Cessez d’être un élément passif de la société,
et croyez que les vieux récits de haine et de culpabilité
sont à l’oeuvre dans votre esprit.
Plus vous croyez vos pensées, plus loin de votre vérité vous êtes.

Nous avons besoin de vous, pleinement ici, dans le moment présent !
Rencontrez la vie avec tout ce que vous avez.

Il est temps d’envoyer promener tout ce bruissement,
de faire partie de la solution
et d’aider à mettre fin à notre souffrance collective.

Il n’y a rien de plus puissant que de savoir que la compassion triomphe de la haine.

Je suis ici en tant que force du bien.
Je m’engage à aider l’évolution de notre société.
Rien et personne ne peut m’éloigner de ce que je suis venu faire ici.

Paix à tous !

Sah D’ Simone, enseignant en méditation

Source image et texte : page Facebook de Sah D’Simone

Je Le vis sur les routes du monde caché qui tenait quelque chose dans Sa main. Je demandai : « Mon Dieu, qu’est-ce que ceci ? » Il répondit : « Ton coeur. » Je dis : « Mon coeur possède donc une demeure qui est ta main ? » Il plia mon coeur qui se trouva être comme une chose enroulée. Puis Il l’étendit et mon coeur recouvrit l’espace qui s’étend du trône jusqu’à la terre. Je demandai : « Est-ce là mon coeur ? » Il répondit . « Ceci est ton coeur, et il est plus vaste que l’ensemble de l’être créé. »

Puis Il l’emporta dans l’état où il se trouvai dans Sa main vers les contrées du monde angélique. Je l‘accompagnais jusqu’à ce que j’atteigne le conseil du mystère du monde caché. Je demandai : « Mon Dieu, jusqu’où l’emmèneras-Tu ? ». Il répondit : « Jusqu’au monde de la prééternité pour que Je me contemple en lui, pour susciter en lui les commencements des vérités, et pour que Je Me révèle à lui pour l’éternité sans fin sous l’aspect de la divinité. »

Je dis : « Je veux Te voir sous l’aspect qui est le tien dans l’éternité sans commencement. » Il répondit : « Il n’y a pour toi aucun chemin qui pourrait t’y conduire. » Je suppliai en disant : « Mais je le veux ! » Apparurent alors les lumières de la magnificence. Je fus réduit à néant, annihilé. Les réalités phénoménales ne purent plus fraire face à l’orage de la superbe après cela. (…)

Rûzbehân Baqlî (1128-1209)
in Le dévoilement des secrets.

Source texte : http://consciencesansobjet.blogspot.fr

Photo : un touareg dans le désert, photo publiée par blueliketheskyandyoureyes.tumblr.com et d’autres pages internet.

 

Voici un magnifique poème de Rûmi mis en musique par Amand Amar pour accompagner le film réalisé par Nacer Khémir dans lequel il raconte un épisode de la vie du grand poète et mystique soufi Rûmi, un des piliers fondateurs du soufisme,  Bab’Aziz, Le Prince qui contemplait son âme (2016).

L’histoire raconte de manière poétique, le périple d’une petite fille, Ishtar, qui accompagne son grand-père, bien vieux et devenu aveugle, Bab’Aziz (Rûmi) dans le désert, sous prétexte de se rendre à une réunion de derviches qui n’a lieu que tous les trente ans.

– (Ishtar) Bab’Aziz, nous allons sûrement nous perdre dans le désert…
– (Bab’Aziz) Ishtar, ceux qui sont en paix avec eux-mêmes ne peuvent perdre leur chemin.

Le film raconte en fait les derniers instants du sage. Pour Bab’Aziz, il s’agit en fait d’aller rejoindre sa tombe, délimitée par un carré de cailloux. Mais le voyage s’avère plein de surprises et de rencontres, occasions pour le vieux sage de distiller son amour de la vie et sa sagesse.

Alors que Bab’Aziz défait son turban et s’assied sur sa propre tombe pour attendre la mort, un jeune homme lui demande pourquoi il est si calme :

La mort est la fin de toute chose” dit le jeune homme en pleurant.
Comment cela peut être la fin de quelque chose quand il n’y a pas de début ? ” répond le vieil homme avec douceur.

La danse des atomes (qu’on appelle souvent le poème des atomes) nous raconte la communion ente toutes choses de l’univers et ce fil ténu et invisible qui fait que tout tient. Tous les atomes dansent. Le soleil, le vent, le désert et les hommes-mêmes. Tous et chacun, nous sommes invités à entrer dans la danse…

La musique a été composée par Armand Amar, d’après des paroles du célèbre mystique persan Rûmi.  Les chanteurs sont Haroun Teboul , puis Salar Aghili .

 

Ô Jour, lève-toi!
Fais resplendir ta Lumière, les atomes dansent.
Grâce à Lui l’Univers danse, les âmes dansent, éperdues d’extase,
libérées du corps et de l’esprit,
Je te murmurerai à l’oreille où les entraîne leur danse.

Tous les atomes dans l’air et dans le désert dansent,
étourdis et ivres dans un rayon de lumière,
comme fous.

Tous ces atomes ne sont pas si différents de nous,
heureux ou malheureux,
hésitants et déconcertés
Nous sommes tous des Êtres dans le rayon de lumière du Bien-Aimé,
au-delà des mots.

Rûmî

 

 

 

Photo : le danseur Roberto Bolle, par Bruce Weber, photo publiée par homotography

La question m’a été parfois posée : pourquoi la nudité dans ce blog?

