Tu n’as pas besoin de tes oreilles pour écouter mon silence
Tu n’as pas besoin de tes yeux pour voir mon chagrin
Ferme juste les yeux et prends ma main
Et je te dirai pourquoi tout le reste est vain

Tu n’as pas besoin de couleurs pour remplir ma vie
Tu n’as pas besoin d’arroser cet arbre
C’est l’arbre de la vie et il est en train de fleurir
Sème juste de l’amour et rends-moi libre

Tu n’as pas besoin d’être victorieux à chaque fois
Chéri, je sais que tu en es capable
Tu n’as pas besoin de t’excuser, tu vois,
Reste seulement pour toujours “mon” Idiot stupide.

Tu n’as pas besoin d’argent pour faire mon bonheur
Tu n’as pas besoin de mots pour exprimer ton chagrin
Regarde-moi juste dans les yeux et serre-moi fort
Et je te dirai pourquoi tout le reste est vain.

Source texte (en anglais ) : “Just close your eyes and hold my hand” sur rishabhkumarsharma

Source Photo :Love for boys (tumblr)

J’aurais voulu avoir un amoureux. Au primaire, au collège, au lycée. Avoir une belle histoire. Une histoire d’enfant. J’aurais voulu avoir droit à ça. Les mots qui s’échangent sous les tables. Le coeur qui bat plus fort. Les secrets qu’on garde à table, quand on vous pince la joue en vous demandant si on a une amoureuse. J’aurais voulu profiter de ma jeunesse. Ne pas tricher toutes ces années. Ne pas mentir. Ne pas faire semblant. Être qui je suis plus tôt. L’être et l’être heureux. Fier. Et montrer l’étendue des talents que me confère cette identité. Ma sensibilité. Ma joie de vivre. Mon envie folle d’écrire.

J’aurais voulu ne pas me contraindre, ne pas faire semblant pour être “comme les autres”. Ne pas faire souffrir mes parents parce que j’étais malheureux et refusais de dire pourquoi. J’aurais voulu être moi plus tôt. Avoir ce que les autres avaient. Ne pas rire quand j’entendais des blagues méchantes visant celles et ceux qui avaient mille fois mon courage d’être ce qu’ils étaient, sans honte, avec fierté.

Comme ce garçon, à l’école, il s’appelait Nathan. Il était gentil, doux, et pourtant ses gestes, sa voix, son identité, bref ce qu’il était de franc, de vrai, d’authentique, étaient moqués parce qu’on lui collait l’étiquette homo sur le front et qu’il n’a jamais démenti. Parce qu’il a toujours relevé la tête. Il m’a fallu des années pour comprendre combien il était plus libre que beaucoup d’entre nous, libre d’être qui il était et de témoigner par sa seule existence de l’extraordinaire diversité du genre humain.

Vous voyez j’aurais voulu ne jamais me moquer de Nathan avec les autres, devant les autres, pour que les autres ne me soupçonnent jamais d’être qui j’étais. J’aurais voulu ne pas rire de ce garçon, j’aurais voulu ne pas le faire pleurer.

J’aurais voulu être amoureux, enfant. Avoir ce que vous avez tous et toutes eu, enfant.

Qui va me rendre ces années perdues ? Ce qui aurait pu être et n’a jamais eu lieu ? Qui me rendra ce qu’on m’a pris ? Et à ce Nathan ? Qui lui rendra justice ? La vérité c’est que j’ai mal. Que j’ai la haine contre les gens qui nous font ça. Qui nous font faire ça, qui nous rendent comme ça. Ces mêmes gens qui prétendent se battre pour les enfants et qui pourtant mettent dans nos bouches des mots aussi violents.

Mais l’homophobie ce n’est pas seulement quelqu’un qui crie « À mort les PD ! ».

L’homophobie c’est aussi des millions d’existences contraintes, de petits bonheurs universels gâchés, de destinées retardées. Des millions de gens qui ont vécu, vivent, et vivront une autre existence que la leur, une autre vie que la leur, qui marcheront à côté d’eux-mêmes, qui passeront à côté de ce que, au fond, ils étaient destinés à connaître, à aimer, et chérir, et jouir. Ce que nous voulons toutes et tous. Une vie à nous. Une vie qui nous ressemble et nous appartienne.

L’homophobie, la lesbophobie, la transphobie, c’est d’abord des ombres et des millions de vies ratées.

Baptiste Beaulieau

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Extrait d’un article posté sur Facebook par Baptiste Beaulieu. L’article a également été repris sur le blog Alors voilà, et par le média Huffington Post.

Source photo : extrait de “Su historia”, un projet photographique de Nick Fuentes

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Ne renonce jamais à cette vie qui est la tienne“… Ces paroles sonnent bizarrement alors qu’on apprend la mort du chanteur suédois Avicii et que les médias évoquent même son suicide (cf. The Huffington Post). La vie , la mort sont des mystères. Le désir de vivre aussi. Dans certaines parties du monde, on se bat pour survivre, après avoir tout perdu. Et ailleurs, ou dans les mêmes parties du mondes, certains n’y trouvent plus goût et s’en vont… Avicci nous a pourtant transmis une formidable énergie de vivre, et, même si ce n’est pas mon habitude de commenter l’actualité, j’ai envie, là, de republier mon post du 25 mars 2015, avec les paroles de sa chanson si revigorante “The nights”
 

Un jour mon père — oui, m’a dit,
« Fils, ne la laisse pas échapper »
Il m’a pris dans ses bras, je l’ai entendu dire :

“Quand tu vieillis
Ton cœur sauvage vivra des jours du temps où tu étais plus jeune,
Pense à moi si jamais tu as peur. »

Il a dit, “un jour tu quitteras ce monde
Alors, vis une vie dont tu rappelleras. “
C’est ce que mon père m’a dit quand je n’étais qu’un enfant
Ce sont les nuits qui ne meurent jamais
C’est ce que mon père m’a dit.

Quand les nuages orageux commencent à t’envahir
Allume un feu qu’ils ne peuvent pas éteindre
Grave ton nom sur ces étoiles brillantes
Il a dit, « Avance toujours plus loin
Ne renonce pas à cette vie qui est la tienne
Je te conduirai où que tu sois.”

One day my father—he told me,
“Son, don’t let it slip away”
He took me in his arms, I heard him say,

“When you get older
Your wild heart will live for younger days
Think of me if ever you’re afraid.”

He said, “One day you’ll leave this world behind
So live a life you will remember.”
My father told me when I was just a child
These are the nights that never die
My father told me

When thunder clouds start pouring down
Light a fire they can’t put out
Carve your name into those shining stars
He said, “Go venture far beyond the shores.
Don’t forsake this life of yours.

I’ll guide you home no matter where you are.”
 
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Source des paroles originales en anglais de Avicii, “The nights”, ici

photos : Matt Meola, roi du surf

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Une personne qui ne marche plus au son des tambours de la société et qui danse sur la musique qui jaillit d’elle-même : voilà une excellente définition de l’être éveillé.

Anthony De Mello

 

Anthony De Mello est un prêtre indien, jésuite, né à Bombay en 1931 et décédé à New York en 1987. Psychothérapeute et spécialisé dans l’accompagnement des personnes,il a publié de nombreux ouvrages de spiritualité.

 

Source photo : danseur de rue à Cuba, photographié par Omar Z. Robles