« Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. »
(Mt 23,2-8)

 

Ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges. Encore une affaire de vêtement ! pourrais-je paraphraser en reprenant le titre d’un post déjà publié. C’est qu’il s’agit encore des vêtements des scribes et des pharisiens, dont on a bien compris, à travers les écrits évangéliques, que Jésus se moque de l’apparence.

Mais, premier point, il ne se moque que de l’apparence, pas du contenu.Ils enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le.” Mais ils disent et ne font pas, ils édictent des règles qui ne sont que des fardeaux – sans fondements ? – qu’ils font porter aux autres. ils se drapent des habits de la Loi et s’en vantent, ils sont fiers, ils pavanent sur les places publiques, cherchant la reconnaissance et les honneurs.

Mais les honneurs de quoi ? Ils ne sont que les serviteurs de la Loi, ses médiateurs, ses interprètes pour que chacun reçoive à chaque génération et chaque jour et en chaque culture, la Promesse de Libération dévoilée dans la geste de Moïse libérant le peuple de la servitude et servant l’Alliance sainte avec le Dieu intime, Celui-là qui sait parler au coeur de l’homme, lui murmurer son nom, lui donner la force, le courage, l’estime de lui pour accomplir sa mission. Je ne dévie pas du sujet, notre imaginaire est trop marqué par les épisodes difficiles du désert et les colères fantastiques de Moïse, si bien interprétées par Charlton Heston ou Burt Lancaster. Mais avant cela, autre que cela, il y a toute l’histoire de la rencontre de Dieu avec Moïse.

Rappelons-nous que Moïse, c’est d’abord cet hébreu élevé à la cour de Pharaon, touché par la misère des siens, capable de s’indigner face à l’injustice jusqu’à commettre un meurtre, et s’enfuir, honteux et pitoyable pour sauver sa vie. Dieu était déjà dans son coeur et il ne le savait pas encore. Dieu était au coeur de sa colère, de son combat et de sa générosité, mêmes fougueux et dispropotionnés. Il est également dans sa repentance et son désert personnel, sa vie simple et tranquille avec des valeurs autres que le prestige et les honneurs de la cour. Et évidemment Dieu est aussi au coeur de cette rencontre sur le mont Sinaï, rencontre toute de douceur et d’intimité, dans laquelle Dieu se donne tout entier par son Nom et son Être. Révélation. Dieu se donne, Dieu, est l’inspirateur de mon sentiment de justice, Dieu libère…

Du coup, si Jésus se moque de l’apparence des scribes et pharisiens, comprenons qu’il demande à ce que soit respecté le contenu de la Révélation, “l’enseignement de Moïse”. De la même manière qu’ailleurs, il dit ne pas être venu pour abolir la Loi mais pour l’accomplir. Accomplir quoi? Cette Promesse de Dieu de faire grandir l’humanité, d’assouvir sa soif de paix et de justice, et de le faire par la “Rencontre” personnelle avec le Dieu vivant. Ca, oui, il faut le garder et l’observer, sans cesse le vivre et l’approfondir.

Mais ces scribes et pharisiens qui se drapent dans les habits de la Loi n’ont rien compris. Ils s’habillent et se comportent comme s’ils étaient la Loi elle-même, comme si le fait de la connaître intellectuellement et savoir la transmettre leur conférait une quelconque importance. Ils induisent ainsi le peuple dans l’erreur, suggérant par leur attitude que Dieu ferait des différences entre ceux qui “savent” et ceux qui “ne savent pas”. Pire, ils s’isolent, derrière leurs beaux phylactères et leurs manteaux à frange, laissant croire aux autres que Dieu leur est inaccessible, qu’ils seront toujours en dehors, et puis jugés à décharge et forcément condamnés comme incapables d’appliquer les lois qu’ils professent. Or ces lois, non seulement ils ne les appliquent pas eux-mêmes mais en plus, pour la plupart elles ne viennent pas de Moïse, et quand elles viennent de Moïse (des cinq Livres de la Torah), elle s’appliquent à des contextes bien précis qu’il s’agit d’adapter à chaque nouvelle situation, conformément à la grande tradition de la transmission judaïque jusqu’à aujourd’hui. Car la Parole de Dieu est promesse créatrice, à l’oeuvre en tous temps en chaque coeur attentif à la laisser résonner en lui.

Ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges. La formule est intéressante. Les phylactères sont ces morceaux de parchemin, portés, par les juifs, sur le front ou le bras et contenant un verset biblique, moyen de se mettre en valeur, de se montrer comme se réclamant de la Loi divine. Ils se réclament d’une Loi dont ils s’érigent en spécialistes alors que, pris dans le tourbillon des applications procédurales de tous les cas de figure, ils en ont vidé l’Esprit.

