160523-Bieber

Est-il possible de marcher sans but?
A vrai dire, aujourd’hui,
tout objectif me paraît bien éphémère,
illusion ou fuite en avant,
pour ne pas regarder sa souffrance,
ne pas sentir le manque d’amour.

Dans mon cas,
pour fuir aussi le trop d’amour qui surgit
et qui ne trouve pas d’écho.

Alors des occupations,
tel objectif de réussite, de prestige ou de carrière,
tel objectif de construire une famille , de reproduire un modèle,
tel objectif de sauver, secourir, donner aux autres,
tellement d’objectifs possibles
auxquels on peut s’identifier.

Je sais et je sens
– est-ce la même chose ?-
au fond de moi,
que le but n’a pas ou plus d’importance.

Oui, je peux marcher sans but.
C’est absolument terrifiant,
car cela veut dire arrêter de fuir,
arrêter de faire semblant,
arrêter de m’occuper
la tête, le coeur, les mains,
pour enfin oser
marcher en présence.

C’est absolument terrifiant,
il va falloir que j’affronte ma peur du vide,
ma peur de ne pas être aimé,
ma peur d’être rejeté,
ma peur de n’être rien ni personne.

C’est absolument terrifiant,
mais je ne veux plus fuir,
ni rien, ni personne,
ni moi-même.

Je veux marcher
en conscience,
en présence.

Je veux être qui je suis.

Mon espérance
est que ce soit toi, Seigneur,
qui m’appelle
du fond de mon être
à te retrouver.

Tu ne peux pas m’aimer
– je ne peux pas laisser ton amour me guérir –
si je ne m’accepte pas
tel que tu m’as fait,
si je n’arrête pas, un jour,
de fuir après des objectifs illusoires,
par peur de ne pas exister,
par peur d’être seul,
immensément seul et inutile
à tout et à tous.

Si j’arrête de courir, et me disperser,
telle Marthe qui s’agite pour faire mille choses,
si j’arrête et me pose à tes pieds,
comme Marie,fragile, disponible, vulnérable,
soumise à la critique des autres,
seras-tu là, mon amour,
coeur de mon coeur,
être de mon être ?

Présence de ma présence.

Je crois que je peux marcher sans but
si je marche en ta Présence.

Je dois passer la peur
de ce grand vide qui m’effraie
parce que je crains d’y ressentir à nouveau
cette blessure de ne pas exister
pas aimé, pas accueilli, pas reconnu.

Et pourtant je suis là,
j’existe.
tu m’as donné la vie,
et, au fond de moi,
je sens mon être s’agiter,
il veut paraître,
il veut te louer,
il veut te rendre gloire
par le seul fait d’être.

Le vivant, voilà ta gloire.

Alors, aussi grande soit ma peur,
je lâcherai un à un mes oripeaux
et m’approcherai autant que je peux,
et je marcherai en ta Présence,
mon Seigneur et mon Dieu.
Ma vie.
Vie de ma vie.

Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira

(Sophonie 3, 17)

Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.

(Ps 114,9)

131026-Justin Guatemala

 

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à propos de la sensibilité
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Voici deux poèmes de René-Guy Cadou, parmi ses plus beaux, mis en musique par Môrice Bénin. Cet artiste a un talent extraordinaire pour révéler, par son interprétation, les subtilités de la sensibilité de René-Guy Cadou.  A travers Hélène, sa compagne bien aimée, à travers toute chose de la vie, serait-ce que quelques pattes d’oiseaux sur une vitre ou le souffle du vieux cheval sur la fenêtre, Cadou sent et  perçoit plus loin.

Je ne sais pas bien expliquer cela, mais je ressens cette poésie au plus profond de moi, Cadou exprime ce que je ressens: je t’atteindraià travers les prairies, à travers les matins de gel et de lumière, à travers ces choses données à voir et surtout à vivre, qui réveillent cet espace intérieur où l’on ressent une vérité plus grande, plus intense, plus riche, que ce qu’offre la seule observation extérieure.

