Lorsque (les fils de Jessé) arrivèrent et que Samuel aperçut Eliab, il se dit : “Sûrement, c’est lui le messie, lui qui recevra l’onction du Seigneur!” Mais le Seigneur dit à Samuel : “Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l’ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le coeur.” (1 Sam 16, 6-7)

Le regard divin est libre de tous les déterminismes, pensées toutes faites ou habitudes solidement établies. La leçon vaut pour tous les temps et tous les hommes désireux de le suivre.(…) Le critère du choix de l’élu ne se fondera jamais sur “l’apparence” – fût-elle séduisante – mais bien sur la qualité du coeur.

Encore faut-il ne pas se méprendre sur ce que représente l’organe cordial dans la pensée biblique. Plus que la vie affective, le coeur est le centre de l’être, le lieu où l’homme dialogue avec lui-même et avec Dieu. C’est là et en cette présence que s’opèrent ses choix décisifs. En quelque sorte, Dieu regarde avant tout le lieu dans lequel Il célèbrera ses noces avec l’homme ! une chambre nuptiale qui doit être large et ouverte, dénuée d’a-priori, de raisonnements et de mentalisations en tout genre – fussent-elles les plus saintes.

Frère Irénée, moine à Chevretogne
La Vie, 23 mars 2017

Source photo: Photo prise par Thomas Knight

 


Là où je me rend régulièrement c’est une communauté monastique ouverte d’esprit ou ils ne rejettent pas les gays car certains des frères le sont.

(…) La première fois, j’y suis allé à reculons. J’ai fait confiance à mon accompagnateur qui m’avait conseillé d’y passer 3 jours seulement, pour commencer. J’y suis arrivé – c’est tout un truc, ça m’a tellement marqué ! – j’y suis arrivé un après-midi, la veille des Cendres, le jour de la Chandeleur, un mardi donc.

Déjà, avant d’arriver, je trouvais le paysage joli car on ne voit pas l’abbaye depuis la route. Et là, en m’approchant, j’ai vu cette abbaye cachée dans la végétation. J’ai trouvé ça beau. J’ai posé mes affaires à l’hôtellerie puis je suis allé à l’église. Cette église, quand j’y suis entré, ça m’a frappé : la beauté et la simplicité. Quelque chose m’interpellait. Je me suis assis et j’y suis resté un long moment, à la regarder.

Puis vint l’office des Vêpres. Le fait de voir ces moines tout en noir avec ces visages qui rayonnaient, ça m’a frappé. J’ai trouvé ça joli. Ils rayonnent ces gens-là. Ils sont arrivés deux par deux. Ça n’en finissait pas d’arriver. Je me suis dit “Mais ils sont combien ces gens là ?”. C’était un truc de fou. T’en voyais jamais la fin. Ça ne s’arrêtait jamais !

Et là, dès les premières notes de l’orgue pour le psaume, ça ma pris aux tripes, dès le 1er hymne. J’en avais les larmes aux yeux, des frissons partout. Je pleurais littéralement de joie. Je ne pouvais pas m’arrêter. Ce n’était pas de la tristesse mais de la joie. J’avais ressenti que la vie monastique m’attirait. J’avais ressenti un appel sans réussir à mettre de mot dessus. Mais là ça m’a interpellé… J’essayais de trouver une excuse : l’orgue, la qualité du chant, les voix…? C’est la 1ère fois de ma vie que j’ai ressenti ce que c’était une joie profonde. Je me suis dit “T’es là, t’es chez toi”.

Source texte : richard.giraud.over-blog.com : Est-il possible d’être gay et croyant en 2016?
Source photo :oeuvre de Rob Gonsalves via www.upsocl.com

Où Es-Tu ?