Je voudrais m’attarder plus longuement sur les “franges”. Le mot grec employé par l’évangéliste est kraspedon, qui désigne les franges ou les bords du vêtement, et plus spécialement ces bouts de laine, assortis ou non de pompons ou de bouts tissés, autant d’accessoires sensés rappeler la Loi. Au demeurant, en faisant cela les scribes et les pharisiens appliquent à la lettre la Loi de Moïse telle qu’elle est exprimée en Nombres 15,38-41 et Deutéronome 22,12 : « Tu mettras des franges aux quatre coins du vêtement dont tu te couvriras ». Il est cependant clair que cette loi n’a rien à voir avec les 10 paroles reçues au Sinaï (les 10 “commandements”); ici, il s’agit d’un ensemble de prescriptions que la Bible dit données par Moïse au peuple suite à ses divers manquements, rebellions ou hésitations. Toutes ces règles, y compris celles qui codifient les vêtements ont pour but de signifier la sainteté de Dieu et du peuple qu’il s’est choisi. Toutes ont pour but d’aider à se rapprocher de Dieu, certainement pas celui de séparer et d’empêcher l’accès à Dieu.

Dans un article intéressant sur ce sujet, Le Monde de Demain précise : “À l’époque de Jésus, les pharisiens avaient déjà établi des règles sur la forme (rectangulaire) de ces vêtements, et sur la façon de fixer et de porter les franges. Cette sorte de cape était l’ancêtre du châle de prière, porté aujourd’hui par de nombreux pratiquants du judaïsme rabbinique. Les sources rabbiniques décrivaient cinq catégories de vêtements et d’accessoires que devait porter un Juif : ses chaussures, son couvre-chef, sa tunique, sa ceinture et ses sous-vêtements.

Le même article rappelle fort à-propos que ces franges étaient le rappel de l’Esprit de Dieu, on pourrait même dire de la Puissance de Dieu qui s’exprime et crée par la force de sa Parole créatrice. On comprend alors que Jésus s’en prenne à ceux qui usurpent cette puissance et l’utilise pour eux-mêmes au lieu d’aider le peuple à y trouver son réconfort et à en vivre. Un peu plus loin de le même chapitre, Jésus traite d’ailleurs les scribes et pharisiens d’hypocrites, d’engeance de vipères, avides de convertir des gens à leurs vues pour ensuite les culpabiliser par leurs manquements à observer les règles qu’ils ont édictées. En clair, il leur reproche de détourner la Parole de Dieu de son véritable objet.

L’article suppose également que Jésus portait les mêmes vêtements en usage en son temps, notamment quand il enseignait au Temple, et donc probablement ce vêtement à franges. A mon avis, cela n’est pourtant pas acquis du tout pour plusieurs raisons. La première est que Jésus s’est toujours montré libre par rapport aux usages de son temps (il parle à une Samaritaine, ses amis prennent du blé dans les champs, etc.). Ensuite, il s’en prend directement à ceux qui ont ce genre de pratiques, les scribes et pharisiens, pour s’en démarquer justement, et il est clair que Jésus n’est pas pharisien. Peut-être y a-t-il franges avec fioritures et franges toutes simples? Mais rien n’est précisé, nulle part les évangélistes ne s’attardent sur des vêtements rituels qu’aurait porté Jésus ; donc, n’inventons pas.

Cependant, il est très intéressant de noter que le même mot kraspedon est utilisé à plusieurs reprises pour désigner le bord du vêtement de Jésus (Mt 9,20 ; 14,36 ; Mc 6,56 ; Luc 8, 44). Et à chaque fois, il s’agit du geste de toucher le bord (les franges) du vêtement de Jésus pour être guéri. Qu’il y ait ou non des franges au vêtement de Jésus, cette proximité lexicale nous incite de toute façon à faire le rapprochement.

Mais toucher le bord ou les franges du vêtement de Jésus ne se fait pas du tout de la même manière que l’usage qu’il dénonce. D’abord, il ne s’en prévaut pas, ne les étale pas. Ensuite, c’est presque subrepticement que son manteau est touché par ceux qui reconnaissent en lui, vraiment, le Fils de Dieu, celui qui est habité par l’Esprit de Dieu. Il y a donc un enjeu clair de reconnaissance de la messianité De Jésus : eux, les scribes et les pharisiens, ils parlent,ils paradent mais ne sont pas habités – ne les imitez pas ! Lui, il parle, voyage, rencontre les gens dans leur humanité et ils LE reconnaissent comme Celui qui est habité par l’Esprit de Dieu, l’Oint, le Messie.