Cadou, c’est une vieille rencontre de mon adolescence, qui me parlait de manière bien mystérieuse. Ca parlait de moi mais je ne savais pas pourquoi ni comment. “Et pourtant c’était toi dans le clair de ma vie, ce grand tapage matinal qui m’éveillait. Tous ces oiseaux, tous les pays, ces astres, ces millions d’astres qui se levaient. Que tu parlais bien quand toutes les fenêtres pétillaient dans le soir ainsi qu’un vin nouveau…”  Cette présence à Autre en même temps qu’à moi-même, cette perception que le monde me parle, que Dieu me parle, à travers la plus infime petite chose qui ne parle apparemment pas. Cette manière d’être touché, renversé et rempli. Voilà mes premiers émois poétiques, amoureux et spirituels à la fois.

Sa sensibilité est la mienne, même si je l’exprime davantage en termes spirituels. Mais je t’atteindrai, toi qui te donnes à moi, qui m’invites sans cesse à te trouver, “à travers les prairies, à travers les matins de gel et lumière, sous la peau des vergers, dans la cage de pierre où ton épaule à fait son nid.”… “Sans jamais t’avoir vu, je t’appelais déjà, chaque feuille en tombant me rappelait ton pas”

Pour Cadou, tu t’appelles Hélène. Pour moi, tu t’appelles mon Seigneur, mon Ami, ou mon ami, l’ami que je croise et qui crée un charivari dans mon coeur, dans ma vie, dont tu n’es même pas conscient. Tu es l’oiseau sur la branche, le merle qui chaque matin vient me visiter, le rossignol qui chantait à la fin de la veillée après la prière, l’odeur de la rose, du lilas et du jasmin, le vent frais sur mon visage, tu es le regard en qui je plonge et vois tant de beautés, tu es la mer qui vient par vagues, tantôt douce et consolante tantôt agitée et terrifiante, toi, toi ma vie, toi la Vie, toi qui es en moi et en chacun, et partout. Toi que je peux appeler tantôt mon ami, tantôt mon amour, tantôt mon Dieu, mon Seigneur. Oh, oui, je crois qu’il m’est donné de pressentir cela, et mon grand frère René-Guy Cadou, Dieu merci, m’a précédé et m’a offert de le savoir très tôt. Comment, comment aurais-je pu survivre avec cette sensibilité extrême, si je n’avais pu entrer dans les pas d’un ami, d’un poète, d’un frère comme Cadou?

Oui, sans t’avoir jamais vu, je t’appelais déjà. Chaque feuille en tombant me rappelait ton pas. La vague qui s’ouvrait recréait ton visage et tu étais l’auberge aux portes du village… Mon Amour, quel que soit ton visage, quelle que soit ta forme, quels que soient tes messages, Tu me parles et je ne peux faire autrement que de t’attendre et te désirer. Je t’appartiens, tu m’appartiens, nous devons nous retrouver, et tu es à tout et à tous, et moi je te suis, te reçois. Tu n’a pas de limites. “C’était toi dans le clair matinal de ma vie, ce grand tapage qui m’éveillait…”

Je t’attendais, je t’attendais ainsi qu’on attend les navires, dans les années de sécheresse quand le blé ne monte pas plus haut qu’une oreille dans l’herbe, qui écoute apeurée la grande voix du temps. Je t’attendais et tous les quais, toutes les routes ont retenti du pas brûlant qui s’en allait vers toi que je portais déjà sur mes épaules comme une douce pluie qui ne sèche jamais…

 

Sans t’avoir jamais vue, je t’appelais déjà…” parce que cette vie, cet appel à être, cet appel au bonheur, déjà en moi cherchait son objet, l’objet de sa révélation et de son épanouissement.

