Moi je voulais juste un corps
Je cherchais seulement des bras
Un lit de réconfort
Des délices sous les draps
Mais hélas au lieu de ça
J’ai cru entendre “je taime”
J’ai pensé “c’est son problème”…
Toute une histoire…
Mon petit depuis ce matin
J’ai traîné, comme un crétin
Au niveau du caniveau
De Montparnasse à Chateau d’Eau
J’ai bu des verres, des verres et puis des verres
Zubrowska, Riesling, Piper
A court de tout, à bout de moi
Je suis revenu chez toi
Moi je voulais juste un corps
Je cherchais seulement des bras
Un lit de réconfort
Des délices sous les draps
Mais hélas au lieu de ça
J’ai cru entendre “je taime”
J’ai pensé “c’est son problème”
J’ai cru entendre “je taime”
J’ai pensé “c’est son problème”
Peu importe que tu y crois
Peu importe que je sois
A bout de moi, à court de tout
Mais pas de ça entre nous
Etre un corps je suis d’accord
T’offrir mes bras pourquoi pas
Mon lit OK encore
Pour rire ou salir les draps
Mais je crains que pour tout ça
Tu doives entendre “je taime”
Tu doives entendre “je taime”
Je suis vieux, veuf et sectaire
Un pauvre imbécile secrétaire Je suis beau, jeune et breton
Je sens la pluie, l’océan et les crêpes au citron
Tais-toi un peu petit trésor Tu as tout faux une fois encore Suis très précieux, épargne-moi
D’accord mais entre nous pas de ça
Etre un corps je suis d’accord
Je cherche seulement des bras Mon lit OK encore
Des délices sous les draps Mais je crains que pour tout ça
Tu doives entendre…
Source : “J’ai cru entendre“, une chanson du film “Les chansons d’amour” avec Louis Garrel et Grégoire Leprince-Ringuet
Pour accompagner la sortie de leur dernier album, « Forever Trouble », le groupe Virgin Suicide propose un clip très intéressant avec le titre « Evil Eyes ». Dans ce dernier clip que je partage ci-dessous, il y a deux histoires.
La première qui se déroule comme un court-métrage gay, est celle de la découverte pas facile de son attirance homosexuelle par un jeune homme, humilié par ses amis à cause d’une érection en public sous les douches, et qui en vient à repousser son ami par qui il est pourtant attiré et qui se montre accueillant. C’est tout le thème de la difficile acceptation de l’homosexualité dans un contexte hétéro-normé sur fond d’homophobie latente ou déclarée. Pour se faire accepter des autres, pour être en paix avec eux et donc, faussement, avec soi-même, dois-je rentrer dans cette norme qui pourtant ne me convient pas? Suis-je assez fort pour résister? Où vont être les soubassements structurels de ma personnalité, mes ressources, ma force, si je refuse le modèle qu’on me propose et que je sens confusément comme ne me convenant pas?
La deuxième histoire est celle de la chanson, dont je reproduis les paroles et leur traduction avec l’aimable autorisation de Virgin Suicide. Et là nous avons l’histoire d’un amour qui se déclare et qui n’est pas accueilli, pire : rejeté.
“Le regard mauvais“, c’est ce regard noir de rejet ou de dégoût que l’aimé hétéro jette sur soi quand on en vient à lui dévoiler son amour, c’est l’ami qui tout à coup rejette toute notre histoire quand il s’aperçoit que l’amitié a pris place à l’amour chez l’autre, quand son besoin de tendresse prend une dimension affective qui n’est pas celle qu’il peut ou veut y mettre.
Mais pourquoi ce regard mauvais? Evil Eyes peut se traduire aussi par “oeil mauvais”, vous savez, comme ce sort de malchance jeté par on ne sait quels dieux sur quelqu’un, et ça devient “le mauvais oeil”. On peut le traduire aussi par “un regard” ou “des yeux diaboliques”, dont on peut se demander si c’est celui qui regarde qui est diabolique ou celui qui est regardé par celui-là qui le devient, ou qui le serait parce qu’il est vu comme tel. Quelle culpabilité ou quelle honte on ressent quand le regard de l’autre semble nous regarder comme une bête immonde… Au nom de quoi cette haine?
Petites blessures ordinaires des personnes homosensibles qui découvrent les élans de leur coeur et de leur corps et que ces élans ne sont ni admis ni partagés par tous. La découverte du sentiment amoureux, quoi ! Sauf qu’on peut éconduire un amoureux sans avoir le regard mauvais.
Pour ceux qui veulent aller directement à cette magnifique chanson, c’est à la mn 2’58. 🙂
Virgin Suicide – Evil Eyes /mauvais oeil (2017)
Will I know?
well I know the feeling coming up my back
will it burn you up in side of me?
will I feel?
well I feel the feeling trembling up inside
will you take it out on me?
