Et si l’amour est un miroir
Je suis loin
D’être prêt
à y faire face

… …
… …

J’attends
celui ou celle
avec qui ce serait évident
et…
facile.

Ces mots sont empruntés à Lance Priester. Il faut les accueillir avec l’authenticité avec lesquels il les prononce, dans cette magnifique chanson : “Je m’imagine”. Au début de la chanson, quelques imperfections de texte ou en tout cas un tâtonnement entre le texte et la mélodie peuvent dérouter mais au fond, à écouter et réécouter cette chanson, ils lui donnent aussi son charme en faisant ressortir la fragilité, la vulnérabilité du personnage incarné dans cette chanson. Puis la voix prend son envol et Lance va chercher au fond de lui les émotions qu’il exprime avec intensité au service de ce beau message. Le plus de Lance, c’est cette capacité qu’il a d’habiter un mot qui pourrait être banal si on ne faisait que le lire et à le rendre vivant.

Si vous passez par là et que vous venez à lire cette page, s’il vous plaît écoutez cette interprétation jusqu’à bout, la dernière syllabe, la dernière note. Peut-être aurez-vous envie de pleurer, ou de rester en silence, ou de revenir à cette chanson et déjà vous l’écouterez différemment car elle vous habitera et tracera un chemin depuis vos entrailles qui s’ouvre sur autre chose que les mots prononcés.

Pour découvrir la chanson en entier c’est soit sur spotify soit sur youtube :

Source photo : photo proposée par Edgar Pereira sur Unsplash.

“Bien peu de personnes sont conscientes de ce qui a cours dans l’expérience amoureuse qu’elles vivent. Les intéressés diront en effet :”J’ai trouvé le grand bonheur : j’aime et je suis aimé!” Mais le bonheur ressenti alors ne vient pas de ce qu’ils sont aimés, mais de ce qu’ils sont mis en contact avec leur propre mystère par l’intensité d’un regard qui s’est arrêté sur eux. (…) C’est là que se cache le secret du grand amour : être mis en contact avec son propre mystère par l’intensité d’un regard posé sur soi. c’est là un premier seuil. Il te faudra un jour y parvenir par toi-même, sans l’aide du regard extasié de l’autre. C’est là le deuxième seuil. Enfin, le troisième seuil est celui de ta rencontre, non plus avec un humain, mais avec Dieu découvert au fond de ton mystère.”

Yves Girard, Baiser à baiser .

Dans Baiser à baiser , l’auteur, moine cistercien au Québec, livre une méditation, et même une initiation spirituelle, à partir du commentaire de Guillaume de Saint-Thierry, moine cistercien du XIIè siècle, sur le Cantique des Cantiques. Guillaume commence ainsi : “Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche ! C’est fini ! Je ne veux plus de baisers étrangers (Dieu qui lui parle par l’Ecriture, et les prophètes). J’exige d’être enseigné ouvertement sur Dieu, face à face, les yeux dans les yeux, baiser à baiser.”

Photo : Armie Hammer et Timothée Chalamet, acteurs de Call me by your name.

« Jésus a-t-il fondé une religion ou les a-t-il toutes abolies en proclamant qu’il faut détruire les temples parce que le vrai temple de Dieu, c’est l’homme ; qu’il faut abandonner les cultes parce que le vrai service de Dieu, c’est le service de l’homme ; qu’il faut transgresser la loi parce que la seule loi est “Aimez-vous les uns les autres” ? »

Louis Evely, in « Le Chemin de Joie », 1968

Image : “The Rising”, oeuvre de Philip Gladstone

Source texte et photo : via Loquito

Moi je voulais juste un corps
Je cherchais seulement des bras
Un lit de réconfort
Des délices sous les draps
Mais hélas au lieu de ça
J’ai cru entendre “je taime”
J’ai pensé “c’est son problème”…

Toute une histoire…

Mon petit depuis ce matin
J’ai traîné, comme un crétin
Au niveau du caniveau
De Montparnasse à Chateau d’Eau

J’ai bu des verres, des verres et puis des verres
Zubrowska, Riesling, Piper
A court de tout, à bout de moi
Je suis revenu chez toi

Moi je voulais juste un corps
Je cherchais seulement des bras
Un lit de réconfort
Des délices sous les draps
Mais hélas au lieu de ça

J’ai cru entendre “je taime”
J’ai pensé “c’est son problème”
J’ai cru entendre “je taime”
J’ai pensé “c’est son problème”

Peu importe que tu y crois
Peu importe que je sois
A bout de moi, à court de tout
Mais pas de ça entre nous

Etre un corps je suis d’accord
T’offrir mes bras pourquoi pas
Mon lit OK encore
Pour rire ou salir les draps
Mais je crains que pour tout ça
Tu doives entendre “je taime”
Tu doives entendre “je taime”

Je suis vieux, veuf et sectaire
Un pauvre imbécile secrétaire
Je suis beau, jeune et breton
Je sens la pluie, l’océan et les crêpes au citron

Tais-toi un peu petit trésor
Tu as tout faux une fois encore
Suis très précieux, épargne-moi
D’accord mais entre nous pas de ça

Etre un corps je suis d’accord
Je cherche seulement des bras
Mon lit OK encore
Des délices sous les draps
Mais je crains que pour tout ça
Tu doives entendre…

Source : “J’ai cru entendre“, une chanson du film “Les chansons d’amour” avec Louis Garrel et Grégoire Leprince-Ringuet

L’expérience m’a appris qu’une des choses les plus difficiles pour moi, c’était d’aimer une personne pour ce qu’elle est, ici et maintenant, dans notre relation. Cela m’est tellement plus facile d’aimer les autres tels que je les crois, ou tels que je les voudrais, ou tels qu’ils devraient être pour moi. Aimer quelqu’un pour ce qu’il est, renoncer à ce que j’attends qu’il soit pour moi, renoncer à mon désir de le changer pour moi : tel est le chemin ardu, mais fécond, qui conduit au bonheur d’une alliance intime.

Carl Rogers, Vieillir ou s’épanouir en vieillissant
(Texte écrit à l’occasion de ses 75 ans)

Photo : Drinks for Two, 1998, par Steve Walker sur Pinterest