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Les Thérapeutes, comme le reste des humains recherchent le bonheur ; ils savent qu’aucun bonheur durable ne peut être fondé sur l’illusion. La vérité est la condition même de la vraie joie, aussi faut-il avant tout “chercher à voir clair”; cela suppose un “retrait des projections” qui nous empêchent de voir ce qui est. Un élément important de la thérapie des Anciens est l’epochè, la “mise entre parenthèses” ; regarder quelque chose, quelqu’un, un évènement et “mettre entre parenthèses” c’est-à-dire “suspendre” son jugement, ne plus projeter sur “cela” telles craintes, tels désirs, tous ces “paquets de mémoires” dont est chargé le moindre de nos regards.

Voir clair, dans un premier sens, c’est voir ce qui est; ce qui est et rien d’autre. L’epochè concerne autant l’émotion que le jugement et la pensée; elle suppose une grande liberté à l’égard de nos réactions, mais ces attitudes “réactives” que nous prenons souvent pour des actions justement, on ne les maîtrise pas. Avant de seulement imaginer que cela soit possible, il s’agit d’abord de prendre conscience. L’epochè constitue un moment important pour sortir de son “propre point de vue” et de ses conditionnements; voir les choses à partir d’elles-mêmes, dans leur “autreté” irréductible à nos perceptions fragmentaires, est le commencement de la claire vision.

“Apprendre à voir clair”, dans un deuxième sens, c’est développer en soi une vision “éclairante”, celle qui vient de l’oeil du coeur. Il est des regards qui vous rétrécissent, vous chosifient; il en est d’autres qui vous rafraîchissent, vous éclairent… de des regards vous ressortez plus purs, plus fiers et comme agrandis.

Notre vie ne vaut souvent que par le regard sous lequel on se place. Le regard du Thérapeute est non seulement clair dans le sens de “lucide”, d'”objectif”, autant que cela est possible à un sujet, il est également clair dans le sens d’éclairant; on se voit mieux, on se découvre davantage devant un tel regard, non dans une nudité coupable ou honteuse,mais dans notre nudité essentielle d'”être aimé de l’Être”.

Devant un tel regard on ne se sent pas toisé, jugé, mesuré, mais “accepté”, cette acceptation étant la condition nécessaire pour que commence un chemin de guérison; mieux, devant un tel regard on se sent “aimé”, mais aimé de façon non possessive ou intéressée, “aimé pour soi sans qu’on y soit pour rien”… étrangement aimé.

 

Jean-Yves Leloup,
Prendre soin de l’être – Philon et les Thérapeutes d’Alexandrie,
Albin Michel, 1993.

Bieber-friendship

“L’ami vous arrive…”

Dans l’amitié, vous ne pouvez pas réellement vouloir devenir ami avec celui qui sera peut-être finalement votre ami. L’ami vous arrive et lorsque cela se produit, il faut parvenir à laisser cet autre me faire advenir à moi-même. De même que je me laisse approprier à moi-même en ce qui m’est le plus propre par la sophia dans la philosophie, de même je me laisse approprier à moi-même en ce que j’ai de plus propre par l’ami que je n’ai pas choisi. il ne suffit pas de déterminer des critères d’affinité, comme on peut le faire sur Internet par exemple, car jamais un ensemble d’affinités ne suffit à faire éclore l’amitié. Dans l’éclosion de l’amitié, il y a quelque chose qui échappe – et qui doit nécessairement échapper, rester abrité en retrait – à l’un comme à l’autre.

Lorsque nous parlons de se laisser approprier à soi à partir du rapport à ce qu’on aime, cela signifie que ce n’est donc pas un sujet (un “je”) qui choisit son ami, qui veut être son ami(…). Il s’agit au contraire, pour advenir à soi, de se dépouiller de tout “je”. L’amitié est un tel mouvement d’advenue, et c’est un mouvement radical.

Hadrien France-Lanord,
S’ouvrir en l’amitié, Editions du Grand Est, 2010, p. 28-29.

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N.B. L’accumulation de photos de Justin Bieber… un voeu que j’ai fait d’illustrer tout article avec des photos de Justin Bieber pendant un mois et que je suis en train d’honorer.

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Tu fis la lune qui marque les temps et le soleil qui connaît l’heure de son coucher.
Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient : les animaux dans la forêt s’éveillent ;
le lionceau rugit vers sa proie, il réclame à Dieu sa nourriture.
Quand paraît le soleil, ils se retirent : chacun gagne son repaire.
L’homme sort pour son ouvrage, pour son travail, jusqu’au soir.

Psaume 103 (104), 19-23

 

En ce 1er mai, fête du travail, fête des travailleurs,
Prenons un instant, juste un instant,
pour nous souvenir que le travail concourt à la création.

Dans le grand ordonnancement de l’univers,
l’homme va à ses occupations,
non pas pour subir ou être exploité,
mais tout à la fois par nécessité et plaisir.

Il y a de la joie à travailler,
quand on sait pourquoi.
Il y a de la joie à travailler,
quand on sait pour qui.

Il y a de la joie à travailler,
quand tout est donné, et utile,
sans violence, sans mépris,
sans oubli de la reconnaissance.

L’homme va à son ouvrage,
c’est sa vocation.
Laissons chacun aller à son ouvrage.

travail-ouvrage-Ps103

au-premier-regard

Au premier regard… ou l’amour sans sexe

«La dépression m’a ouvert sur un amour plus vaste. Alors c’est curieux parce que c’est un peu mystique, ce qui m’intéresse, c’est l’amour avec un grand A. Le détail du sexe, ce n’est pas très intéressant. J’ai aimé des femmes, j’ai aimé des hommes, c’est un détail ça. Ce qui compte c’est les êtres qu’on rencontre.»

«J’ai vécu une histoire d’amour incroyablement forte avec l’abbé Pierre. On s’est aimés au premier coup d’oeil, on a eu un coup de foudre. Et il est évident que je n’ai pas couché avec l’abbé Pierre !»

Source : interview de Christophe Lambert par Marc-Olivier Fogiel (Le Divan).

 

 

Source image : sautdelange