revenir

Ce qui est vrai,
est-il toujours vrai ?

Oui.

Alors pourquoi
ai-je passé tant de temps
à partir ailleurs
à chercher autre chose
à me fuir moi-même
à me chercher ailleurs ?

A bout de course,
à bout de souffle,
j’arrive,
j’arrive ou je reviens,
je reviens à moi.

C’est comme ces chemins initiatiques,
racontés si souvent, par lesquels
le voyageur part dans des pays lointains
vivre des expériences inédites,
étoffer son personnage,
puis revient à son point de départ.

Revenir, oui,
mais différent et plus fort,
revenir autrement,
revenir capable
d’accueillir sa vérité
et y plonger.

Donc me revoilà.

A bout de course,
à bout de souffle,
me voilà face à ma vie,
comme invité à plonger
en l’Essentiel.

L’essentiel…

Je retrouve les fulgurances,
belles et engageantes,
de ma jeunesse,
comme autant d’instants fondateurs
que j’avais délaissés.

C’est un mystère cette errance
ailleurs que là où on est chez soi.

Peut-être étais-je trop jeune,
peut-être trop naïf.
Non, pas trop naïf,
naïf tout court.
Et, dans le bel âge de la jeunesse,
quand on est naïf,
on est sensible et fragile.

Et, il faut vivre,
et construire.
En tout cas,
c’est ce que l’on croit,
c’est ce que semble dire la vie.
Alors je suis parti, parti,
loin de moi-même.

Oh, toujours fidèle
à cette partie de moi-même,
mais comme en rêve,
comme en souvenir.

Maintenant, je veux revenir.

Je veux retrouver
les intuitions de ma jeunesse,
celles qui me remplissaient
et me rendaient vivant,
celles par lesquelles je m’émerveillais
et étais disponible au monde.

Je veux rentrer chez moi,
retrouver la beauté de ces élans
qui étaient directement connectés à la Vie,
– et je ne le savais pas!
qui allumaient un feu en moi,
ou était-ce un flot ?

Je veux retrouver mes rêves,
car ils n’étaient pas que des rêves,
ils étaient une espérance portée au monde
qui jaillissait d’un profond infini.

Je veux retrouver ce temps
où j’étais comme une page blanche,
une terre inculte,
un champ sans sillon.
Qui sait si, déjà,
j’étais conditionné ou influencé
par mes expériences intra-utérines
ou ma prime enfance ?
J’étais une terre disponible,
une terre belle et sauvage
dans laquelle jaillissaient des sources.

La vérité que je ressentais,
je ne savais pas que c’était la vérité.
Alors je suis parti vivre,
je suis parti découvrir, expérimenter,
je me suis oublié, je me suis un peu cabossé.

Je suis parti pour vivre,
n’est-ce pas le chemin d’un homme?

Mais parce que ce qui est vrai,
est toujours vrai,
je veux revenir
maintenant.

Je veux rentrer chez moi,
revenir différent et plus fort,
mais non sans retrouver
cette naïveté
qui fait que toute chose est belle,
et que toute découverte, toute rencontre,
sont merveilleuses.

Vrai, Seigneur, je reviens.
Accueille-moi chez toi, chez nous.
Je voudrais rallumer le feu
sans plus chercher ailleurs.
Je voudrais rallumer le feu,
et calmement accueillir celui qui passe
comme un ami qui est lui aussi sur sa route,
être signe pour lui de ta présence
qui le renvoie à sa propre route.

Voilà, voilà ma vocation, finalement.
Tant de temps pour la découvrir.

Juste être là,
Te laisser faire
avec cette part de moi
qui est de toi
et qui ne demande qu’à grandir
du moment que je sois là.

Zabulon – 13 oct 2015

contigo_a_14

CONTIGO AVEC TOI
¿Mi tierra?
Mi tierra eres tú.

¿Mi gente?
Mi gente eres tú.

El destierro y la muerte
para mi están adonde
no estés tú.

¿Y mi vida?
Dime, mi vida,
¿qué es, si no eres tú?
*
Luis Cernuda
***

Ma terre ?
Ma terre, c’est toi.

Mon peuple ?
Mon peuple, c’est toi.

L’exil et la mort,
pour moi c’est là où
tu n’es pas.

