bieber-eggs

A découvert, je suis plus vulnérable.
J’avais oublié cette réalité.

Probablement, sans m’en rendre compte,
j’ai revêtu les habits de conformité
qu’on voulait que j’ai.
C’était plus facile, plus confortable.
Apparemment.

Probablement, enfant, ai-je eu très peur
de cette intensité en moi
que je ne savais pas gérer
et qui ne semblait pas acceptable.

Alors, je l’ai enfouie,
enfouie très loin
pour ne plus en entendre parler,
pour ne plus être envahi.

Seuls quelques rayons de lumière
venaient parfois, de l’intérieur,
percer la carapace
et laisser percevoir
un ailleurs joyeux.

Ce n’est plus tenable ;
la carapace est en train de tomber,
et je ne peux rien faire pour l’empêcher.

Voilà tous ces sentiments qui reviennent
ce bouillonnement intérieur, plein de vie et de joie,
comme l’être qui s’exprime.

Mais voilà aussi cette intensité émotionnelle
qui revient, qui renaît, qui déborde,
et que je ne sais pas partager.

C’est immense, c’est bon,
mais c’est tellement lourd à porter seul.
Tellement dur quand il n’y a pas d’objet défini.
Tellement crucifiant quand ce n’est pas reçu
par ceux-là même qui le provoquent.

J’avais fui cela.
Mais, avec la carapace qui tombe,
me revoilà avec toute cette intensité
qui curieusement est belle et fait mal à la fois.
Que vais-je faire de cela?

Je n’avais pas réalisé
à quel point cette carapace me protégeait
et que c’était nécessaire,
alors.

Et maintenant, si elle tombe,
et il semble qu’il soit nécessaire qu’elle tombe,
je me retrouve si fragile et vulnérable.

A découvert,
je suis vulnérable.

J’avais oublié
combien ça fait mal
et c’est déstabilisant,
les incompréhensions,
les remises en cause
et même les insultes.

Il va pourtant falloir faire avec.
Je ne fuirai pas.

Pas cette fois.

Z – 1er juin 2016

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N.B. L’accumulation de photos de Justin Bieber… un voeu que j’ai fait d’illustrer tout article avec des photos de Justin Bieber pendant un mois et que je suis en train d’honorer.

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“L’ami vous arrive…”

Dans l’amitié, vous ne pouvez pas réellement vouloir devenir ami avec celui qui sera peut-être finalement votre ami. L’ami vous arrive et lorsque cela se produit, il faut parvenir à laisser cet autre me faire advenir à moi-même. De même que je me laisse approprier à moi-même en ce qui m’est le plus propre par la sophia dans la philosophie, de même je me laisse approprier à moi-même en ce que j’ai de plus propre par l’ami que je n’ai pas choisi. il ne suffit pas de déterminer des critères d’affinité, comme on peut le faire sur Internet par exemple, car jamais un ensemble d’affinités ne suffit à faire éclore l’amitié. Dans l’éclosion de l’amitié, il y a quelque chose qui échappe – et qui doit nécessairement échapper, rester abrité en retrait – à l’un comme à l’autre.

Lorsque nous parlons de se laisser approprier à soi à partir du rapport à ce qu’on aime, cela signifie que ce n’est donc pas un sujet (un “je”) qui choisit son ami, qui veut être son ami(…). Il s’agit au contraire, pour advenir à soi, de se dépouiller de tout “je”. L’amitié est un tel mouvement d’advenue, et c’est un mouvement radical.

Hadrien France-Lanord,
S’ouvrir en l’amitié, Editions du Grand Est, 2010, p. 28-29.

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N.B. L’accumulation de photos de Justin Bieber… un voeu que j’ai fait d’illustrer tout article avec des photos de Justin Bieber pendant un mois et que je suis en train d’honorer.

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Autobiographie

J’ai adopté un regard perçant
J’ai pris le temps de chercher
J’ai questionné le serpent
J’ai questionné le hibou
J’ai appelé le maire
J’ai appelé le sage
J’ai essayé de lire Proust
J’ai essayé la vie sur scène
Je suis allé en thérapie
J’ai pratiqué des sports
J’ai souffert tous les maux
du reniflement à la verrue
Je suis allé à la dérive
J’ai eu recours au pape
J’ai gravi l’Annapurna
Je me suis privé de drogue
J’ai retourné le désert
J’ai fouillé les océans
Mais où que je regarde
je n’ai pu me retrouver

Alors finalement
jai dû renoncer à mon plan
d’évasion au Siam
et m’accepter moi-même ici
tel que je suis

Mais ça n’a pas été facile


James Broughton (Big Joy)

Source texte : bigjoy.org

Justin-Bieber-funny

J’ai bien conscience que ce blog peut sembler devenir n’importe quoi. Un mélange de journal intime et de coming out, avec des confidences spirituelles, des éclosions existentielles, une affectivité débordante, une sensibilité à fleur de peau et des prises de conscience psychologiques.