Où es tu mon cœur…
Mon amour, mon bonheur,
Toi qui me fais trembler
Rien que par ta pensée…
Je rêve de partager nos vies,
Vivre dans notre petit paradis,
Rempli de câlins et de tendresse
De sincérité, de respect et de caresses…
Et j’attends patiemment
Espérant chaque jour ce moment
Où nous construirons notre nid,
Où nous avancerons à deux dans la vie…

Jérome (42) (Kk)

www.poeme-france.com

Source photo : jj-tryskel.hautetfort.com

 

The Neighbourhood – Prey


Prey

 

As long as you notice
I’m hoping that you’ll keep your heart open
I’ll keep mine open too
If you don’t ask, I won’t tell
Just know that, just know that
It all hurts, it all hurts just the same

 

Something is wrong, I can’t explain
Everything changed when the birds came
You’ll never know what they might do if they catch you too early
We need to fly ourselves before someone else tells us how
Something is off, I feel like prey, I feel like preying

 

As long as you notice
I’m hoping that you’ll keep your heart open
I’ll keep mine open too
So, so, I’ll probably take you aside
And tell you what’s on my mind
But you, you’ll just keep it inside
Probably tell me that you’re alright

 

Something is wrong, I can’t explain
Everything changed when the birds came
You’ll never know what they might do if they catch you too early
We need to fly ourselves before someone else tells us how
Something is off, I feel like prey, I feel like preying

 

(If I run) If I run away I’ll never know
(What you want) And if you go then I’ll never grow
(I’m undone) Let me slip, let me slide
(If you run) I’ll be sure to let you fly

 

Something is off, I can’t explain
You know what I mean, don’t you?
Something I saw, or something I did that made me like this
Could you help me?
We need to fly ourselves before someone else tells us how
Something is off, I feel like prey, I feel like preying
Something is off, I feel like prey, I feel like preying

 

So, so, I’ll probably take you aside
And tell you what’s on my mind
But you, you’ll just keep it inside
Probably tell me that you’re alright

 

So, so, I’ll probably take you aside
And tell you what’s on my mind
But you, you’ll just keep it inside
Probably tell me that you’re alright

 

I don’t want to fight
I don’t want to fight
I don’t want to fight
I don’t want to fight

 

Une proie

Du moment que tu le sais
J’espère que tu laisseras ton coeur grand ouvert
Je garderai le mien ouvert aussi
Si tu ne demandes pas, je ne te dirai rien
Il faut juste que tu saches
Il faut juste que tu saches
Ça fait mal, tout ça, ça fait mal tout de même

Quelque chose ne va pas, je ne peux pas l’expliquer
Tout a changé quand les oiseaux (de proie) sont arrivés
Tu ne sauras jamais ce qu’ils auraient pu faire
s’ils t’avaient attrapé trop tôt
Nous devons voler de nos propres ailes avant que quelqu’un nous dise comment faire
Quelque chose s’est brisé, j’ai l’impression d’être une proie, je me sens devenir une proie

Mais du moment que tu le sais
J’espère que tu laisseras ton coeur grand ouvert
Je garderai le mien ouvert aussi
Alors, alors, je vais probablement te prendre à part,
Te dire ce que j’ai en tête
Mais toi, tu gardes tout pour toi,
Tu vas sûrement me dire que tu vas bien

Quelque chose ne va pas, je ne peux pas l’expliquer
Tout a changé quand les oiseaux (de proie) sont arrivés
Tu ne sauras jamais ce qu’ils auraient pu faire
s’ils t’avaient attrapé trop tôt
Nous devons voler de nos propres ailes avant que quelqu’un nous dise comment faire
Quelque chose s’est brisé, j’ai l’impression d’être une proie, je me sens devenir une proie

(Si je cours) Si je fuis je ne saurai jamais
(Ce que tu veux) Et si tu pars alors je ne vais jamais grandir
(Je suis perdu) Laisse-moi glisser, laisse-moi glisser
(Si tu cours) Je serai sûr de te laisser t’envoler

Quelque chose s’est éteint, je ne peux pas l’expliquer
Tu vois de quoi je parle, pas vrai?
Quelque chose que j’ai vu ou quelque chose que j’ai fait
et qui m’a rendu comme ça
Pourrais-tu m’aider?
Nous devons voler de nos propres ailes avant que quelqu’un nous dise comment faire
Quelque chose s’est brisé, j’ai l’impression d’être une proie, je me sens devenir une proie
Quelque chose s’est brisé, j’ai l’impression d’être une proie, je me sens devenir une proie

