silence

 

“Le silence n’est pas l’absence, mais bien la présence de toute chose. Chaque espace a sa signature sonore, sa vibration unique, et si parfois l’oreille ne l’entend pas, le corps , lui, la ressent immédiatement. L’ouïe humaine, comme celle de tous les autres animaux, a évolué pour capter les sons les plus faibles, les plus ténus qui, en milieu naturel, donne des informations vitales pour la survie de l’espèce : nourriture, dangers, abris… Dans la nature, chaque son signifie quelque chose et s’harmonise avec un paysage riche et complexe.
(…)
Le silence apaise et nourrit l’âme, il permet surtout d’être pleinement conscient.”

Gordon Hempton, bioacousticien,
Télérama 3473-3474, août 2016

combat-pour-la-justice

Et le combat pour la justice ?

“Dans les Écritures chrétiennes, il y a moins de dix versets qui parlent de l’activité sexuelle de même sexe, sur plus de 31000 versets au total dans la Bible. En revanche, il y a des centaines de versets sur le soin des pauvres et des opprimés, et des centaines d’autres sur la façon d’utiliser ses biens et de l’argent. Certains fidèles chrétiens croient que nous devrions nous concentrer sur les questions de la pauvreté, la libération et la bonne gérance, plus que sur les questions de sexualité.”

Emmy Quegler,
Pasteur de l’Eglise Luthérienne

Source : queergrace.com

connor-straathof

« Tu es venu, sans me prévenir, c’est drôle comme il m’est plus facile de t’écrire, alors que, lorsque tu es là, près de moi, je suis incapable de te parler. […] Je n’ai jamais descendu des escaliers aussi vite, je n’ai même pas fait attention à la façon dont j’étais vêtu, alors que ma belle-sœur était au dehors ; juste un caleçon court de coton blanc et un polo de la même couleur, même si octobre a déjà presque fini son parcours, il ne fait pas si froid ! Et tes bras m’ont tenu chaud, tout de suite, j’étais bien. »

François-Xavier David, Nous irons ensemble,
Société des Ecrivains,2013
 

Photo: Connor Straathof

Toi

 

Toi qui es au-dessus de nous,
toi qui es l’un de nous,
toi qui es aussi en nous,
fais que tout le monde te voie aussi en moi,
et que je te prépare le chemin.

Qu’alors je te remercie de tout ce qui m’arrive
Qu’alors je n’oublie pas la misère des autres

Garde-moi dans ton amour
comme tu veux que tous les autres
demeurent dans le mien
Que tout ce qui fait partie de mon être
serve à ta gloire
et que je ne désespère jamais.

Car je suis dans ta main,
et en toi sont toute force et toute bonté

Donne-moi un coeur pur afin que je te voie,
un esprit humble afin que je t’entende,
l’esprit d’amour afin que je te serve,
l’esprit de foi afin que je demeure en toi.

Toi que je ne connais pas,
mais à qui j’appartiens.

Toi.

Dag Hammarskjöld, secrétaire général ONU 1953
Prier, mars 1979

 

Sources : Prier.be et cristianosgay.com

 

 

Tu-n-aimeras-point-abomination

ואת-זכר–לא תשכב, משכבי אשה: תועבה, הוא.

“Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination.”

LÉVITIQUE 18:22

 

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Je reproduis ici l’excellent article de Joël Hoffman, linguiste à New York, article auquel, j’ai déjà fait allusion ici. En fait, c’est tout le dossier paru dans ce numéro de la revue Tenoua qui est extraordinaire de clarté sur ce passage du Lévitique qui est si souvent invoqué pour condamner et l’homosexualité et les homosexuels alors qu’un travail exégétique sérieux ne permet pas cette conclusion rigoriste sinon abusive. Mais voyons d’abord quelles sont les 5 déformations que l’on fait subir à ce texte quand on n’y prend pas garde.

Z.
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JOEL HOFFMAN, LINGUISTE, NEW YORK

Il existe, concernant le Lévitique 18:22 cinq déformations importantes entre la lecture moderne et le sens ancien du texte.

Au cœur de ce verset, les rapports sexuels entre hommes sont qualifiés de toeva en hébreu, communément en français : « abomination ». C’est la première déformation. Le terme hébreu toeva signifie « tabou » – un acte inapproprié en raison des normes sociales et non un mal absolu. Isolé, donc, le Lévitique18:22 parle de tabou, et non d’abomination.

Le contexte, cependant, nous éloigne de ces nuances de toeva pour nous rapprocher du modèle général du Lévitique 18, chapitre dans lequel plusieurs synonymes décrivent des comportements indésirables: toeva ici, zimah (« crime ») plus haut, tevel (« perversion ») plus loin, etc. Par ce contexte, le Lévitique 18 liste des pratiques indésirables, quelles que soient les subtilités du terme hébreu toeva.
Mais pour indésirables qu’ils soient, ces actes ne sont pas qualifiés de « péchés ». La deuxième déformation, donc, est de prétendre que le Lévitique 18:22 parle de péché.

La troisième déformation consiste à étendre le domaine du Lévitique 18:22 à l’homosexualité en général.
Il ne s’agit ici que d’un acte homosexuel masculin spécifique.

La quatrième déformation se fait en sens inverse : en s’appuyant sur le langage euphémistique (ne pas coucher avec un homme « comme on couche avec une femme »), certains suggèrent que les rapports sexuels entre deux hommes ne posent pas de problème tant qu’ils ne sont pas exactement identiques aux rapports sexuels entre un homme et une femme. Ceux-là se méprennent sur la façon dont fonctionnent les euphémismes.

Finalement, le Lévitique 18:22 ne fait qu’une ligne (ou deux si on y ajoute son double en Lévitique 20:13). La cinquième déformation consiste à considérer ces deux lignes hostiles aux rapports sexuels entre hommes comme plus importantes que, par exemple, le verset similaire de Lévitique 19:19 (qui proscrit le port d’un « vêtement tissé de deux espèces de fils » différentes).

Débarrassé de ces cinq déformations, le Lévitique 18:22 réprouve un acte homosexuel masculin, parmi une longue liste de prohibitions anciennes, dont bon nombre sont souvent ignorées dans le monde moderne, tant par nos contemporains religieux que laïcs.

Le Dr Joel M. Hoffman est spécialiste de la Bible à New York. Son dernier ouvrage, The Bible’s Cutting Room Floor: The Holy Scriptures Missing From Your Bible est paru en septembre 2014. Plus d’informations sur www.lashon.net

 

Source : Tenoua – été 2015

Source image : photographie issue du film Tu n’aimeras point (titre original עיניים פקוחות, titre anglais Eyes Wide Open), 2009.