C’est en Luc 8,44 que le côté “subreptice” est le plus évident : une femme hémorroïsse s’approche par derrière, sans rien dire et touche le bord (kraspedon) du vêtement de Jésus. Le récit nous indique qu’elle guérit immédiatement de sa perte de sang mais surtout que Jésus sent comme une perte d’énergie, une force (dunamis) sortir de lui (Lc 8,46). Le reste de ce passage est également instuctif, Jésus se préoccupe de savoir qui l’a touché et la femme toute ‘tremblante”, nous dit le texte, reconnaît que c’est elle. Jésus, Fils de Dieu, incognito parmi les hommes, a alors cette formule bien connue, souvent reprise dans les Evangiles et que chaque croyant aimerait s’entendre à lui appliquée : “Ta foi t’a sauvée, va en paix !” (Lc 8,48)

Ta foi t’a sauvée“. Voilà bien l’enjeu. Si les scribes et pharisiens se décorent, pavanent, se montrent hautains et distants, comment les personnes du peuple auront-elles accès à Dieu? Jésus, lui, ne se prévaut pas d’une quelconque dignité (cf. Phil 2), il est l’un du peuple, il marche parmi le peuple. Il se rend accessible à tous et à chacun parce que c’est réellement le plan de Dieu que d’être accessible à tous et chacun.

Mais encore, pourquoi passe-t-il comme “incognito”? Pourquoi n’a-il pas un énorme phylactère sur le front qui serait haut comme deux étages et des franges qui volent au vent?… C’est que, SERIEUSEMENT, il s’est fait l’un d’entre nous. Cela le rend accessible et certains peuvent le reconnaître, oui. C’est bien, oui, mais Jésus demande souvent la discrétion à ce sujet, parce qu’il ne vient pas en Super-Héros, magicien ou Merlin l’Enchanteur, avec des franges magiques qui viendraient tout arranger…Non, mais…L’avez-vous envisagé SERIEUSEMENT ? Il s’est VRAIMENT fait l’un d’entre nous. Ce qu’il montre de lui, dans son humanité, c’est ce qui nous est offert à tous, à chacun.

Il n’y a plus de frontières qui tiennent entre Dieu et les hommes. Dieu habite au coeur de tous les hommes de bonne volonté qui se tournent vers lui.

Alors bravo à toi la femme hémorroïsse qui as cru que Dieu , en Jésus, est venu jusqu’à toi et qui as pu en toucher le bord du manteau, un bout de sainteté, et t’en es trouvée transformée. Mais en vérité, si tu l’écoutes, la reçois, la nourrit, cette sainteté est déjà en toi ! Jésus réconcilie l’homme avec Dieu non pas parce qu’il vient de l’extérieur dire quoi faire mais parce qu’il révèle que Dieu est déjà dans le coeur de l’homme et que son Esprit est déjà à l’oeuvre en quiconque l’accueille avec sincérité.

Les franges des scribes & pharisiens, les catholiques et l’homosexualité

J’en viens à un sujet plus polémique sur lequel j’espère ne blesser personne. Le pape François a soulevé d’énormes espérances par cette simple petite phrase à propos des homosexuels : “Qui suis-je pour les juger ?” Or, les résistances sont grandes au sein des communautés catholiques, clergé et paroissiens compris, pour entendre que la foi et la vie en Eglise n’est pas d’abord un ensemble de prescriptions juridiques ou morales à suivre, mais une vie fratenelle dans laquelle nous nous aimons, soutenons et exhortons les uns les autres dans l’Esprit d’amour du Seigneur Jésus.

Quand je reçois ce passage concernant les scribes et pharisiens, qui élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges, qui disent et ne font pas, qui font porter de lourds fardeaux aux autres pour “mériter” le ciel, comment ne pas penser à mon Eglise Catholique et à ces clivages qui la traversent depuis les débats autour du “mariage pour tous”, entre un clergé et parfois un magistère local qui condamnent vertement et sans nuances et des attitudes pastorales, douces, bienveillantes de nombreux pasteurs ? Comment ne pas penser aussi à cette hypocrisie dans laquelle sont engoncés de nombreux pasteurs qui doivent afficher formellement leur accord avec une doctrine encore officielle qu’ils ressentent pourtant comme inadaptée, injuste et non conforme à leur conscience ? Comment ne pas penser aux prêtres et religieux qui ont découvert ou accepté leur orientation sexuelle sur le tard – après l’idéalisation de la jeunesse et les années de de séminaire ou de noviciat – et qui se sentent écartelés, partagés, blessés, entre ce qu’ils découvrent d’eux-même, leur désir d’être vrai avec le Seigneur et ce qu’en dit ou montre leur Eglise? Comment ne pas penser aussi à ceux d’entre eux qui ont franchi le pas, parfois, d’avoir une double vie pour assumer leur besoin de tendresse? Et parmi ceux-ci, ceux qui cherchent une vie stable avec un compagnon qui leur apporte le complément que leur statut, nos communautés, l’Eglise, ne sait pas leur donner alors qu’il le vivent dans leur chair comme un besoin vital sans lequel ils meurent ou s’étiolent, se vident de leur existence ; ceux-là donc, mais aussi ceux qui ne peuvent plus tenir dans leurs voeux de chasteté et de continence et qui se laissent aller à une vie secrète et débridée où le sexe rapide devient l’échappatoire à leurs frustrations affectives?

