Je cherche un homme
Disait Diogène arpentant les rues d’Athènes.

Pas une bête, fut-ce de consommation,
Pas une image, une illusion,
Pas un attachement, un esclavage,
Pas un animal,
Un homme.

Je voudrais être cet homme
Et je ne le suis pas.

Je le cherche,
Moi aussi.

J’appelle
Je balaie la place – c’est toujours ça –
J’imagine qu’il va surgir
Du fond de moi
Celui que je suis
Déjà.

Quand, où, comment.
Je n’ai pas prise là-dessus.

Où est-il ?

Je cherche un homme.

Z – 19/12/2016

Source photo : ericksonstock

A l’approche de Noël, une des pages les plus consultées de ce blog est celle que j’avais consacrée au pays de Zabulon. Cela me rappelle que j’avais annoncé une série de trois articles dont je n’ai jamais écrit et publié que le premier. Dans un premier temps, j’avais parlé du pays de Zabulon, pays oublié parce que depuis longtemps conquis et démantelé, dans lequel se trouve la petite bourgade de Nazareth et dont on n’attendait pas vraiment qu’il survienne quelque chose d’intéressant. Comme quoi…

Zabulon, “Il résidera avec nous”

Mais qui est donc ce Zabulon qui a donné son nom à ce pays ? Il est un des fils de Jacob, le 10ème de ses fils et le 6ème de Léa, puisque Jacob, rappelez-vous a eu plusieurs femmes. Eu égard à son nombre d’enfants, Léa devient ainsi la femme principale de Jacob.

Plus tard, la terre promise sera partagée en douze territoires confiés aux chefs de clan que sont les douze fils de Jacob. Zabulon héritera donc de ce petit territoire situé au nord du pays, territoire enclavé géographiquement mais aussi terre de passage d’un endroit à l’autre, que ce soit au nord et au sud, à l’est et à l’ouest, et surtout territoire-frontière, en constant compagnonnage, plus ou moins belliqueux avec les peuples étrangers.

Mais revenons à Zabulon, Zebuwluwn en hébreu, ou zbl en non vocalisé, ce qui fait qu’on peut autant le traduire par Zébulon, que Zabulon, Zobolon, Zéboulon, mais aussi Zavel, Zevulin, etc. En fait, la racine est le mot Zabal qui signifie « habiter » et Zéboul est le mot utilisé pour désigner une demeure, Zavel désignant aussi le Temple.

« Léa dit : Dieu m’a fait un beau don (Zbd); cette fois, mon mari habitera (Zbl) avec moi, car je lui ai enfanté six fils. Et elle l’appela du nom de Zabulon. » (Gn 30, 20)

Tellement à méditer dans ce verset. Zabulon, c’est un beau don, un cadeau, et celui-ci est directement attribué à Dieu. Et ce n’est pas n’importe quel cadeau, c’est « Il (Jacob? Dieu?) habitera avec nous », autre version, plus précise, de « on l’appellera Emmanuel, Dieu avec nous ». On l’appelera Zabulon.

Mais ce qui est intéressant, c’est que la racine Zbl est peu lointaine de la racine Zbd. Certains spécialistes prétendent alors que ce verset et ce nom peuvent recevoir deux interprétations: l’une par la racine ZaBaD (don, cadeau), l’autre par le mot ZaBal (demeurer, rester, honorer), ce qui correspond à deux interprétations possibles et légitimes qu’il est aujourd’hui bien difficile de départager : l’une relève de la tradition élohiste : « Dieu m’a fait un beau cadeau », l’autre relève de la tradition yahwiste « il habitera avec moi>> (Yezbeleni).

Nous ne trancherons pas. Les deux traditions sont intéressantes. Les deux disent que cet enfant n’est pas comme les autres, il est fruit d’une promesse, d’un engagement, de Dieu qui a à voir avec le fait de résider, habiter, avec son aimé(e).