Ami qui me lis, entends. Ce n’est pas de moi dont je parle. Je rentre dans un chant plus grand que moi et qui me dépasse, je n’en perçois que l’écho qui m’éveille et m’appelle et je sais que c’est pour moi. Sais-tu, cela peut-être ton sourire, l’ombre sur ton visage, ton coeur inquiet, ta douceur tranquille, un rien peut être ce signe qui réveillera en moi cette sensation d’un plus grand que nous avons à vivre ensemble et que, le plus souvent, tu ne sentiras pas  toi-même. Mais là, le vivant, le vivant, cette  présence discrète ténue, séduisante, cette présence qui est moi, après laquelle je ne peux pas ne pas aller. Elle m’appelle, elle m’attire, elle est moi, je suis à elle. Elle est la part la meilleure de moi. Tout le reste n’est que bruits et fumées. Ecoute, écoute le chant de Cadou. Cet homme a perçu l’invisible et me le donne, il me parle de moi, il m’ouvre le ciel.

 

Je t’atteindrai Hélène
À travers les prairies
À travers les matins de gel et de lumière
Sous la peau des vergers
Dans la cage de pierre
Où ton épaule fait son nid

Tu es de tous les jours
L’inquiète la dormante
Sur mes yeux
Tes deux mains sont des barques errantes
À ce front transparent
On reconnaît l’été
Et lorsqu’il me suffit de savoir ton passé
Les herbes les gibiers les fleuves me répondent

Sans t’avoir jamais vue
Je t’appelais déjà
Chaque feuille en tombant
Me rappelait ton pas
La vague qui s’ouvrait
Recréait ton visage
Et tu étais l’auberge
Aux portes des villages.

(René Guy Cadou, La vie rêvée)

Je t’attendais ainsi qu’on attend les navires
Dans les années de sécheresse quand le blé
Ne monte pas plus haut qu’une oreille dans l’herbe
Qui écoute apeurée la grande voix du temps

Je t’attendais et tous les quais toutes les routes
Ont retenti du pas brûlant qui s’en allait
Vers toi que je portais déjà sur mes épaules
Comme une douce pluie qui ne sèche jamais

Tu ne remuais encor que par quelques paupières
Quelques pattes d’oiseaux dans les vitres gelées
Je ne voyais en toi que cette solitude
Qui posait ses deux mains de feuille sur mon cou

Et pourtant c’était toi dans le clair de ma vie
Ce grand tapage matinal qui m’éveillait
Tous mes oiseaux tous mes vaisseaux tous mes pays
Ces astres ces millions d’astres qui se levaient

Ah que tu parlais bien quand toutes les fenêtres
Pétillaient dans le soir ainsi qu’un vin nouveau
Quand les portes s’ouvraient sur des villes légères
Où nous allions tous deux enlacés par les rues

Tu venais de si loin derrière ton visage
Que je ne savais plus à chaque battement
Si mon cœur durerait jusqu’au temps de toi-même
Où tu serais en moi plus forte que mon sang.

(René-Guy Cadou, Quatre poèmes d’amour à Hélène)

bieber-in-bed

Je n’ai jamais aimé le terme “homosexuel”. Il a servi, pour moi, de repoussoir et a contribué à ce que je ne puisse accepter qui j’étais puisque longtemps il a été le seul mot qui me semblait disponible pour décrire qui j’étais. Mais c’était si réducteur : définir une personne par la sexualité. L’exercice de sa sexualité?

Je ne pouvais pas me reconnaître dans ce mot.

Mon expérience, ce n’est pas d’abord celle d’une attirance ou d’une préférence sexuelle. C’est celle d’une extrême sensibilité à quelque chose de l’ordre de la beauté chez autrui, et le constat que c’est principalement envers des personnes du même sexe que cela fonctionne pour moi.