There was no beating heart
nanananananana
there was no falling stars
can I take it out on you?
I dont know
Cause there was no heart beating
though I pulled it out in front of you
trying to catch your evil eyes
there was noone peeking
or speaking out their minds its naive
to try and catch your evil eyes
There was no beating heart
So I peek
and I feel the feeling climbing up my chest
I don’t know what it’s gonna be
my friends
will you plz be mean I’m coming all the way to hold you
there was nothing to despair about
There was no beating heart
nanananananana
there was no falling stars
Cause there was no heart beating
though i pulled it out infront of you
trying to catch your evil eyes
there was noone peeking
or speaking out their minds its naive
to try and catch your evil eyes
There was no beating heart
nananananana
there was no falling stars
can I take it out on you
well I think you are done
But there was no heart beating
though i pulled it out infront of you
trying to cacth your evil eyes
there was noone peeking
or speaking out their minds its naive
to try and cacth your evil eyes
There was no falling star
Vais-je savoir?
eh bien je sais cette sensation qui monte dans mon dos
Est-ce que ça va te brûler à côté de moi?
vais-je ressentir?
eh bien, je sens cette sensation qui me fait trembler à l’intérieur
vas-tu t’en prendre à moi?
Il n’y a pas eu de coeur qui battait
nanananananana
il n’y a pas eu d’étoiles filantes
Est-ce que je peux m’en prendre à toi?
Je ne sais pas
Parce qu’ il n’y a pas eu de coeur qui battait
quand je me suis dévoilé devant toi essayant d’attraper ton regard mauvais
il n’y a eu personne qui observe furtivement
ou qui ait expimé sa pensée que c’était naïf
d’essayer d’attraper ton regard mauvais
Il n’y a pas eu de coeur qui battait
Alors je regarde
et je sens cette sensation qui grimpe le long de ma poitrine
Je ne sais pas ce que ça va être
mes amis
svp, voulez-vous dire que j’ai fait tout ce chemin pour vous garder
et qu’il n’y avait rien à espérer
Il n’y a pas eu de coeur qui battait
nanananananana
il n’y pas eu d’étoiles filantes
Parce qu’ il n’y a pas eu de coeur qui battait
quand je me suis dévoilé devant toi essayant d’attraper ton regard mauvais
il n’y a eu personne qui observe furtivement
ou qui ait expimé sa pensée que c’était naïf
d’essayer d’attraper ton regard mauvais
Il n’y a pas eu de coeur qui battait
nanananananana
il n’y a pas eu d’étoiles filantes
Est-ce que je peux m’en prendre à toi?
Eh bien, je crois que oui
Mais il n’y a pas eu de coeur qui battait
quand je me suis dévoilé devant toi essayant d’attraper ton regard mauvais
il n’y a eu personne qui observe furtivement
ou qui ait expimé sa pensée que c’était naïf
d’essayer d’attraper ton regard mauvais
Je suis le souffle du vent, je suis la pluie sur tes fenêtres
Je suis les courants d’air qui font claquer les portes
Je suis les craquements du parquet que la nuit emporte
Je suis le chat qui passe en silence sous le faisceau d’un lampadaire
Je suis les premières neiges, je suis la lune qui éclaire la mer
Je suis les odeurs de l’hiver, je suis le fracas des vagues contre la jetée
Je suis cris des goélands, je suis les embruns sur les rochers
Je suis tes doigts qui frémissent
Je suis l’eau vive qui court contre la coque de ton canot qui glisse
Je suis les parfums de genêt et d’ajonc au printemps
Je suis les bans de sables qui découvrent
Je suis l’orage, le soleil qui perce entre les nuages
Je suis les gouttes sur ton visage, je suis la vie autour de toi
FAUVE ≠ 2XGM
Pas la chanson la plus connue de Fauve, et pourtant comme elle est belle, pleine de poésie, et fidèle à leur habitude, avec cette rage de vivre qui déplace des montagnes même dans la noirceur absolue. La rage de vivre et la poésie, voilà ce que j’aime dans les oeuvres de Fauve.
(pour la partie poétique citée en exergue, il faudra attendre la fin du morceau 🙂 )
Source photo : un des nombreux autoportraits de Gaspard Noël parmi son oeuvre impressionnante à consulter sur son site, http://www.gaspardnoel.fr/
Le 8 décembre est la fête de l’Immaculée Conception, une fête mariale qui se situe en plein dans la période de l’Avent, ce temps d’annonce que le Seigneur vient. Depuis le XIXème siècle, on la désigne aussi sous le nom de fête des Lumières, depuis qu’à Lyon, les fidèles choisirent d’honorer la Vierge par des milliers de lumière pour remplacer l’inauguration, compromise par le mauvaise temps, d’une statue de la Vierge.