Si l’on suit le récit de Genèse d’une manière narrative, ce verset a bien peu d’importance, tout pris que nous sommes par l’épopée des premiers patriarches. Mais, voilà, c’est ce Zabulon, Il habite avec nous, qui recevra en son pays le Fils de la Promesse. Alors continuons à nous y attarder un peu.

Je passe les interprétations ésotériques et cabalistiques qui nous montreraient que le tétragramme (YHWH) est contenu dans ce verset par la numérologie des lettres employées.

Dans toute la Bible, Zabal n’est employé que dans ce verset, ce qui relève encore son importance. Léa affirme « Il habitera avec moi » car je lui ai donné six fils. Si l’on s’échappe un peu des circonstances contextuelles (l’insécurité affective et matérielle d’une femme qui doit partager son mari avec d’autres femmes), il reste ce constat : celui de la fertilité, de la descendance, de l’avenir et que (Dieu) résidera dans cette maison-là et donc dans cet avenir-là, pas ailleurs.

Zabulon, le nourricier

Dans la tradition juive (talmudique), Zabulon est parfois associé à Issacar, l’érudit, le chercheur le savant, tandis que Zabulon serait dédié à l’approvisionnement des deux tribus pour que Issacar puisse remplir sa mission. Cette vue est purement théologique (chaque tribu devait bien subvenir à ses propres besoins), mais là encore il n’est pas inintéressant que Jésus naisse à Nazareth, dans la maison d’un certain Joseph, homme très discret, dont la mission principale est d’assurer la sécurité, à tous les points de vue, à l’enfant qui vient de Marie.

Probablement, ce lien entre les deux tribus de Zabulon et d’Issacar vient-elle des mots attribués à Moïse dans le Livre du Deutéronome :

« Pour Zabulon, il dit : Réjouis-toi, Zabulon, en tes expéditions, et toi, Issakar, sous tes tentes ! Ils convoquent des peuples sur la montagne, ils y offrent des offrandes justes, ils s’approprient les richesses de la mer et les trésors cachés dans le sable.» (Dt 33 , 17-18)

Les deux tribus sont valorisées pour leur justesse et pour leur compétence à savoir s’approvisionner, Zabulon étant mis à l‘honneur pour sa capacité à aller sur les mers, ce qui confirme, au passage, un accès maritime au pays de Zabulon. A laisser résonner comme promesse d’une extension vers les Gentils ? Après tout, le Fils de la Promesse, qui va grandir au milieu de nulle part, à Nazareth, est de ce peuple-là et il en hérite de ses qualités et promesses bibliques.


Zabulon, le Juste

On retrouve Zabulon dans un livre non biblique intitulé « Le Testament des douze patriarches », livre dont on a retrouvé des fragments en araméen et qui semble avoir circulé dans la diaspora juive au moins cent ans avec JC, dans lequel chacun des douze fils de Jacob s’exprime auprès de ses enfants, au moment de mourir. Bien que désigné comme « apocryphe » (c’est-à-dire non inspiré et, à ce titre, non retenu, parmi les Livres Saints de la Bible), ce livre nourrit l’imaginaire et la spiritualité juive.

Rappelons au passage que le canon des écritures bibliques, c’est-à-dire la liste des livres qu’on retient comme faisait partie de la Bible hébraïque n’a été fixé qu’à la fin du premier siècle, par les pharisiens et après la chute du Temple de J2rusalem, après que les juifs soient obligés de quitter leur terre se disperser dans le monde connu. Avant cela, de nombreux écrits circulent dans la communauté juive, dont “le Testament des douze patriarches”.

On y raconte que sur le point de mourir, Zabulon fit venir ses fils et leur déclara qu’il n’avait pas participé au crime de ses frères qui s’en étaient pris à Joseph, le plus jeune, et l’avaient vendu à une caravane passant par là pour s’en débarrasser. Il aurait même fait tout ce qu’il pouvait pour empêcher cela mais il n’avait pas pu ou pas su résister à ses frères et trouver le courage de les dénoncer à leur père.

