J’ai toujours aimé être nu
Et n’ai jamais osé.
Pourquoi ?
Parce que ce n’était pas mon éducation,
L’habitude familiale.
Pas vraiment de contraintes,
Pas de répréhensions ;
Mais ça ne se faisait pas d’être nu.
Sans mots, sans explications,
J’ai intégré que ça ne se faisait pas.
Alors, comment découvrir mon corps ?
L’aimer, l’accepter, l’assumer ?
Ca a été bien chaotique.
La nudité était bannie de la famille.
Je n’ai pas vu mes parents nus,
Et conséquence, très vite,
J’ai reproduit la même attitude.
Ils ne me voyaient pas nu
Personne ne me voyait nu.
Mes amis, ma classe d’âge,
non plus,
n’avaient pas cette liberté
d’être nus.
Mais mon corps …
Lui, aurait voulu que je l’accepte,
Que je le reconnaisse,
Que je le flatte,
Peut-être, même…
Comment on fait cela ?
Comment on accepte cela
Quand on a commencé à le faire ?
Comment on s’accepte soi-même
Avec son corps,
Et ce qu’il est ?
Ses imperfections, ses courbes,
Sa vérité…
Comment on accepte la masturbation
Dans le secret,
Alors qu’on est pris dans ce dilemme terrible
A deux entrées :
Ça ne se fait pas, c’est pas bien,
Et,
C’est tellement bon,
C’est tellement moi…
?
Mes parents n’étaient pas très religieux.
En tout cas, ils ne m’ont tenu aucun discours religieux sur ce sujet.
J’ai donc tout inventé, tout sublimé, tout fantasmé, tout seul.
Puisqu’on n’en parlait pas,
Idée que ça ne se fait pas,
Que ce n’est pas bien.
Et puis éveil spirituel inné,
Quelques lectures bêtasses
d’ouvrages religieux ringards
– les seuls autorisés ou accessibles –
Que c’est péché,
Que c’est contre Dieu,
Non, vraiment, ça ne se fait pas….
Des années à se culpabiliser
Pour la masturbation..
La faute à personne…
Seulement à ma naïveté.
Comme l’Eglise est ringarde parfois.
Elle ne le fait même pas exprès.
Zabulon