A vrai dire, je ne vois pas d’autre réponse que parce qu’elle a un effet libératoire. Mais pas forcément érotique. Libératoire, parce que la beauté est libératoire. Parce que la vérité, aussi, est libératoire. Peut-être après des années de déni ou de secret, la vérité de l’attirance pour la beauté d’un corps nu est-elle nécessaire? Des années de conditionnement, aussi, enraciné dans l’éducation reçue à la prime enfance, selon quoi la nudité, le sexe – mais aussi par analogie, la vérité de l’être – doivent être cachés et ne doivent pas se montrer. Parfois pas même se dire.

Au départ, cette nudité que je trouvais sur certains sites me gênait. Plus exactement, je devrais dire qu’elle me troublait, voire qu’elle m’excitait. Je m’en étais étais ouvert au mentor de ce blog, Loquito, qui m’avait répondu, en substance, qu’il y était tellement habitué qu’il ne voyait pas en quoi cela était gênant et que lui, en tout cas, n’y voyait aucune provocation. Nous touchions peut-être là les limites de la pudeur qui sont différentes pour chacun. Mais pas seulement.

Car, pour être vrai avec moi-même, j’ai du admettre que cette beauté qui m’attirait était masculine, et qu’il n’était pas forcément anormal qu’elle m’attire. Cela a été un facteur important d’acceptation de mon homosexualité.

Reconnaître que la beauté qui m’attirait était masculine, et l’assumer tranquillement. Voilà en quoi nudité, beauté et vérité sont liées.

Celant étant, cette question récurrente m’a amené à pousser plus loin ma réflexion sur ce sujet.

Il m’est apparu que la beauté que je considère, la beauté qui m’attire, spécialement quand il s’agit de jeunes hommes à l’esthétique impeccable, me renvoient encore à autre chose : la recherche d’une sorte d’idéal que je vais contempler à l’extérieur de moi. Or, si je recherche cet idéal, fait de beauté, d’idéal et de perfection, c’est que je pense ne pas le trouver en moi. Et c’est alors une quête sans fin de chercher la beauté idéale qu’on voudrait avoir pour soi (et non pas encore, en soi). Se pourrait-il que je la cherche sans cesse à l’extérieur de moi faute de croire assez que tout mon être la porte déjà ?

Puisque je la cherche et semble savoir la reconnaître en autrui, ne fût-ce que par une photo, c’est donc bien que je la connais déjà et que je la possède quelque part. Un peu comme l’artiste qui sort un chef d’oeuvre depuis son imagination et le savoir-faire propre à son art.

Donc cette beauté que je cherche et crois percevoir ici ou là n’est qu’une projection de ma beauté intérieure que je n’ai pas encore rencontrée et assumée.

Et si la beauté des éphèbes, des androgynes, ou des hommes athlétiques semble si importante dans le monde gay, c’est probablement, aussi, en rapport avec l’image de soi.

Tel cherche peut-être à se connecter avec l’idéal de sa jeunesse, au moment où tout semblait possible et où pourtant l’acceptation ou le déploiement de son homosexualité n’était pas possible ; tel autre cherche peut-être ce moment confortable de l’indifférenciation où il lui a semblé qu’avant le grand orage, tout était plus facile ; tel autre encore aimerait être l’homme parfait tel qu’on lui a fait imaginer qu’il devait être dans son rôle masculin.

Mon hypothèse est que nous recherchons à l’extérieur ce que nous avons en nous. Mais nous l’avons au delà de l’apparence, et nous avons du mal à comprendre ce hiatus entre ce que nous sommes et ce que nous voudrions être. En fait, pour comprendre ce dilemne, il faudrait juste considérer que nous ne voulons pas avoir ce que nous avons déjà, mais ce que nous sommes.

Encore et toujours l’être et l’avoir. Nous sommes et cela devrait nous suffire. Et pourtant nous cherchons à avoir quelque reflet de ce que nous sommes comme si nous avions peur que cela nous échappe, ou de ne pas l’être complètement, ou de ne pouvoir l’être que si on le possède aussi à l’extérieur de soi. Balivernes !

Alors, si j’en reviens à mes considération sur la beauté et la nudité, je confirme qu’en soi, cette dernière ne peut pas être impudique ou gênante. Elle l’est seulement dans le regard de celui qui regarde, si lui-même n’est pas au clair avec cela. Evidemment, je ne parle pas ici des poses explicitement pornographiques, mais de la beauté ordinaire d’un corps nu. Ce qui n’empêchera pas ceux qui apprécient cette beauté-là, de se demander sans cesse à quoi elle renvoie dans leur être, leur vie, leur intérieur. Telle beauté que je contemple en l’autre dit quoi de moi?

Enfin, je voudrais partager un extrait des pensées de Pascal qui éclairera un dernier point : celui de l’illusion possible de l’amour. Quand je crois aimer la beauté ou tel attribut, telle qualité, de l’autre, qu’est-ce que j’aime en fait ? Il est si facile de confondre l’autre avec ce qu’il montre, d’aimer ce qu’il montre et ne pas l’aimer lui réellement. En mode inverse (cf. la dyslexie spirituelle), c’est exactement ce qui se passe pour moi -même : parce que je ne m’aime pas assez, parce que je ne connais pas ma beauté intérieure, je vais en chercher un attribut sur un autre et croire l’aimer pour cela, dans une relation vaine et éphémère, au détriment d’une relation coeur à coeur, en vérité.

C’est archi-usé mais c’est toujours vrai, le renard du Petit Prince a définitivement raison : “On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux.”

Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants ; si je passe par là, puis-je dire qu’il s’est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté, l’aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus.

Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on, moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps, ni dans l’âme ? et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont périssables ? Car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne, abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.

Pascal, Pensées diverses III – Fragment n° 41

Source photo : hotzila.tumblr.com