C’est dans ce livre également qu’on apprend que Zabulon inventa et fabriqua un vaisseau, avec un mât, des voiles, un gouvernail, pour chercher à manger dans la mer, durant la grande famine, et qu’il pût ainsi nourrir toute sa famille avec les produits de sa pêche, y compris la maison de son père, et même les étrangers, pêchant l’été et faisant paître les troupeaux de son père, l’hiver, avec ses frères. Bien sûr, réminiscence et confirmation a posteriori de la vocation de pêcheur de Zabulon et donc de l’accès à la mer du pays de Zabulon.

Il y a évidemment peu de chances que ce soit le vrai Zabulon qui parle, mais ce qui est significatif c’est le sens qu’on accorde à sa mission en Israël et dans quelle tradition spirituelle, Jésus et ses contemporains ont pu l’assimiler, le comprendre et l’acter.

Zabulon, le visionnaire

Le livre a en effet clairement une portée messianique et on y trouve en effet ces paroles attribuées à Zabulon :

« J’ai lu dans l’écriture de mes pères, que dans les derniers temps vous vous séparerez du Seigneur, vous vous diviserez dans lsraël, et vous suivrez deux rois. Vous vous livrerez aux abominations de l’idolâtrie; vos ennemis vous emmèneront captifs, et vous demeurerez parmi les nations
accablés de douleurs et d’afflictions.

Après cela vous vous souviendrez du Seigneur, vous vous repentirez ; et le Seigneur vous ramènera, parce qu’il est plein de miséricorde ; après quoi Dieu même, le soleil de justice, se lèvera sur vous;
la santé et la miséricorde sont dans ses ailes (Mal 4 :2).

Il rachètera les enfants des hommes, que Bélial tient en captivité; tout esprit d’erreur sera foulé aux pieds; le Seigneur convertira toutes les nations ; et vous verrez Dieu sous une forme humaine, parce que le Seigneur a choisi Jérusalem, et que son nom est le Seigneur.

Enfin vous l’irriterez de nouveau, et il vous rejettera jusqu’au temps de la consommation des siècles. »

Bien sûr, le texte semble se référer aux malheurs passés et expliquer la séparation territoriale des douze tribus, l’exil à Babylone, le retour… Mais il y a plus. « Vous verrez Dieu sous une forme humaine » dit le texte, attesté au moins 100 ans avant JC….

Zabulon est donc présenté comme un visionnaire. Lui, l’approvisionneur, le créatif qui va chercher en mer ce qui manque sur terre, lui qui est garant que Dieu résidera avec nous, est aussi celui qui annonce que Dieu prendra une forme humaine.

Zabulon, le patriarche et le peuple

A vrai dire, dans la Bible, elle-même, il y a très peu d’indications sur Zabulon comme personnage historique, mais davantage sur le territoire ou le peuple de Zabulon, bien que ce soit très limité puisque pour des raisons historiques ce territoire a très vite disparu.

Le caractère de Zabulon se lit donc à travers ce qu’on attribue à son peuple. Or, Zabulon, non seulement est fidèle, mais il est courageux et inventif. Il est fraternel avec ses voisins Issacar et Nephtali, il soutient spécialement Issacar qui va se spécialiser dans l’étude de la Torah et donnera, pense-t-on, la tradition des scribes. Pendant qu’Issacar étudie, Zabulon cherche des ressources et assure la sécurité. C’est un peuple fidèle qui vient en masse soutenir le roi David lors de son intronisation comme roi à Hébron. Il sera de tous les combats essentiels, capable de voisiner intelligemment avec les autres peuples mais sans perdre sa foi, quitte à se battre jusqu’à disparaître pour protéger les autres parties d’Israël.

