Je sais ce que je suis par la grâce de Dieu,
je suis donc seulement ce que Dieu est en moi et rien d’autre ;
et Dieu aussi est cela-même qu’il est en moi.
En effet rien n’est rien, et ce qui est, est ;
et donc je ne suis, si je suis, que ce que Dieu est,
et personne n’est sinon Dieu ;
et c’est pourquoi je ne trouve que Dieu,
où que je pénètre,
car rien n’est
sinon Lui, à dire vrai.”
[Je ne suis pas complètement satisfait du choix de la photo : la personne semble attendre ou chercher Dieu de l’extérieur. Dans l’expérience mystique de Marguerite Porète, c’est bien à l’intérieur que ce dévoilement se fait, les considérations ou les circonstances extérieures n’ont aucune prise sur elle.]
La foi provoque chez les jeunes des sentiments d’aventure qui invitent à passer par des paysages incroyables, pas du tout faciles, pas du tout tranquilles… Mais vous aimez les aventures et les défis.
Le problème, c’est nous les grands qui, très souvent, avec une tête de je-sais-tout, disons : “Il pense comme ça parce qu’il est jeune, il va bientôt mûrir.”
Il semblerait que mûrir, ce soit accepter l’injustice, croire que nous ne pouvons rien faire, que tout a toujours été comme ça…
Pape François, aux jeunes du Chili, 17 janvier 2018)
(cité par La Croix du 19 janvier 2018)
C’est ça.
Jésus mort à 33 ans. Environ.
(et ressuscité)
Eternellement jeune, quoi !
Alors, écoutons, cet appel, ce chant, sans cesse renouvelé, de la jeunesse.
A chaque génération.
Chant du renouveau, chant de la promesse, chant de l’avenir.
A chaque fois nouveau, et pourtant le même.
Le chant de la folie de l’amour,
le chant de l’idéal du bonheur
le chant de la révolte contre l’injustice
le chant de la danse ininterrompue
le chant de la paix et de la joie réunies
le chant de la folie nouvelle
le chant de l’amour.
Sans cesse renouvelé.
Loin, si loin des conservatismes
du repli sur soi
de la peur du renouveau
qui existent aussi
et qui sont des caricatures
de la jeunesse.
Jésus est éternellement jeune
tourné vers l’avenir,
l’abolition de toute servitude,
tout esclavage,
toute discrimination,
tout jugement fondé sur la différence.
Jésus, est l’avenir en puissance,
en révélation,
en accomplissement de ses potentialités de vie.
Jésus, sauveur de la mort,
révélateur – réveilleur de la vie,
fi des conservatismes,
fi de l’endormissement,
fi de l’horrible conformisme.
Guérison un jour de sabbat
main atrophiée qui reprend sa forme naturelle,
épis froissées et mangés un jour de jeûne,
repas pris avec Zachée le publicain,
grondement contre les marchands du Temple,
folie, folie, folie,
de l’amour de Dieu.
Eternelle jeunesse,
Dieu en nos vies.
Jésus sur nos chemins.
Jésus
Aujourd’hui.
Le maître dit : Je pense parfois à la parole que l’ange dit à Marie : “Sois saluée, pleine de grâce.” Que me servirait que Marie soit “pleine de grâce” si je n’étais aussi “plein de grâce” ? Et que me servirait que le Père engendre son Fils si je ne l’engendrais moi aussi ? C’est pourquoi Dieu engendre son Fils dans une âme parfaite et dépose ainsi l’enfant à l’intérieur, pour qu’elle l’engendre plus avant à l’extérieur dans toutes ses œuvres.
Maître Eckart, Sermon 75
(cité ce jour sur croire.la-croix.com dans la série “3 mn pour l’accueillir” pour se préparer à Noël durant tout le temps de l’Avent)
Voici un magnifique poème de Rûmi mis en musique par Amand Amar pour accompagner le film réalisé par Nacer Khémir dans lequel il raconte un épisode de la vie du grand poète et mystique soufi Rûmi, un des piliers fondateurs du soufisme, Bab’Aziz, Le Prince qui contemplait son âme (2016).
L’histoire raconte de manière poétique, le périple d’une petite fille, Ishtar, qui accompagne son grand-père, bien vieux et devenu aveugle, Bab’Aziz (Rûmi) dans le désert, sous prétexte de se rendre à une réunion de derviches qui n’a lieu que tous les trente ans.
– (Ishtar) Bab’Aziz, nous allons sûrement nous perdre dans le désert…
– (Bab’Aziz) Ishtar, ceux qui sont en paix avec eux-mêmes ne peuvent perdre leur chemin.
Le film raconte en fait les derniers instants du sage. Pour Bab’Aziz, il s’agit en fait d’aller rejoindre sa tombe, délimitée par un carré de cailloux. Mais le voyage s’avère plein de surprises et de rencontres, occasions pour le vieux sage de distiller son amour de la vie et sa sagesse.
Alors que Bab’Aziz défait son turban et s’assied sur sa propre tombe pour attendre la mort, un jeune homme lui demande pourquoi il est si calme :
– La mort est la fin de toute chose” dit le jeune homme en pleurant.
– Comment cela peut être la fin de quelque chose quand il n’y a pas de début ? ” répond le vieil homme avec douceur.
La danse des atomes (qu’on appelle souvent le poème des atomes) nous raconte la communion ente toutes choses de l’univers et ce fil ténu et invisible qui fait que tout tient. Tous les atomes dansent. Le soleil, le vent, le désert et les hommes-mêmes. Tous et chacun, nous sommes invités à entrer dans la danse…
La musique a été composée par Armand Amar, d’après des paroles du célèbre mystique persan Rûmi. Les chanteurs sont Haroun Teboul , puis Salar Aghili .
Ô Jour, lève-toi!
Fais resplendir ta Lumière, les atomes dansent.
Grâce à Lui l’Univers danse, les âmes dansent, éperdues d’extase,
libérées du corps et de l’esprit,
Je te murmurerai à l’oreille où les entraîne leur danse.
Tous les atomes dans l’air et dans le désert dansent,
étourdis et ivres dans un rayon de lumière,
comme fous.
Tous ces atomes ne sont pas si différents de nous,
heureux ou malheureux,
hésitants et déconcertés
Nous sommes tous des Êtres dans le rayon de lumière du Bien-Aimé,
au-delà des mots.
Comment sortir de soi ? Parfois cette chose arrive, qui fait que nous ne sommes plus enfermés : Un amour sans mesure. Un silence sans contraire. La contemplation d’un visage infini, fait de ciel et de terre.