Cela n’a pas vraiment à voir avec la beauté physique. Je ne dis pas que je suis insensible à la beauté d’un bel homme, mais outre que cela est très subjectif, ce n’est pas ce qui éveille ma sensibilité. Ce serait plutôt de l’ordre de la beauté intérieure, en tout cas de la beauté ressentie à l’intérieur de moi en écho à telle rencontre qui me la fait percevoir en l’autre. beauté intérieure et fragilité aussi. Et me voici en émoi. je sens comme un infini, comme une invitation. Invitation à quoi? Je ne sais pas. A vivre, à grandir, à se parler, à se rencontrer, même si nous n’avons rien à nous dire, rien à vivre vraiment concrètement.

Bref, une sensibilité à des choses cachées, non perceptibles au commun des mortels. Comme je me suis senti seul à ressentir de telles choses et à ne pas savoir comment les exprimer ni à qui. Je voyais bien que j’étais différent. Les quelques amis à qui je tentais de m’en ouvrir me regardaient bizarrement et me blessaient parfois quand ils coupaient court brutalement par des mots tels que “oh, je suis pas pd, moi!”. Suggérant quelque chose qui n’était même pas venu à mon esprit mais qui,soudain,  me remplissait de confusion intérieure.

Pd? Homosexuel? Que de grands mots, reçus confusément comme insultants, comme très connotés de désir sexuel, alors que je n’avais que le mot amitié à la bouche.

Ce pourquoi lorsque j’ai découvert le mot homosensible, je l’ai tout de suite adopté. Oui, je peux admettre que je suis attiré par les hommes, au sens où quelque chose en moi est sensible à la beauté intérieure de tel ou tel, au point de m’en émouvoir et d’imaginer une communion ou je ne sais quoi d’autre qui n’a pas d’intérêt ici. Avec le constat que c’est majoritairement avec des hommes que cela se produit.

J’avais donc à admettre cela, comme une différence sensible que je reconnaissais comme belle mais qu’il m’était impossible d’admettre au grand jour. Ni homosexuel, ni hétérosexuel. Différent : homosensible… et ne sachant pas quoi faire de cela, comment le comprendre, l’interpréter. Peut-être par défaut de maturité de ma part, la littérature que je trouvais sur le sujet ne me satisfaisait pas. On n’y parlait pas vraiment de moi, je ne m’y reconnaissais pas. Et le côté militant, dans un sens ou dans un autre m’agaçait terriblement, que ce soit pour brandir la fierté d’être gay ou que ce soit pour afficher une continence par amour du Seigneur. Ces deux voies étaient et demeurent en grande partie du “chinois” pour moi.

En fait, même si j’étais disposé à reconnaître que mes émois d’amitié, l’éveil de la beauté et de toute sensibilité créatrice étaient provoquées par des hommes à travers le croisement d’un regard, une attitude, un mot, une rencontre fortuite, cela ne se transformait pas forcément en désir sexuel et celui-là n’était en tout cas pas premier. Peut-être cette sensibilité était sexuée au sens où elle était touchée par la beauté intérieure quasi-exclusivement d’hommes, mais je ne pouvais pas faire le lien avec une préférence sexuelle. Sublimation peut-être.

Bref, homosensible oui, homosexuel non.

Et puis, récemment je suis tombé sur le site de la fraternité Aelred et le le blog de jonathan. Vraiment par hasard. Je recherchais une citation de Aelred de Rievaulx et suis tombé sur le site de la fraternité Aelred. J’ai lu rapidement. Intéressant, mais, de prime abord, cela m’a paru être une approche un peu en position haute et suggérant que l’amour d’amitié, chaste et continent, est la voie pour les homosexuels chrétiens. Je suis loin de partager cette opinion pour la raison simple que je ne crois pas que la sexualité n’a pour fin que la procréation. Pour moi, elle est aussi acte de tendresse qui réveille et révèle l’autre à lui-même, et cela même est création, co-création. Certainement, à certains il est donné de vivre une continence joyeuse, mais ce n’est pas la vocation de tous ; et pourquoi donc cela devrait être la vocation de tous les homosexuels?

