Je n’en ai pas fini avec toi.
J’ai encore des choses à dire.
A te dire
ou à me dire,
c’est tout comme.
Tu es entré dans ma vie,
tu l’as remplie,
bouleversée
et tu es reparti comme ça
l’air de rien.
Avec la promesse
qu’on se retrouverait
qu’on se reverrait
et que tout continuerait.
Je t’ai cru, moi.
Je t’ai attendu.
Je t’ai attendu
même après que tu m’aies insulté
même après ta mauvaise humeur
ou ta colère qui m’indiquaient
que non seulement tu me rejetais
mais tu rejetais aussi
notre histoire,
une partie de toi,
une partie de nous,
une partie de moi,
oui…
Et cette béance qui reste.
Cette béance
que je ne sais pas combler
que je n’arrive pas à passer
que je ne peux pas laisser passer…
Cette béance
qui s’invite dans ma vie
même quand je ne le sais pas
même quand je ne le veux pas.
Je t’ai attendu
au delà du raisonnable,
au delà de l’espérance.
Ca semblait si loin
de ce que je savais de toi,
de ta loyauté ta fidélité,
de tes valeurs,
de tout toi…
Notre amitié,
elle aurait donc si peu compté
pour toi ?
Je peux comprendre
que tu sois fâché de la confusion
entre amitié et amour,
entre complicité et affection,
entre tendresse et désir,
mais de là à me rejeter,
et si longtemps ?
Tu as bouleversé ma vie.
Même après tout ce temps,
et tout ce mal,
je n’arrive pas à t’en vouloir.
Tu m’as fait touché le ciel.
Ou plus
exactement
peut-être,
en ta présence je l’ai touché.
Mais non,
ce n’est même pas ça :
Le ciel
est descendu
jusqu’à nous,
Il a surgi de nous
et s’est rencontré
lui-même,
s’est réveillé
et émerveillé
en chacun de nous.
Mais je ne le savais pas.
Je ne savais pas
que ça existait
ce genre de choses-là.
Je ne savais pas
qu’on pouvait faire
ce genre d’expérience
mystyco-amico-amoureuse,
je ne savais pas
que ça existait.
Personne ne m’avait dit.
Encore aujourd’hui
personne ne sait me dire.
Je dois me débrouiller seul.
Et, bien sûr,
que j’étais parfois saisi
d’inquiétude
face à cette chose nouvelle,
cette confusion intérieure
que je percevais parfois
et sur laquelle je ne savais pas mettre de mots.
Mais il me suffisait d’être avec toi.
Très bien. Mais je n’en ai pas fini avec toi.
Je parlerai, moi qui ai beaucoup souffert.
Je le dirai, le proclamerai
que l’amour existe
et qu’il est d’une beauté incommensurable,
d’une beauté telle
que même si tu ne le touches qu’une seconde
cela remplit ta vie
et efface toute autre chose.
Je le dirai
que je t’ai rencontré
et que tu m’as ouvert à l’amour
plus grand que nous,
plus grand que toi,
plus grand que moi,
comme une connexion
à une autre dimension
qui nous dépasse,
qui nous traverse
et nous entraîne.
Et cette béance qui reste
Quand tout à coup il semble s’effacer,
comme nous abandonner, m’abandonner…
Cette béance
face à ce vide tout à coup
après qu’on ait goûté la présence
et cette sorte de…
plénitude.
Ca aussi, je le dirai.
Alors,
d’accord,
suis ton chemin
– et je te souhaite qu’il soit heureux !
Et je vais suivre le mien.
Je vais m’enfouir au fond de moi
et rejoindre la plainte lancinante
que tu ne soies pas là.
Je vais trouver cet endroit
où je pleure encore
ta main qui me tient
ton cœur tout donné
ton respir qui se mêle au mien.
Et je vais y puiser
le souffle qui nous traversait
pour continuer à avancer
et faire de ce lien
qui nous rassemblait
une force pour autrui,
une force pour le monde,
une force un peu pour moi
aussi.
Z- 24/02/2025
Photo : Niels Visser sur son compte instagram