Qui je suis ?
Juste un petit garçon qui a peur.
Ca ne se voit pas bien sûr.
Et même, les gens me croient fort.
Et même un homme redoutable,
qui sait ce qu’il veut et où il va.
S’ils savaient…
Je ne suis qu’un petit garçon
qui a peur.
Bien sûr, j’ai donné le change.
Bien sûr, je me suis battu, j’ai vécu.
J’ai voulu être fort,
j’y ai cru, même !
Mais là, les remous de la vie
me ramèrent à cette peur primale.
Les échecs, les humiliations répétées,
la tension à être quelqu’un que je ne suis pas…
Tout ça me fait lâcher,
je ne contrôle plus rien.
Me voilà redevenu ce petit enfant
de sept ans, qui a peur.
Y’a rien de volontaire, rein de raisonné,
dans ce qu’il va faire ensuite.
Il va seulement vivre comme il peut
avec les mots redoutables qu’il vient d’entendre.
Il est seul , il a 7 ans, il est perdu.
il ne sait pas quoi faire.
Il ne saura plus jamais quoi faire.
Au fond, il ne sait même plus pourquoi il est là.
Alors il continuera en faisant semblant.
Sans jamais plus croire aucun compliment,
la vie c’est tellement traître.
Là, ça remonte à la surface :
Je suis ce petit enfant perdu,
qui aurait besoin d’être pris dans les bras,
et qu’on le console et qu’on le rassure.
Je suis seulement seul avec moi-même
et un grand vide tout autour.
J’ai sept ans, je suis malheureux
et ne sais même pas que j’ai le droit de le dire, le crier.
Je crois que je n’aurai plus jamais confiance.
En personne. Ni en moi, ni en les autres.
Tout ça, parce que ma mère, dans son inconscience,
vient de lâcher au petit bonhomme que je suis :
“Va-t-en, je ne t’aime plus,
je ne veux plus jamais te voir.”
Z.