C’est donc au sein de ce territoire, de ce peuple, à Nazareth, que l’enfant Jésus va grandir en taille et en sagesse. C’est en Zabulon qu’il va découvrir qui il est, quelle est sa foi et quelle est sa mission.

Certains prétendent que lorsque Jésus reproche aux pharisiens d’avoir empêcher le peuple d’accéder au Royaume de Dieu (Lc 11, 52) il se réfère à cette tradition qu’il a lui-même reçue du pays de Zabulon et peut-être de livres messianiques comme ceux du « Testament des douze patriarches ». Comment savoir ?

Autre idée qui me vient en “filant” la complémentarité de Zabulon et Issacar : lorsque Jésus s’en prend aux scribes et aux pharisiens ne rejoue-t-il pas la partie de la répartition de leurs rôles ? Si Zabulon assurait la nourriture et la protection à Issacar, ce n’était pas pour que celui-ci confisque Dieu au peuple mais qu’il le partage. La vocation de Zabulon, c’est de résider avec nous et de nourrir le peuple de Dieu. Voilà qui ressemble bien à la posture de Jésus, tout fils de David qu’il soit, c’est-à-dire de la tribu de Juda.

Actons ce qui est sûr et consensuel : Jésus a habité et grandi en pays de Zabulon et Zabulon avait la bonne réputation d’être fidèle, ouvert et généreux.

Comme le Jésus qui nous est présenté dans les Evangiles.

—–
Questions/Réponses

Zabulon était-il gay ?

Ah Ah ! Je n’en sais rien. Ca change quoi s’il l’était ? Ca change quoi s’il ne l’était pas? La tradition dit qu’il s’est marié et a eu des enfants, mais il est si clair que les moeurs de l’époque n’étaient pas ceux d’aujourd’hui…

Pourquoi avoir récupéré le nom de “Zabulon” ?

Je ne l’ai pas récupéré. Comme je l’ai déjà expliqué, créant ce blog dans la précipitation pour continuer et assumer une présence chrétienne pour ceux qui se découvrent homosensibles, je n’ai pas plus réfléchi que cela. Le lointain pays de Zabulon, dont on pense qu’il ne peut rien sortir d’intéressant, m’est venu à l’esprit… comme une lumière, là-bas, qui donne sens à ce que vivent certaines personnes, hommes ou femmes, dont je suis. Je ne récupère pas, j’accueille du sens.

[Claudio Capéo – Un homme debout]

Si je m’endors, me réveillerez-vous ?
Il fait si froid dehors, le ressentez-vous ?
Il fut un temps où j’étais comme vous
Malgré toutes mes galères, je reste un homme debout

Priez pour que je m’en sorte
Priez pour que mieux je me porte
Ne me jetez pas la faute
Ne me fermez pas la porte

Oui je vis, de jour en jour
De squat en squat, un troubadour
Si je chante, c’est pour qu’on m’regarde,
Ne serait-ce qu’un p’tit bonjour
J’vous vois passer, quand j’suis assis
Vous êtes debout, pressés, j’apprécie
Un p’tit regard, un p’tit sourire
Peu prennent le temps, ne font que courir

Si je m’endors, me réveillerez-vous ?
Il fait si froid dehors, le ressentez-vous ?
Il fut un temps où j’étais comme vous
Malgré toutes mes galères, je reste un homme debout

La la la la la la la
La la la la la la la la

Merci bien pour la pièce
En c’moment c’est dur, je confesse
Moi j’veux m’en sortir, je l’atteste
Toujours avoir un toit, une adresse
Si de toi à moi c’est dur, je stresse

Le moral n’est pas toujours bon, le temps presse
Mais bon comment faire, à part l’ivresse comme futur
Et des promesses, en veux-tu ?