Bon, passons, ce n’est pas le sujet du jour. C’est juste pour expliquer le contexte. De fil en aiguille, me voilà donc sur le blog de jonathan qui, bien que lié à la fraternité Aelred, présente une approche beaucoup plus humaine et sensible. L’auteur l’assume et l’explique d’ailleurs très bien.

Je commence donc à lire les témoignages proposés. Je n’ai pas eu besoin d’aller très loin. Même si mon histoire est différente, je me reconnais immédiatement dans le récit qui est fait, dès la première page, d’une personne sensible, sujette à des grands émois et cherchant de grandes amitiés. Je suis stupéfait. On parle de moi. Par exemple :

Je n’ai jamais « flashé » sur un garçon en raison de sa beauté corporelle. Je n’avais pas, à propos de celle-ci, ni type ni canon a priori. Je ne me suis donc jamais retourné dans la rue sur un bel homme. En revanche un regard croisé par hasard pouvait me faire chavirer le cœur. Ce n’était pas la beauté d’un corps, ni même la beauté de ses yeux qui me touchait, mais ce que le regard exprimait du plus secret de la personne. C’était soudain comme si je devinais ce qu’elle avait d’unique et cela m’attirait irrésistiblement et soulevait en moi le besoin impérieux de la rejoindre pour la connaître et, si possible, de l’aimer. Qu’y avait-il dans ces regards pour exercer sur moi une attraction si impérieuse ? J’y percevais toujours comme une mystérieuse blessure laissant entrevoir une enfance inachevée, parfois meurtrie. A chaque fois je plongeais corps et biens dans la béance d’un tel regard. Souvent la voix se joignait à lui. C’était toujours la voix de quelqu’un qui parlait doucement, posément, comme un enfant sage qui murmure son secret à un ami. Ces rencontres étaient aussi précieuses que rares et elles me bouleversaient si profondément que je restais à chaque fois interdit et paralysé devant celui qui m’attirait consciemment ou inconsciemment et qui peut-être même m’attendait.”

Puis l’auteur parle d’une amitié très pure en fait, de gestes venus naturellement d’une grande beauté et d’un grand respect. Même si ce n’est pas mon histoire, comment ne pas reconnaître que c’est ce que j’aurais aimé qu’il se fût passé?

Je lis, je lis. Et je prends conscience que ce que je prenais comme une hypersensibilité, largement enfouie et récemment réveillée (quelle coïncidence!), est peut-être justement l’indice d’une homosensibilité. Je ne veux pas théoriser ni généraliser sur le sujet, j’en serais bien incapable et incompétent, mais je prends conscience que ce que je croyais être chez moi une hypersensibilité neutre en soi n’est peut-être pas si neutre que cela.

Au même moment – coïncidence encore ! – me voilà intérieurement bouleversé à la fois par des bouillonnements spirituels et par une amitié douce et belle qui me touche profondément.

Pourquoi je raconte tout cela? Pas du tout pour raconter ma vie, ce qui n’est pas l’objet de ce blog et, concernant ma sexualité, vous pouvez être certains que cela n’arrivera pas. Mais me voilà face à une question redoutable : puis-je continuer à parler de Dieu, à prétendre le reconnaître, si c’est seulement mon extrême sensibilité qui s’exprime? Ce ne serait pas honnête, n’est ce pas?

Je ne dis pas que je ne crois plus en Dieu, je pense même que c’est exactement le contraire qui est et qui arrivera. Mais je prends le temps d’expliquer tout cela pour annoncer seulement que la vie de ce blog risque d’être un peu perturbée dans les temps qui viennent. Je souhaite explorer cette question de la sensibilité et cela va probablement m’occuper quelque temps.

