tristesse

« Et si un jour….
Si un jour tu me vois triste,
Ne me dis rien, aime moi tout simplement.
Si tu me rencontres alors que je suis seul dans la nuit obscure,
Ne me demande rien, marche avec moi.
Si tu me regardes sans que je te vois,
Ne pense rien, comprends moi.
Si c’est l’amour dont tu as besoin
N’aie pas peur, aime moi.
Puis quand tu te lasseras de moi,
Ne dis rien, mais souviens toi de moi ! »

Nizar Kabbani

source : Fred Ô plaisir

Main-dans-tes-cheveux

Ce que nous sommes les uns aux autres
(La main dans les cheveux)

Nous étions côte à côte.

Tu me parlais de ta vie,
tes peurs, tes rêves,
tes difficultés,
de ce sentiment d’enfermement
qui t’oppresse,
de tes désirs d’avenir,
de vivre.

Je t’écoutais.

A un moment, sans y penser,
j’ai passé ma main dans tes cheveux,
et l’ai laissée caressant l’arrière de ta tête.
Machinalement.

Toi, tu parlais, tu parlais.
Je t’écoutais,
totalement absorbé parce que tu confiais.

Tu as continué ainsi un certain temps.

Tout à coup,
tu t’es relâché,
laissant aller ta tête en arrière
et, les yeux fermés,
dans un soupir, tu as murmuré :
« Ca fait du bien ! »

Alors seulement,
j’ai pris conscience de la situation.
Nous deux,
toi, moi,
et ce geste :
ma main caressant ta tête.

Nous sommes restés ainsi
quelques instants en silence,
tu savourais ce moment, enfin détendu.

Que sommes-nous l’un à l’autre ?
Je l’ai fait sans y penser, sans calcul,
sans m’en rendre compte à vrai dire,
et c’était le geste approprié.

Que sommes-nous l’un à l’autre ?
Cette capacité à faire du bien
qui est là et se transmet
sans qu’on sache ni pourquoi ni comment.

Je m’étonne et m’émerveille
de ce qui se produit par moi,
cette sorte de prescience
qui agit à propos sans rien demander.

Quelque chose ou Quelqu’un,
ou quelque part,
en moi,
savait ce qui convenait et l’a fait
sans que cela vienne à ma conscience.

Si j’avais su, ou pensé,
les normes sociales et l’éducation m’auraient retenu.

Oui,
nous humains,
que sommes-nous l’un à l’autre ?
Quel est ce mystère qui fait
que, lorsqu’on y est disponible ou disposé,
la rencontre se fait de manière
communielle ?

Instant de grâce.

Zabulon – 22/11/2014

SOLDATS

 

 Gagnée ou perdue, toute guerre se réduit à une défaite de l’homme.

Robert Sabatier,

Le livre de la déraison souriante (1991)

11 novembre,

commémoration de  l’armistice de la “Grande Guerre,

4 ans d’horreur, de souffrance , de boucherie, 

à cause de la rivalité, l’amertume, l’esprit de vengeance des hommes et des peuples frères.

Toi moi Lui

 

TOI, MOI, LUI

 

Moi, Toi, Eux

Moi, Toi, Nous

Moi, Toi, Lui.

 

Toi, Moi, Eux,

Toi, Moi, Nous,

Toi, Moi, Lui

 

Eux, Nous, Moi

Eux, Nous, Toi,

Eux, Nous, Lui

 

Lui, Eux, Nous,

Lui, Nous, Eux,

Lui, Toi et Moi.

 

Lui, Lui, Lui…

Lui, Toi, Moi, Nous, Eux

Lui.

 

Zabulon

[à laisser retentir en soi, en silence
comme une méditation, une prière, une rencontre.
Lui, c’est Le Seigneur Jésus.]

dans-les-bras

Tu me tenais dans tes bras
Et je goûtais ton amitié.
Oh que c’était bon,
Être présents l’un à l’autre,
Se donner et partager
La chaleur de la vie.

A l’époque, je ne savais même pas que l’homosexualité existait.
Oh bien sûr, cela existait en théorie.
Mais pas pour moi, pas pour nous.
Nous étions « normaux »,
Seulement deux amis,
Avec une tendresse sublimée
Qui nous ravissait.
Mon ami,
Si tu avais posé ta main sur moi,
Ou moi la mienne sur toi,
Nous aurions été troublés.
Tellement troublés,
Honteux, coupables, victimes à la fois
De quelque chose qui nous dépassait
Et qui semblait tellement inavouable,
Insupportable.

Nous étions amis.
La chaleur de nos corps
Quand nous étions épaule contre épaule,
Quand nos corps se frôlaient,
quand nous nous adossions l’un à l’autre
Quand nos mains effleuraient l’autre
Nous suffisait.

Je ne savais pas.
Je ne savais pas que bien des années plus tard
La sensualité s’éveillerait,
Et que je me souviendrais
Ces moments comme autant de moments ratés
De partager l’amour dont nous avions besoin.

Comme si nos cœurs suffisaient…
Nos têtes, nos corps ont besoin de cet amour.

Mon ami mon ami,
Tu es parti, ou je suis parti,
Je ne sais plus très bien.
Cela fait si longtemps.

Je le sais aujourd’hui,
Je t’aimais

 

Zabulon