Oui, comment ne pas y penser? Sans juger. Quiconque en est là est victime d’un terrible quiproquo de lui-même avec lui-même dont certains le pensent peut-être coupable mais dont il est d’abord la victime. L’isolement dans le ministère, les idéaux de jeunesse et le manque de maturité, le déni de l’homosexualité et le mauvais accompagnement durant les temps de discernement vocationnel et de formation, mais aussi la discipline actuelle de l’Eglise si loin de la réalité humaine et pastorale de nos contemporains – y compris de ceux qui exercent un ministère – ont conduit à tout cela.

Le plus douloureux pour moi, c’est de constater cette situation étrange où sont certains qui, le jour, sont chargés – ou se croient chargés – de réprouver l’homosexualité (attention, pas les personnes, hein ! seulement les actes !) et s’en acquittent fort bien, et, la nuit, ont une vie homosexuelle plus ou moins assumée, pas forcément épanouissante, loin de l’humanisation à laquelle ils aspirent à laquelle ils auraient pourtant droit… Le jour, la nuit… “Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens” dit l’Evangile de ce jour… Le jour, la nuit… Comme ce théologien du Vatican, membre d’uns commission théologique prestigieuse, dont l’objectif est de garder la norme catholique (dont la norme hétérosexuelle) et qui vit une double vie en parallèle pendant des années. Je ne nie pas le côté douloureux qu’a dû vivre cet homme dans son écartèlement, et combien son coming out et son retrait du presbytérat ont dû être libératoires, mais est-ce que personne ne voit avec moi que cette situation est anormale – parce que déshumanisante pour tout le monde – et ne peut pas durer ?

J’ai mal à mon Eglise, parce que des gens souffrent, se blessent, mentent, se perdent dans toutes sortes de nuits alors qu’ils sont sensés indiquer la lumière. Peut-être que les normes disciplinaires, morales, mais aussi sacramentelles, ne conviennent plus aux temps qui sont les nôtres. D’ailleurs nos phylactères et nos grandes franges n’intéressent plus grand monde. Ce que cherchent nos contemporains, ce ne sont pas d’abord des règles, procédures et normes juridiques, ce qu’ils veulent c’est trouver du sens à leur vie quelle que soit leur condition de vie, être rencontré par quelqu’un qui, indépendamment de son vêtement, est habité par le Dieu de miséricorde et de justice.

Certains parmi mes lecteurs sont concernés par les questions que je viens de soulever. J’espère ne pas les blesser et si c’est le cas, j’en demande pardon. Mon propos n’est certainement pas de juger et encore moins de condamner. Je sais trop, pour me l’appliquer à moi-même qu’on en est là où on en est. Non, je respecte toutes ces situations. J’alerte juste sur le fait qu’elles ne “devraient” pas exister et donc qu’elles nous invitent à penser une nouvelle manière de fonctionner qui incluent les situations qui sont aujourd’hui rejetées de fait par nos grands phylactères. Ma foi en Jésus-Christ me fait affirmer que chacun, prêtre ou non, a droit au bonheur et que nous en sommes, nous chrétiens, les témoins. Alors j’appelle de mes voeux une prise de conscience et une réforme dans l’Eglise Catholique qui permettrait de sortir des logiques identitaires et de la reproduction à l’identique pour passer à une approche pastorale telle que le Christ nous l’a montrée quand il parcourait les routes de Palestine et d’Israël sans se préoccuper de savoir si les franges de son vêtement – c’est-à-dire de son humanité – étaient aux normes.

Z- 5 nov 2017

 

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Nota Bene: Il y a quelque temps, quelqu’un (un prêtre?) m’a demandé si je pouvais publier mes commentaires bibliques avant la fin du jour où ils sont proposés à la liturgie. Je m’étais promis d’essayer mais, d’une part, ils sont souvent le fruit de ma propre méditation le jour même, et, d’autre part, le temps de l’écrire et publier…le jour ou les jours passent. 🙂 Désolé… Avec mon emploi du temps actuel, je ne peux pas prendre l’engagement de publier à l’avance selon une temporalité définie. Mais je remercie ce lecteur attentif et attentionné, qui se reconnaîtra.

Source photo : photo Israël sur cadenaser.com

James Charles

Une page de Bible vaut-elle une vie? Cette question ne vient pas de moi. Elle se trouve dans la belle chanson “The village” que Wrabel vient de dédier aux personnes transsexuelles pour exprimer la douleur de leur chemin à devenir qui ils/elles sont vraiment, en marge de la société, envers et contre toute apparence et convenance, souvent et presque toujours dans l’incompréhension et parfois le rejet de leurs proches. Le village, c’est donc la société en général, mais pas la société de masse, anonyme et multiculturelle. Non, le village, c’est le bourg dans lequel on vit, avec sa famille, ses voisins, ses camarades de classe ou de travail, les gens qu’on croise tous les matins en allant chercher son pain, promener son chien ou en se rendant à l’office religieux.

Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer d’être comme leur genre, leur sexe, leur apparence semblent dire qui ils ou elles sont, quitte à prier pour changer, à supplier Dieu, à appeler à l’aide, à se désespérer aussi puisqu’il ne répond pas à cette prière… Il en faut de la force et du courage pour comprendre que la libération ne peut être que dans l’acceptation de ce qu’on est. Et dans le combat pour que ce soit, alors qu’on aurait tellement voulu que cela soit naturel et facile, comme une plume qui vole dans le vent,une feuille qui se pose sur le sol, une araignée d’eau qui glisse avec douceur sur l’eau…

Alors, oui, je l’avoue, je suis touché particulièrement par le deuxième couplet de cette chanson dans lequel Wrabel exprime en gros le message suivant : Je vais à l’office le dimanche, ça devrait être un jour de paix, mais non, je suis un pécheur, je vais aller en enfer. Et des millions de fois j’ai dit les prières avec et comme les autres… C’est comme un mensonge bien enfoui dans la conscience des gens de foi, des disciples… Une condamnation silencieuse ou pas qui fait mourir à petit feu d’une male mort. Qn dirait que, sous prétexte de respecter la foi qu’on croit recevoir de la Bible, une page de la Bible ne vaut pas une vie…

Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond dans le village !

The village / Le village
par Wrabel

No, your mom don’t get it
And your dad don’t get it
Uncle John don’t get it
And you can’t tell grandma ’cause her heart can’t take it
And she might not make it
They say, “don’t dare, don’t you even go there. Cutting off your long hair. You do as you’re told.”
Tell you, “wake up, go put on your makeup. This is just a phase you’re gonna outgrow.”

Non, ta mère ne l’entend pas
Et ton père ne l’entend pas
Oncle John ne l’entend pas
Et tu ne peux pas le dire à grand-mère car son cœur ne peut pas le prendre
Et elle pourrait ne pas y résister
Ils disent: “Ne t’y aventure pas, n’y va même pas. Coupe tes longs cheveux. Tu fais ce qu’on t’on te dit.”
Répète-toi, “réveille-toi, mets ton maquillage. Ce n’est qu’une phase que tu vas dépasser”.

There’s something wrong in the village
In the village, oh
They stare in the village
In the village, oh
There’s nothing wrong with you
It’s true, it’s true
There’s something wrong with the village
With the village
There’s something wrong with the village

Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village
Dans le village, oh
Ils ont le regard fixe dans le village
Dans le village, oh
Il n’y a rien de mal avec toi
C’est vrai, c’est vrai
Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village
Avec le village
Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village

Feel the rumors follow you from Monday all the way to Friday dinner
You got one day of shelter, then it’s Sunday hell to pay, you young lost sinner
Well I’ve been there, sitting in that same chair
Whispering that same prayer half a million times
It’s a lie though
Buried in disciples
One page of the Bible isn’t worth a life

Tu sens que les rumeurs te suivent du lundi jusqu’au vendredi soir
Tu as gagné un jour d’asile, et c’est dimanche, l’enfer à payer, toi, jeune pécheur perdu
Eh bien, je suis allé là-bas, m’assoir dans cette même chaise
Chuchotant cette même prière un demi-million de fois
C’est un mensonge
Enfoui dans les disciples
Une page de la Bible ne vaut pas une vie

There’s something wrong in the village
In the village, oh
They stare in the village
In the village, oh
There’s nothing wrong with you
It’s true, it’s true
There’s something wrong with the village
With the village
There’s something wrong with the village

Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village
Dans le village, oh
Ils ont le regard fixe dans le village
Dans le village, oh
Il n’y a rien de mal avec toi
C’est vrai, c’est vrai
Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village
Avec le village
Il y a quelque chose qui ne va pas avec le village

Photo : James Charles, cover-boy pour Maybelline

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Le coming-out, littéralement” sortie du placard”  pour dire l’acte et le moment où l’on révèle son homosexualité publiquement est toujours un passage délicat. La littérature et les médias ont tendance à le valoriser, ce qui est certes louable pour aider ceux qui en ont besoin à passer le cap mais qui peut aussi contribuer au malaise de ceux qui n’y sont pas encore prêts.
C’est une question qui revient régulièrement dans les conversations que j’ai à cause de ce blog et il m’a semblé utile de publier en français un petit article, originellement en anglais, que j’ai trouvé très bien fait sur le sujet, parce que respectueux des personnes auxquelles il s’adresse et laissant ouvertes toutes les possibilités.

