouvoir être moi-même dans une telle situation.

Quoi qu’il en soit, tous les vendredis soirs, nous sortons tous prendre un verre après le travail, avec un grand nombre d’entre nous. Nous restons soit pour en prendre juste un, ou beaucoup, et pour être franc, il arrive qu’on soit assez emêchés ! Un vendredi, nous sommes tous allés à l’endroit habituel, et certains d’entre nous sont restés plus longtemps que nous n’aurions dû. Simon se plaignit qu’il était trop tard pour qu’il rentre chez lui, et j’ai suggéré que nous partagions un taxi jusqu’à chez moi, car je vis beaucoup plus près. C’était une idée raisonnable, et Simon était soulagé de ne pas avoir à rentrer chez lui.

Maintenant, laissez-moi d’abord préciser quelque chose – je n’ai jamais eu l’intention de faire quoi que ce soit avec Simon. Mon type habituel de mec, ce sont les grands et bruns, et de mon âge – un peu plus vieux, peut-être. Je n’ai jamais envisagé avoir une relation avec Simon.

Nous sommes arrivés chez moi et plutôt que d’aller dormir nous avons continué à boire – j’avais une bouteille de vin à la maison, et, comme je l’ai dit, Simon est un type tellemment agréable. Nous avons fini par user la bouteille et penser à aller au lit. J’ai commencé à installer le canapé avec des coussins et des couvertures, mais Simon a dit qu’il préférait dormir dans le lit et se blottir contre moi, et que de toute façon le lit serait plus confortable que le canapé.

Évidemment j’étais un peu confus … pourquoi voudrait-il se blottir contre moi s’il est hétéro ? Mais en tout cas, nous nous sommes couchés et recroquevillés. Simon attrapa mon bras et le tira autour de son épaule pour que je l’entoure… Je ne savais pas vraiment quoi faire, alors je me suis blotti un peu contre lui.

‘Oh, j’aime vraiment être câliné !’ a-t-il dit, puis nous nous sommes endormis.

Le lendemain matin, nous nous sommes réveillés et nous avons passé toute la matinée au lit, à nous câliner et à bavarder. Je me suis levé et ai fait le petit déjeuner … c’était comme si j’avais un petit ami !

Et ce n’était que la première fois. C’est devenu une chose habituelle maintenant – comme je l’ai dit, il est plus facile pour lui de prendre un taxi pour venir chez moi quand il est tard. Nous nous réveillons donc souvent dans les bras l’un de l’autre. Mais il ne s’est rien passé d’autre. Et il est tellement adorable et tactile que je peux facilement imaginer qu’il aime juste faire des câlins. Et ces jours-ci … eh bien, beaucoup de jeunes, surtout dans ma ville, sont devenus si habitués à l’idée que deux mecs soient ensemble que je pense que même les hétéros sont beaucoup plus à l’aise avec leur sexualité. Alors peut-être est-ce juste qu’il est amical, et d’une génération différente, plus jeune et plus libre, et qu’il ne s’agit vraiment que de se faire des câlins.

Ou peut-être attend-il désespérément que je fasse un geste ! Comme je l’ai dit, je ne sais pas. Je ne comprends pas les jeunes de ces temps-ci !”

Johnson Alex, I’ve experienced my first gay casual sex
publié sur weaws.com

Source photo : Spooning Klaine par Nic Wise sur Deviant Art