Que ce soit n’importe quoi, je ne le pense pas, mais il est à l’image de ce qui est ma vie en ce moment.

A mes amis et connaissances, pas forcément followers de ce blog mais dont j’entends bien les questions, j’ai envie de répondre. Suis-je malade? Non. Enfin, je ne crois pas. Déprimé? Euh…non. En pleine crise de delirium ou illuminé? Euh, je ne crois pas non plus. Ai-je des révélations, suis-je un saint? Ah ! ah! Elle est bien bonne! Non plus.

Alors quoi? Ben, je sais pas. Il y a plein de choses qui semblent s’être mises d’accord pour remonter et faire un joli charivari en moi. Y’a du beau, du sensible, de l’excès, de l’illusion… Il surgit des profondeurs qui s’expriment et viennent à la surface un peu confusément. Plein de souvenirs, aussi, qui me reviennent et que peut-être je raconterai un jour ici.

C’est difficile de dire ce qui provoque exactement cela tant ça paraît être un conglomérat de choses qui arrivent en même temps : le travail fait sur moi-même, ma vie spirituelle, les blessures d’enfant enfin revenues à la surface, le ras-le bol d’une situation trop longtemps étouffante, l’amitié simple et douce de celui que j’ai appelé mon ami extraordinaire, le désir de vivre. Oui, de vivre.

Que vais-je faire de tout ça? Je n’en sais strictement rien. Je sais seulement que ça n’est pas n’importe quoi et que ce qui est en train d’advenir doit advenir.

Il me semble que j’ai à clarifier ce qui est de l’ordre de la psychologie des profondeurs, ce qui est de l’ordre de l’émoi amoureux et ce qui est de l’ordre de la rencontre spirituelle. A vrai dire, ça me va bien que ce soit confus car c’est très agréable à vivre, mais je vois bien que cela peut m’amener à des comportements inadaptés, inadéquats. Par exemple, il ne serait pas juste de faire supporter à l’amitié le poids des blessures de l’enfant intérieur, ce qui peut paraître tout à coup complètement disproportionné et obscurcir le discernement.

Justin-Bieber-whatPeut-être trouvez-vous impudique d’étaler cela ici?

En vérité, ça l’est. Mais – car, il y a un mais – à lire les témoignages de nombreuses personnes qui se découvrent homosexuelles, témoignages ô combien salutaires pour d’autres, je sais que le mien, sans être plus important, peut rejoindre l’un ou l’autre de ceux qui lisent ce blog.

Je ne prétends faire la leçon à personne, et surtout pas théoriser quoi que ce soit alors que j’avance en tâtonnant et en balbutiant. Mais, je ne veux plus vivre enfermé. Comme l’exprime la prière Rainbow que je publierai prochainement ici, il me faut sortir de mes “placards à secrets”, de mes enfermements.

Après tout, c’est mon blog n’est-ce pas? Je l’avais entrepris à la suite de celui de Loquito grâce à qui je me laissais enfin toucher dans des vérités que je ne voulais pas voir. Loquito m’a dit un jour que son blog c’était une sorte de thérapie pour lui-même. Probablement ce blog-ci a-t-il les mêmes vertus. Probablement, un jour, quelqu’un devra prendre également le relais.

Ainsi va la vie.

Bieber-rideau

Le rideau de ma voisine

Le rideau de ma voisine
Se soulève lentement.
Elle va, je l’imagine,
Prendre l’air un moment.

On entr’ouvre la fenêtre :
Je sens mon coeur palpiter.
Elle veut savoir peut-être
Si je suis à guetter.

Mais, hélas ! ce n’est qu’un rêve ;
Ma voisine aime un lourdaud,
Et c’est le vent qui soulève
Le coin de son rideau.

Alfred de Musset

De l’art de l’imagination. Emballement, illusion ou intuition? Comment l’émoi amoureux, qu’il soit d’amour ou d’amitié, peut nous illusionner. A moins que, quand l’émoi n’est pas au niveau du coeur mais de l’imagination comme ici, dans ce poème, l’imagination ne soit qu’un subterfuge de l’inconscient pour donner à l’enfant intérieur la dose d’amour, de caresses et de considération qu’il n’a pas reçu quand il l’eût dû. Danger de confusion.