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Pourquoi est-ce que je ne veux pas faire de coming out ?

Même lorsqu’on pense qu’on va être soutenu, faire un “coming-out” n’est pass facile pour chaque adolescent.

Un adolescent nous écrit:

“Bon, je connais des jolies filles, mais je préfère vraiment un garçon mignon. Donc, je pense que ça fait de moi un bisexuel. J’ai nié que j’étais attiré par les garçons pendant longtemps, mais maintenant je suis absolument sûr. Maintenant que je sais que j’aime les garçons, l’étape suivante est : est-ce que je dois faire un coming-out ?

Le principal problème est évident : mes amis m’aimeront-ils toujours et ma famille m’acceptera-t-elle? Je suis sûr à 99,99% que ma famille sera d’accord avec ça et je suis sûr à 100% que mes meilleurs amis m’aimeront encore. Alors, POURQUOI JE NE VEUX PAS FAIRE DE COMING OUT ???

Au début, je pensais que j’avais peur d’être ridiculisé par des gens avec qui je ne suis pas ami. Mais je me connais et je sais que je ne me renierai pas à cause de ce que pensent des étrangers pour moi. Donc, si ce n’est pas le cas, alors, qu’est-ce que c’est? “

C’est une très bonne question ! Maintenant, personne d’autre ne peut répondre vraiment à ta place, mais je peux te donner quelques idées.

  1. “Sortir du placard” n’est pas toujours une bonne expérience. Alors que ce serait formidable si les coming-out se passaient tous bien, parfois il arrive que cela se passe mal.
  2. Un coming-out est une démarche vraiment personnelle. Lorsque vous dites aux gens que vous êtes LGBT, vous partagez quelque chose de très intime à votre sujet qui peut vous faire sentir exposé et vulnérable, même si vous êtes soutenu par vos amis et par votre famille.
  3. Faire un coming-out vous oblige à parler de sexualité. Évidemment, l’orientation sexuelle est beaucoup plus que le sexe, mais le sexe n’est pas absent de l’équation. On ne demande pas à l’ensemble des jeunes hétéros de s’identifier publiquement ou même de faire savoir vers qui ils sont attirés, mais c’est ce que nous sommes en train de faire quand nous nous attendons à ce que des ados LGBT fassent un coming-out.

Déterminer ta propre orientation sexuelle n’est en fait qu’une partie de l’équation. Tu peu décider de le révéler immédiatement après, ou pas avant longtemps.

Parfois, il y a des pressions pour se révéler, mais le fait de faire ton coming-out seulement quand c’est le bon moment pour toi, et non pas quand il correspond au calendrier de quelqu’un d’autre, est la clé.

Un autre adolescent suggère de faire le coming-out par étapes:

“Si j’étais toi, je commencerais par ma famille, peut-être un frère ou une soeur dont tu es proche d’abord, puis tes parents. Alors, s’ils sont cool avec ça, cela devrait renforcer ta confiance pour le dire à tes amis: tes amis les plus proches d’abord. Mais même si les gens sont un peu mal à l’aise avec toi au début, cela va probablement s’arranger en peu de temps – ne t’inquiète pas ! Les gens peuvent ne pas comprendre d’abord, mais aucun de tes amis proches ne se moquera de toi. Si tu as encore peur de le dire aux gens, commence par le dire d’abord à : tous les homosexuels ou  bisexuels que tu connais, tes meilleurs amis, les personnes que tu connais et qui sont cool avec l’homosexualité, etc. “

C’est un très bon conseil. Alors que nous pensons souvent à faire un coming-out comme une grande déclaration solennelle, pour la plupart des gens, c’est quelque chose qui arrive à différents moments selon les personnes à qui le dire.

Trouver ne serait-ce qu’une personne avec qui tu peux en parler peut être vraiment utile. Tu peux très bien ne pas être prêt à révéler ton homosexualité à tous tes amis et à ta famille, mais identifier une personne en qui tu as confiance et avec qui tu peux partager ce que tu traverses, ce qui te ferait sentir beaucoup moins troublé et stressé.

Et même, il est parfaitement normal de ne pas vouloir faire de coming-out. Tu n’as pas à te sentir mal pour cela et à te forcer à ce coming-out  si tu n’es pas prêt. Prends ton temps et accorde-toi une pause !

 

Texte et photo : article d’ Ellen Friedrichs publié sur www.liveabout.com,le 27 octobre 2016.

 

Mon attention était récemment attirée par un petit article en espagnol publié par soy homosensual sur la bromance.

L’article fait référence à une étude récente menée par l’Université de Winchester au Royaume – Uni (mais il ne donne pas la référence), à propos de la relation que 30 étudiants britanniques hétérosexuels entretiennent avec leur meilleur ami. L’étude révèle que 29 étudiants déclarent avoir déjà passé du temps – une nuit – avec leur meilleur ami à se câliner, s’embrasser, avoir des caresses intimes et être à l’aise avec la nudité avec leur ami.