A vrai dire, cela est déjà commencé avec l’article déjà publié sur l’intensité émotionnelle. Cet article décrit, en théorie, un phénomène que je connais bien, mais comme il traite de la douance, il est probable que cela ne décrit pas toute homosensibilité. De même que tous les enfants doués ou précoces ne sont pas forcément homosensibles. Encore que… il serait intéressant d’avoir des statistiques sur ce sujet.

Mes questions sont simples : d’où vient cette extrême sensibilité? Est-elle forcément ou majoritairement homosexuelle ? Et Dieu là dedans, réelle sensation spirituelle ou expression de l’hypersensibilité? Révélation ou sublimation?

Sur la deuxième question, j’ai cru comprendre par mes amis à orientation homosexuelle qu’ils se reconnaissaient plutôt comme ayant une sensibilité plus grande ou différente de ce qu’on nous décrit le plus souvent comme étant la norme.

Là encore, je n’en conclus rien. Sinon que mes amis semblent me ressembler, ou plutôt, c’est moi qui leur ressemble, ce que je niais fortement à l’intérieur de moi, auparavant.

Voyez, c’est tout un chemin.

Quiconque a envie de participer à cette réflexion est le bienvenu dans les commentaires. Espace modéré, bien sûr.

justin-praying

“Seigneur, envoie Ton Esprit-Saint en abondance
sur les familles dont un membre ou un ami
découvre son orientation homosexuelle.

Qu’Il habite de Sa paix et de Sa douceur
les liens familiaux et amicaux
souvent éprouvés dans cette situation,
et apprenne à chacun à aimer comme Tu aimes.

Conduis les personnes et proches concernés selon Ta volonté,
sur Ton chemin où vérité et charité ne font qu’un.
Que jamais ils ne se croient jugés ou rejetés de Toi et de l’Eglise,
mais qu’ils y soient accueillis comme tous Tes enfants
avec beaucoup d’amour et de miséricorde,
quelles que soient les difficultés de leur vie.

Vierge Marie,
qui aimes le coeur des doux,
soutiens Tes enfants,
protège-les, console-les,
donne leur Ta paix,
et amène-les à Jésus.”

pape François

Source : hozana.org

Twenty-One-Pilots_stressed

 

Stresssed out (Stressés !)

par Twenty One Pilots (Tyler Joseph et Josh Dun)

Sur le thème, on m’avait dit et c’est pas ça.
Sur le thème, je rêvais et vous m’avez poussé à autre chose.
Sur le thème, c’est dur d’entrer dans la vie que ce monde nous prépare.
Sur le thème, mais laissez-nous donc tranquille et vivre à notre façon.

On nous avait dit que plus tard, en grandissant, tout irait mieux
et voilà qu’on se sent perdu, toujours à compter sur l’avis des autres.
Laissez-nous donc revenir à nos intuitions de jeunesse
au lieu de nous stresser !

Avec un joli jeu de mot :

I care what people think / I care what you think : je tiens compte de ce que vous pensez,
alors qu’en général la formule est plutôt employée au négatif et n’est pas très gentille : “I don’t care what you think“, Je me fiche de ce que vous pensez. Ironie !

Ecouter, écouter tous ces avis bien-pensants qui semblent mieux savoir que l’intuition personnelle de chacun. Stressant !

 

TWENTY ONE PILOTS – Stressed out

 

Je voudrais trouver les meilleurs sons que personne n’a jamais entendus,
Je voudrais avoir une meilleure voix pour chanter de meilleurs mots,
Je voudrais trouver des accords à placer dans un ordre nouveau,
Je voudrais ne pas avoir à rimer à chaque fois que je chante,
On m’a dit qu’en grandissant toutes mes peurs diminueraient,
Mais là, maintenant, je me sens fragile et tiens compte de ce que pensent les gens.

Mon nom est Blurryface (face embrouillée) et je tiens compte de ce que vous pensez.
J’aimerais que nous puissions revenir en arrière, au bon vieux temps,
Quand notre maman chantait pour nous endormir, mais maintenant nous sommes stressés.
Nous sommes stressés.