Alors, alors, je vais probablement te prendre à part,
Te dire ce que j’ai en tête
Mais toi, tu gardes tout pour toi,
Tu vas sûrement me dire que tu vas bien

Alors, alors, je vais probablement te prendre à part,
Te dire ce que j’ai en tête
Mais toi, tu gardes tout pour toi,
Tu vas sûrement me dire que tu vas bien

Je ne veux pas me battre,
je ne veux pas me battre,
je ne veux pas me battre…

 

 

Source images : The Neighbourhood

La compréhension chrétienne du développement spirituel est basée sur l’Incarnation. Cela signifie que la liberté, l’extase, l’ouverture se font dans la chair, non en s’en échappant. Par la venue de Dieu dans l’être humain, tout l’être, l’histoire et la nature, sont potentiellement transformés. Toute réalité devient médiatrice du mystère, donc sacramentelle, pour ceux qui peuvent le voir. Toute la nature est honorée.

. . . La vision sacramentelle de la réalité est une vision inclusive; elle inclut le Mystère de Dieu tel qu’il se manifeste dans la réalité «naturelle», c’est-à-dire expérimentée avec les sens. De plus, une vision sacramentelle reconnaît la présence de Dieu non seulement par le média du Corps (de l’Église), mais aussi par celui du corps (de l’être humain), ce qui veut dire qu’elle est communautaire sans rien abandonner de sa dimension personnelle, intime et physique.

. . . Le scandale de l’incarnation. . . Est aussi le «scandale» de la sexualité comme voie de croissance spirituelle. Pour que ces idées puissent être prises en compte, il faut abandonner la mentalité dualiste. En fait, une bonne compréhension théologique de la sacramentalité relie les polarités sans supprimer la tension entre elles. Elle affirme que la présence de Dieu n’est pas inventée par une gymnastique mentale, mais qu’elle est vraiment réelle: la divinité du Christ dans l’humanité est son attestation. Par l’Esprit, l’Incarnation s’étend et est réellement présente parmi nous.

Cette présence ne se communique pas automatiquement car comme toute interaction personnelle, elle n’a aucune existence objective; elle a une existence intersubjective. Comme un baiser, elle n’existe pas objectivement, attendant dans une pièce pour être automatiquement distribuée quand les gens entrent. C’est une forme de don de soi, de présence, dépendant pour son efficacité non seulement de l’action du donneur mais aussi du récepteur. C’est, selon les mots de Rilke, une «transformation du monde visible en dehors de nous en un monde invisible à l’intérieur». Il serait donc faux, parce qu’affirmer plus que la vérité ne peut supporter, de dire que Dieu est «présent» dans la vie sexuelle. Si la compréhension sacramentelle est absente ou mal représentée, la donation gracieuse de Dieu ne se trouvera pas présente.

. . . Une vision sacramentelle de la sexualité exige l’inclusion réfléchie de la dimension spirituelle qui est déjà là; une théologie sacramentelle doit inclure la sexualité. Le potentiel sacramentel de la sexualité ne signifie pas qu’il doit être sorti de ce monde dans une sorte de culte spécialement “religieux”. Karl Rahner a perçu l’événement sacramentel, non comme le mouvement de l’Eglise vers le monde «pour le sauver», mais comme le mouvement de l’Esprit qui nous conduit depuis le monde, c’est-à-dire du centre personnel le plus profond de ceux qui sont ses sujets pensants, emmenant la vie séculière normale de l’homme vers son plein accomplissement en Dieu.

Plus concrètement concernant la sexualité, cela veut dire que le dynamisme de la sexualité elle-même révèle la sainteté des êtres humains et du monde dans son aspect profane.

Une bande dessinée de Peanuts (par Charles Schultz) montre Linus au piano. Alors qu’il est en train de jouer, les notes s’écoulent. Snoopy, couché sur la niche, ne perçoit pas des notes mais des os pour chien. C’est ça, la sacramentalité. La manifestation de Dieu se dit dans notre dimension dans un mode que nous pouvons reconnaître. . . comme le désir de nos cœurs, quelle que soit la forme qu’il puisse prendre.

Joan Timmerman
Sexuality and Spiritual Growth” (Crossroads, New York, 1992).

Source texte: cité par thewildreed