Cependant, ils sont – ils se disent – hétérosexuels. Quelle différence alors avec l’homosexualité ? L’article propose l’explication suivante :

“Ce qui distingue une histoire d’amour entre des hommes hétérosexuels d’une histoire d’amour entre des hommes homosexuels, c’est le manque d’attirance sexuelle. Les relations affectives entre les personnes du même sexe sont réelles et n’ont rien à voir avec l’orientation sexuelle des personnes, mais avec le niveau de confiance qui existe entre elles.”

C’est ce qui est signifié sous le mot de “bromance“, un néologisme formé de l’apposition de “brother” et “romance”. La bromance évoque une relation affective particulière avec une personne avec qui on se sent parfaitement en confiance pour se livrer nu et se laisser aller à des gestes sensuels sans que cela n’affecte l’orientation sexuelle.

The Graffiti Artist (2004)

Le mot semble avoir été créé dans les années 1990 pour désigner le genre de relations spécifiques qui se créaient entre les skaters qui passent beaucoup de temps ensemble. Une sorte de camaraderie-tendresse qui permettaient des gestes sensuels entre garçons, sans que cela soit considéré comme de l’attirance homosexuelle. On peut retrouver ce thème dans le film “The Graffiti Artist”, par exemple, où un jeune tagueur introverti rencontre un autre garçon plus expérimenté avec qui il se lie le temps d’une virée nocturne pour taguer les murs de la ville. Voir un extrait ci-dessous :


Bromance, câlin et baisers entre hommes  in  “The Graffiti Artist” par GayClic

Le mot “bromance” a ensuite été utilisé, plus ou moins heureusement, au cinéma comme dans la vie réelle pour décrire une amitié forte entre deux hommes, au point qu’on peut se demander pourquoi il y a besoin d’un mot nouveau entre amitié et amour homosexuel. C’est ce qui ressort d’une partie de l’article que Michael Atlan consacre à ce sujet sur Slate (cliquer ici).

Une explication avancée est que le mot bromance permet de parler d’une tendresse dans l’amitié tout en continuant le déni de l’attirance homosexuelle.

Il me revient à l’esprit que, dans son ouvrage “L’amitié : Une épiphanie“, le théologien Jean-Marie Gueulette évoquait la possibilité, dans le cadre de l’amitié, de gestes de tendresse entre personnes du même sexe, allant jusqu’aux caresses intimes, sans que cela signifie une orientation homosexuelle. Pour lui, l’Occident souffre d’une hyper-virilisation des hommes qui a conduit à éduquer les hommes avec l’idée que la tendresse n’était pas permise entre eux. Selon lui, d’une part, cela crée une pression intérieure très forte, sous forme d’interdit, mais aussi cela éduque les garçons à confondre l’expression de la tendresse entre hommes avec l’homosexualité. La conséquence est que les hommes ne s’autorisent pas la tendresse alors qu’ils en ont besoin, à commencer par les plus sensibles d’entre eux, et le conditionnement sociétal est si fort que pour s’autoriser des gestes de tendresse entre amis l’on bascule facilement dans l’homosexualité, seule voie qui semble possible pour donner et recevoir de la tendresse du même sexe. Son hypothèse est donc que si l’on permettait, par l’éducation davantage les manifestations de tendresse entre hommes, il aurait moins d’hommes qui se découvriraient homosexuels.

Au moment où j’ai lu ce livre, il y a déjà quelques années, cette thèse m’avait séduit. Mais c’était encore le temps où j’étais dans le déni de l’homosexualité. Cette thèse elle-même n’est-elle pas la conjonction du déni inconscient de l’homosexualité et du désir de trouver une compatibilité avec la morale officielle catholique ?

Si l’on s’en tient à l’étude que je citais en début d’article, et qui en rejoint d’autres avant elle (cf. Wikipédia qui en cite d’autres), on constate que des jeunes hommes d’aujourd’hui ont une approche décomplexée de la nudité et de la sensualité entre amis tout en s’affirmant hétérosexuels. Poser un baiser sur la bouche, dormir ensemble nus,  se faire des câlins et des caresses,  avec quelqu’un en qui ils ont toute confiance, cela leur est finalement naturel. Est-ce une amitié enfin décomplexée, marquant la confiance et le relâchement jusqu’à l’intime avec l’autre ? Est-ce de la bisexualité? Est-ce encore le déni de l’homosexualité ? Comment savoir?