Restons sur les symboles. Marie, les lumières, l’intériorité.
Notre expérience nous montre que la lumière de Dieu, elle est d’abord en chacun de nous. C’est donc le cas pour Marie et pour son enfant Jésus. Au delà des paroles de la chanson que je propose ci-dessous – Marie savais-tu… – c’est toute la question de l’intériorité de Marie – et en creux celle de Jésus, qui sont posées. Par intériorité, précisons que j’entends leur intimité avec le créateur, avec la Source de leur Vie.
Alors peu importe la réponse à la question. Peu importe aussi le côté merveilleux qui est suggéré dans les paroles de la chanson et qui est propre à l’image que la plupart se font de Noël. Ce qui importe, c’est de laisser cette question agir encore aujourd’hui dans nos vies : est-ce que je sais que Dieu est déjà là et en train de se manifester au monde par moi? Est-ce que je sais l’accueillir? Est-ce que je sais ne pas m’étonner, ou au contraire m’étonner si cela me convient, des merveilles qu’il est en train de réaliser ? et si je découvre que je suis différent de la référence hétéronormée, suis-je aussi capable d’entendre cette question : est-ce que je sais, j’accepte et je reçois en moi le don de Dieu qui se réalisera ainsi en moi?
On a souvent dit de Marie qu’elle est toute disponible, toute donnée à Dieu, ce qui lui a permis de dire oui sans réserve. l’enjeu est donc bien de ne pas retenir le don qui nous est fait. Ne pas juger, ne pas projeter, ne pas interpréter, ne pas interférer… Marie nous montre le chemin.
Mary did you know / Marie, savais-tu?
Mary did you know that your baby boy will one day walk on water?
Mary did you know that your baby boy will save our sons and daughters?
Did you know that your baby boy has come to make you new?
This child that you’ve delivered, will soon deliver you
Mary did you know that your baby boy will give sight to a blind man?
Mary did you know that your baby boy will calm a storm with his hand?
Did you know that your baby boy has walked where angels trod?
And when you kiss your little baby, you have kissed the face of God
Mary did you know, Mary did you know, Mary did you know
The blind will see, the deaf will hear and the dead will live again
The lame will leap, the dumb will speak, the praises of the lamb
Mary did you know that your baby boy is Lord of all creation?
Mary did you know that your baby boy will one day rule the nations?
Did you know that your baby boy is heaven’s perfect Lamb?
This sleeping child you’re holding is the great I am
Mary did you know, Mary did you know, Mary did you know
Marie, savais-tu que ton bébé un jour, marcherait sur l’eau?
Marie, savais-tu que ton bébé sauverait nos fils et nos filles?
Savais-tu que ton bébé est venu pour faire des choses nouvelles?
Cet enfant que tu as enfanté, bientôt te délivrerait(*)
Marie, savais-tu que ton bébé redonnerait un jour la vue à un aveugle?
Marie, savais-tu que ton bébé apaiserait une tempête de sa main?
Savais-tu que ton bébé avait marché au même endroit que les anges ont foulé?
Et que lorsque tu embrasses ton petit bébé, tu embrasses le visage de Dieu
L’aveugle verra, le sourd entendra et le mort vivra à nouveau
Le boiteux bondira, le muet parlera, les louanges de l’agneau.
Marie, savais-tu que ton bébé est le Seigneur de toute création?
Marie, savais-tu que ton bébé, un jour gouvernerait des nations?
Savais-tu que ton bébé est l’agneau parfait venu du Ciel?
Que cet enfant endormi que tu tiens est le grand ‘Je suis’
(*) Jeu de mot en anglais sur le verbe deliver qui signifie à la fois accoucher, délivrer ou “délivrer” au sens fournir, offrir quelque chose.
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Mary, Did You Know? est une chanson de Noël écrite par Mark Lowry (paroles) et Buddy Greene (Musique), interprétée pour la première fois en 1991 par Michael English. Depuis, cette chanson a connu un immense succès et a été reprise par de nombreux groupes, chorales et artistes.
Payton Kemp, qui interprète la version mise en ligne ici, est un jeune américain, à la voix sublime, qui essaie de percer dans la chanson en participant à différents concours. Il a enregistré cette chanson en 2016 pour participer au challenge #LightTheWorld, organisé par la communauté mormon, pour diffuser pendant 25 jours la lumière de Noël par 25 moyens différents.
Payton a non seulement une voix magnifique mais ses choix musicaux me paraissent très intelligents pour la mettre en valeur. N’hésitez pas à visiter sa page youtube et à l’encourager, notamment dans sa version de Purpose de Justin Bieber, très douce, et qui éclaire cette chanson d’une autre lumière que celle apportée par son auteur.
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Photo : Marie et Jésus enfant, photo tirée du film “Le jeune Messie (2016) [The Young Messiah]