Si mes yeux si mes mains
Si ma bouche encor tiède
Si la terre et le ciel
Venaient à me manquer

Si le vent n’allait plus
Porter dans sa nacelle
Mes oiseaux et la part
Infime du secret

Si les tiges de blé
Qui ferment ton visage
N’éclairaient plus la route
Où j’avance à pas lents

Si ce poème enfin
N’était rien qu’un poème
Et non le cri d’un homme
En face de sa nuit

Mon Dieu serait-ce alors
Besoin de tant de larmes.

René-Guy Cadou, le coeur définitif

Source photo : pinterest

 

Avant,
j’avais toujours un morne livre entre les mains…

Aujourd’hui,
l’amour m’a offert une très joyeuse clochette !

Avant,
ne sortaient de ma bouche
que tristes litanies ou ennuyeuses prières…

Aujourd’hui,
voici que jaillissent de moi
poèmes pétillants, chants et quatrains.

Rumi

 

 

—-

Et s’il faut une piste d’exploration… Avant je lisais des  prières, je cherchais des mots, j’accumulais des connaissances, je remplissais ma tête, mais peut-être sans y être vraiment, comme si cela devait venir de l’extérieur. Maintenant, avec le son qui sort de la clochette et remplit l’espace, cette vibration qui m’est extérieure mais qui remplit tout mon être, cette onde avec laquelle mon coeur peut vibrer en harmonie avec lui-même et avec toute chose autour, je suis vraiment présent. Et de mon coeur peut jaillir la présence.

Ajoutons que les poèmes ne sont pas fait pour être lus, ils sont faits pour être vécus. Ils jaillissent du vécu et ne peuvent toucher et aider que ceux qui sont prêts à s’en imprégner et à les laisser vivre ne eux.

Z.

Source photo : cloche tibétaine sur Pinterest

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

Aujourd’hui je t’aime, oui mais demain, on ne peut jamais être sûr de rien
On va toujours seul sur la route, je continue coûte que coûte

Et puis une route en croise une autre et puis une autre et encore une autre
Pourvu que la tienne, oh mon amour, croise la mienne tous les jours

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

Et oui je suis une cigale, t’inquiète fourmi j’crêve pas la dalle
La musique c’est un bon gagne-pain, où que je sois, je ne manque de rien

Je chante toujours de quoi grailler, de quoi trinquer, de quoi causer
Je m’endors où il fait sommeil et je passe l’été au soleil

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

Un jour ici, l’autre là-bas, la SNCF ne m’aura pas
Et toi qui n’as qu’une seule adresse, ô pauvre, si tu veux, j’ten laisse

Mais échange de bons procédés, si tu veux bien m’héberger
Ben je serai le bienvenu, ben nous serons les bienvenus

Je ne sais pas où je vais, oh ça je l’ai jamais bien su
Mais si jamais je le savais, je crois bien que je n’irais plus

 

Paroles et musique : La rue Kétanou

Source photo : Photo de Devin Mitchell, Photographe

“Fils de David, aie pitié de moi !”

Voilà.
En Jésus, certains reconnaissent le “Fils de David”.
Bien sûr, cela fait référence au roi David, à son côté messianique, au roi selon le coeur de Dieu.

Jésus serait donc son descendant,
selon Mathieu, par Joseph, selon Luc, par Marie,
selon certains, par les deux parents.
Bref, il est de la tribu de Juda,
un rejeton lointain de la tribu de Jessé,
un descendant de David.

Mais dans ce temps de Noël
où l’on fait mémoire de la naissance et de l’enfance de Jésus,
il me vient à l’esprit l’image de ce petit rouquin qui gardait les troupeaux de son père,
un garçon agile et sensible, beau comme le plus beau des enfants des hommes.

Dans cette famille de fidèles à l’Alliance et au trône,
dans cette famille de guerriers valeureux,
c’est ce petit-là, mi-artiste mi serviteur,
enfant au coeur disponible,
qui est choisi.

Il est beau. Séduisant.
A vrai dire, tous tombent sous son charme.
les troupeaux et les herbes folles,
le vent et les notes de musique.

Tous tombent sous son charme.
Dieu lui-même.

Mais aussi le prophète,
et puis le roi Saül, et puis le fils du roi, Jonathan,
et même la fille du roi et soeur de Jonathan
et puis, et puis…

David.
Roi au grand coeur.
Roi authentique, serviteur non feint,
qui rassemble les tribus d’Israël,
danse nu devant l’Arche du Seigneur,
protège ton peuple de toute invasion.

David,
Roi fidèle,
à la vie tellement bouleversée
par tes amours, tes erreurs, les trahisons, les déconvenues.
Roi, toujours fidèle.

Roi messager,
Roi prophète,
Roi sensible,
Roi humain,
Roi donné.

Et qui pour te succéder ?

Tes fils te trahissent, complotent, envient et jalousent.
Personne pour te succéder?
Sinon Salomon, le fils de l’adultère,
le fils au grand coeur,
le fils de la sagesse,
le fils de l’amour?

Qui sera le Fils de David
qui pourra succéder à son père
et, ce, au delà de Salomon ?

Voilà toute la question.

Est-ce toi Jésus ?

As-tu ces reflets roux dans tes cheveux,
as-tu ce coeur sensible à la beauté de l’univers,
au chant du vent et du luth dans la prairie
au rythme du vivant qui ne peut que s’accomplir?

As-tu ce coeur qui t’accorde avec l’authentique, le beau, le vrai,
l’amitié de ton frère et semblable,
la beauté et la tendresse d’une femme,
la promesse d’un bonheur unique et pour chacun?

Jésus,
qui nait à Bethléem, un jour du temps,
grandit et devient homme à Nazareth en Galilée,
es-tu le Fils de David,
le roi promis,
l’homme au grand coeur,
l’homme disponible à la beauté,
l’homme-Dieu ?

Tu es cet enfant-là,
Jésus,
prince d’humanité,
roi de toute éternité
et humilité.

Jésus,
Fils de David,
aie pitié de moi,
emmène-moi avec toi !

Z – 30/12/2016

Source photo : Oeuvre de Hugo Laruelle