Si je regarde ma situation, je me dis que, plus jeune, j’aurais bien aimé que ce concept et cette réalité de la bromance existassent et qu’avec mes amis les plus intimes nous osassions des gestes de tendresse. Peut-être est-ce que cela en serait resté là. Mais, finalement, je sais bien au fond de moi que ce que je désire – aujourd’hui, en tout cas -, c’est la tendresse d’un homme, une tendresse stable et continue, celle que l’on vit lorsqu’on est amoureux et que cet amour se transforme en conjugalité. Avec une aventure telle que la bromance, j’aurais eu mon comble de tendresse, peut-être aurais-je continué à me croire hétérosexuel, peut-être avec une conjointe elle-même éduquée à la possibilité éthique de la bromance, cela aurait pu continuer un temps, mais, au fond, j’ai du mal à envisager cette bisexualité-là et j’ai du mal à envisager qu’affectivement mon coeur soit pris dans deux engagements différents. Car l’amitié aussi est un engagement. Au total, un jour ou l’autre, cela m’aurait rattrapé et je serais bien dans la même situation.

Reste que si, dans mon univers de l’époque, la possibilité de la bromance avait existé, j’aurais peut-être su plus tôt me dire à moi-même ce qui me travaillait et le partager avec d’autres… Ou pas.

 

Z- 22/06/2017

slim_d

 

Je viens de rentrer chez moi, et je vous avoue que je suis encore choqué de ce qui vient de m’arriver. Je vous raconte.

Aujourd’hui j’ai reçu ma nouvelle carte de crédit, l’ancienne étant portée disparue depuis quelques temps. Il fallait que je l’active en allant retirer des sous à une borne. J’y vais donc, et une fois que c’est fait, je prends le chemin pour rentrer. Et à un endroit, devant un bistrot, trois gosses sont assis sur la barrière qui sépare la route du trottoir. Ils discutent et rigolent entre eux… Des gosses normaux quoi! Et quand je passe devant eux, l’un d’eux tchip (vous savez, ce bruit de bouche méprisant) et me dit:

“Sale gros pédé avec ton slim de pédé.”

Je suis resté quelques secondes, les yeux grands ouverts, à le fixer, avant de pouvoir enfin réagir et de continuer mon chemin. Je lui aurais bien collé une tarte, mais ça aurait fait tâche de frapper un enfant (il avait maximum 12 ans). Et je suis rentré.

Et je suis encore choqué. Un enfant de 12 ans vient de m’agresser verbalement, parce que je porte un slim. Je ne lui ai rien fait. Je ne lui ai rien dit. Je ne l’ai pas mal regardé ou quoi que ce soit. Non, je suis juste passé par là, et je portais un slim, qui, selon lui, est un “habit de pédé”. C’est-à-dire que ma simple existence est pour lui une raison de m’agresser. Je pourrais être la personne qui sauvera sa mère à l’aide d’un massage cardiaque demain, je n’en resterais pas moins un être indigne de respect.

J’avais bien envie de lui dire que je ne suis pas “pédé”, que les habits ne reflètent pas la sexualité d’une personne et surtout que même si ça avait été le cas, qu’il n’avait pas le droit de m’agresser de la sorte alors que je ne lui avais rien fait. Mais qu’est-ce que ça aurait changé? Ses parents lui ont sûrement buriné le crâne à coup de “les pédés c’est des abominations, ils devraient pas exister, faut les mettre en cage…” Et ils continueront à coup sûr ce matraquage de conneries dans son petit cerveau qui ne comprend même pas encore ce dont il s’agit vraiment.

Je suis choqué, non pas par l’agression que j’ai subie, mais par le manque d’éducation de ce gosse.
Et aussi parce que je me dis que nous, homosexuels, nous subissons ça en continu.
C’est honteux.
Vivons en paix, putain de merde.

Et c’est en France !
Pas dans une dictature !
Enfin pas encore !!

 

25 novembre 2016 – ®Ash

 


Je reproduis cet article de ®Ash que je trouve très intéressant, tant sur le fond que sur la forme. ®Ash est un poète, un vrai de vrai, et j’avoue que cela me fait tout drôle d’avoir un poète dans mes relations. Un poète, quelqu’un qui ouvre les yeux à l’invisible, qui perçoit plus grand, plus loin et autre et qui sait le restituer. J’aime la poésie de ce garçon, j’aime sa sensibilité. Elles me rejoignent. A la vérité, elles me font douter que jamais j’ai pu être poète tellement il écrit juste, simple et vrai. Je lui souhaite de s’exprimer encore et encore pour notre plus grand bonheur à tous !

Bien sûr, le texte que je publie (avec son accord) n’est pas le plus représentatif de mon ami poète, mais il est d’actualité. En ces temps, où l’on s’étonne des campagnes de prévention contre le sida et où l’homophobie, sous couvert de revendications contre le mariage pour tous, revient au devant de la scène à la faveur des prochaines élections présidentielles, il est urgent de redire : Non ! Nous ne reviendrons pas en arrière.

Source photo : shuitsang

Source texte : ®Ash, avec son aimable autorisation. Tous droits réservés.