Voilà ma vie, j’me suis pris des coups dans la tronche
Sois sûr que si j’tombe par terre tout l’monde passe mais personne ne bronche
Franchement à part les gosses qui m’regardent étrangement
Tout l’monde trouve ça normal que j’fasse la manche
M’en veuillez pas, mais parfois, j’ai qu’une envie abandonner

Si je m’endors me réveillerez-vous ?
Il fait si froid dehors le ressentez-vous ?
Il fut un temps où j’étais comme vous
Malgré toutes mes galères je reste un homme debout

Priez pour que je m’en sorte
Priez pour que mieux je me porte
Ne me jetez pas la faute
Ne me ferme pas la porte

Si je m’endors me réveillerez-vous ?
Il fait si froid dehors le ressentez-vous ?
Il fut un temps où j’étais comme vous
Malgré toutes mes galères je reste un homme debout

Si je m’endors me réveillerez-vous ?
Il fait si froid dehors le ressentez-vous ?
Il fut un temps où j’étais comme vous
Malgré toutes mes galères je reste un homme debout

La la la la la la la…

“J’aurais pu ne pas m’en sortir, c’est-à-dire ne pas accepter de vivre avec la blessure de l’exil, de la séparation. J’ai des amis d’enfance, que je côtoie encore, qui s’en sortent bien plus mal que moi.

Sans l’écriture, je serais moi aussi, certainement dépressif et inconsolable, une personne sans espoir, incapable d’aller vers l’autre.

C’est vraiment pour cela que j’écris : créer un lien avec l’autre, me prolonger en lui.”

Gaël Faye,
Télérama 3492, 14/12/2016.

Source photo : Philip Gladstone, Untitled (kneeling male nude), Mixed-media on paper

Il y a quelques jours, j’étais le temps d’un week-end avec des priants.
Des femmes et des hommes de la patience.
Du consentement au temps long.
Au temps non programmable,
sur lequel on ne peut spéculer et qui ne se maîtrise pas.
Des patients.
Tout le contraire de résignés ou de passifs.
Car la patience est un engagement, une veille active et courageuse.

Des femmes et des hommes au souffle long,
qui résistent face au mal,
face à l’intimidation des forts
qui se croient bien vite conformes au bon modèle,
face à la violence faite à tous les humiliés.
Oui, la patience est une dissidence autant qu’une endurance.
Elle dit que ce qui est, maintenant
– l’injustice, la victoire des calculateurs et des simplificateurs –
n’aura pas le dernier mot.
(…)

Il y a quelques jours,
j’étais le temps d’un week-end avec des femmes et des hommes
d’une humanité sans fard, sans masque.
Des vies bien souvent brisées, fracassées par des drames, par des crimes subis.
Des existences considérées par beaucoup hors de notre morale où tout doit être à la bonne place.
J’étais avec des personnes dont un certain nombre sont homosensibles ou transgenres.

Qui étaient-elles? Juste des priants.
Des mendiants, se battant et débattant pour vivre, aimer, être estimés et croire.
Des non-résignés par la douleur qui a pu tant de fois les abattre te les poursuivre.

Secret de la dignité dans le refus de renvoyer sur d’autres les difficultés du vivre.
De ces laboureurs qui ne sont pas fascinés par les apparences des premiers fruits mais savent, les uns par les autres, attendre activement les fruits de l’arrière-saison pour juger de leurs récoltes dans leurs vies.

Des priants comme tout priant en vérité, tendus vers la Parole.
Non la leur, mais celle du Père en son Fils.
La vraie Parole qui libère, redresse et fait la paix au plus profond de chacun,
par en dessous les tumultes qui demeurent et les ombres qui guettent toujours.

Ces femmes et ces hommes,
dans leurs larmes, leurs rires et leurs quêtes,
accomplissement notre vocation à tous,
y compris à ceux d’entre nous
qui avons la chance d’avoir des vies moins cabossées,
peut-être.

C’est celle d’être riche du Christ et de son amitié.

Véronique Margron, dominicaine,
Présidente de la Conférence des religieux de France

Source texte : La Vie du 7/12/2016