Parfois, une simple odeur me ramène au temps où j’étais petit,
Comment se fait-il que je ne sois jamais capable d’identifier d’où elle vient ?
J’en ferais une bougie parfumée si jamais je retrouvais sa source,
J’essaierais de la vendre, je ne la céderais jamais, je n’en vendrais probablement qu’une,
Et ce serait à mon frère, car nous avons le même air de famille,
Les mêmes fringues, même origine, même pierre jetée dans le ruisseau où nous allions traîner,
Mais ça nous rappellerait le temps où rien n’avait vraiment d’importance,
Entre prêts d’étudiant et cabanes dans les arbres, nous prendrions toujours ces dernières.

Mon nom est Blurryface et je tiens compte de ce que vous pensez..
J’aimerais que nous puissions revenir en arrière, au bon vieux temps,
Quand notre maman chantait pour nous endormir, mais maintenant nous sommes stressés.

Nous jouions à faire semblant, nous nous donnions des noms différents,
Nous construisions une fusée puis l’envoyions voler au loin,
Nous rêvions du cosmos mais maintenant ils nous rient au nez,
En disant, “Redescends sur terre, tu dois gagner ta vie.”
Yeah.

J’aimerais que nous puissions revenir en arrière, au bon vieux temps,
Quand notre maman chantait pour nous endormir, mais maintenant nous sommes stressés.

Nous jouions à faire semblant, nous jouions à faire semblant, mon lapin,
Nous jouions à faire semblant, réveille-toi, ce dont tu as besoin, c’est l’argent
Nous jouions à faire semblant, nous jouions à faire semblant, mon lapin,
Nous jouions à faire semblant, réveille-toi, ce dont tu as besoin, c’est l’argent
Nous jouions à faire semblant, nous nous donnions des noms différents,
Nous construisions une fusée puis l’envoyions voler au loin,
Nous rêvions du cosmos mais maintenant ils nous rient au nez,
En disant, “Redescends sur terre, tu dois gagner ta vie.”
Yeah.

 

I wish I found some better sounds no one’s ever heard,
I wish I had a better voice that sang some better words,
I wish I found some chords in an order that is new,
I wish I didn’t have to rhyme every time I sang,
I was told when I get older all my fears would shrink,
But now I’m insecure and I care what people think.

 
 

My name is Blurryface and I care what you think.
Wish we could turn back time, to the good ol’ days,
When our momma sang us to sleep but now we’re stressed out.
We’re stressed out.

 

Sometimes a certain smell will take me back to when I was young,
How come I’m never able to identify where it’s coming from?
I’d make a candle out of it if I ever found it,
Try to sell it, never sell out of it, I’d probably only sell one,
It’d be to my brother, ‘cause we have the same nose,
Same clothes, homegrown, a stone’s throw from a creek we used to roam,
But it would remind us of when nothing really mattered,
Out of student loans and treehouse homes we all would take the latter.

 

My name is Blurryface and I care what you think.
Wish we could turn back time, to the good ol’ days,
When our momma sang us to sleep but now we’re stressed out
.

 

We used to play pretend, give each other different names,
We would build a rocketship and then we’d fly it far away,
Used to dream of outer space but now they’re laughing at our face,
Saying, “wake up, you need to make money.”
Yeah.


Wish we could turn back time, to the good ol’ days,
When our momma sang us to sleep but now we’re stressed out.

Outro (Blurryface)
Used to play pretend, used to play pretend, bunny
We used to play pretend, wake up, you need the money
Used to play pretend, used to play pretend, bunny
We used to play pretend, wake up, you need the money
We used to play pretend, give each other different names,
We would build a rocketship and then we’d fly it far away,
Used to dream of outer space but now they’re laughing at our face,
Saying, “wake up, you need to make money.”
Yeah.
 

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Source Paroles (revues) : La coccinelle