Et ma vie?
Dis-moi, ma vie,
qu’est-ce, si ce n’est pas toi ?
*
Luis Cernuda
***

Source : cristianosgays

Je n'ai rien qu'aujourdhui

Pour t’aimer sur la terre,
je n’ai rien qu’aujourd’hui…

Thérèse de Lisieux

 

 

Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère
Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit
Tu le sais, ô mon Dieu ! pour t’aimer sur la terre
Je n’ai rien qu’aujourd’hui !…

(…)

Que m’importe, Seigneur, si l’avenir est sombre ?
Te prier pour demain, oh non, je ne le puis !…
Conserve mon cœur pur, couvre-moi de ton ombre
Rien que pour aujourd’hui.

Si je songe à demain, je crains mon inconstance
Je sens naître en mon cœur la tristesse et l’ennui.
Mais je veux bien, mon Dieu, l’épreuve, la souffrance
Rien que pour aujourd’hui.

Je dois te voir bientôt sur la rive éternelle
O Pilote Divin ! dont la main me conduit.
Sur les flots orageux guide en paix ma nacelle
Rien que pour aujourd’hui.

Ah ! laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta Face.
Là je n’entendrai plus du monde le vain bruit
Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce
Rien que pour aujourd’hui.

(…)

Je volerai bientôt, pour dire tes louanges
Quand le jour sans couchant sur mon âme aura lui
Alors je chanterai sur la lyre des Anges
L’Eternel Aujourd’hui !…

 

Texte intégral de ce poème ici : http://www.therese-de-lisieux.catholique.fr

calme-mer-etale

Et tout à coup,
C’est le calme.

Immense,
Présence,
Silence.

Cela ressemble
à cette mer étale
des marées sans vent.

Le temps arrêté,
L’air en suspens
Le clapotis des vagues

A peine perceptible.

Le calme.

Pas une tranquillité factice,
Pas un endormissement,
Pas un rêve même éveillé.

Le calme.

Qui prend le corps,
Curieusement le réveille
Mais sans douleur,

avec une infinie douceur.
Et au cœur de ce calme,
Comme une présence,

LA présence.

Je suis vivant,
Mon corps redit
Des émotions enfouies.

Une onde jaillit,
D’un tréfonds jusque-là occulté,
Douce, silencieuse.

Mon corps se réveille.
Je me sens bien.
Calme, si calme.

Hara.

_

Zabulon – 29/09/2015

resureection

 

Ma vision personnelle de l’Eschatologie

“Je suis quelqu’un qui ne croit pas dans la doctrine d’un tourment éternel et conscient ou dans une interprétation littérale de l’Apocalypse, j’aime vraiment la section orthodoxe sur la page Wikipedia consacrée à l’au-delà.

Je crois personnellement que quand nous mourons, chacun d’entre nous viendra au repos. À la résurrection, nous serons tous réveillés de notre sommeil, et ressuscités corporellement, et nous nous joindrons à ceux qui vivent déjà. Je crois que nous serons tous placés devant Dieu et que Dieu parlera avec nous au sujet de ce que nous avons fait de notre vie, ce que nous avons dit, et ce que nous pensions et il nous montrera nos erreurs. Je crois que Dieu va souligner où nous avons posé problème et nous appellera à sortir de cela et à revenir comme avant tout être humain qui ait jamais existé. Je crois que «grand appel” sera une punition suffisante. Et non, je ne plaisante pas.

Si quelqu’un n’est pas d’accord avec la critique que Dieu fait de sa vie (les chrétiens homophobes, par exemple), ils devront perdre à jamais leur paix. L’Amour sans limites de Dieu pourrait même rendre ces gens éternellement mal à l’aise, mais ils devront vivre avec cela. On peut même considérer que cet inconfort serait une sorte d’éternelle punition auto-infligée.

Debout face à Dieu, seront chassés toute trace d’incrédulité, tous les doutes, toutes les craintes, et tout péché. Et après que toute l’humanité ait été jugée, le monde que nous connaissons sera entièrement restauré et transformé et nous pourrons profiter du Royaume de Dieu tous ensemble pour toujours.”

 

Profession de foi, vue et traduite depuis le blog d’un jeune épiscopalien d’Europe de l’est, ici : theologicalmess (en anglais)