Jésus disait à ses disciples : “Que votre cœur ne soit pas bouleversé.” (Jean 14,1)
Ne sois pas bouleversé,
toi qui te découvres différent
et qui prends peur d’être rejeté,
Ne sois pas bouleversé,
toi qui subis l’opprobre, l’humiliation,
de ta famille ou tes amis
à cause de ton orientation sexuelle,
Ne sois pas bouleversé,
toi qui as peur d’être découvert,
toi qui as peur de ne pas être aimé,
toi qui ne te sens pas libre d’être toi-même
à cause des propos homophobes que tu entends,
du dégoût affiché des uns sur les autres,
quand ceux qui rejettent sont les tiens
et que tu as peur d’être rejeté par eux.
Ne sois pas bouleversé,
toi qui es gay, homosexuel, homosensible,
qui te crois pécheur et te culpabilises
à cause de ton orientation sexuelle,
toi à qui on a fait croire que l’Eglise te rejetait,
pire: que le Seigneur te rejetait.
Ne sois pas bouleversé :
Jésus t’aime comme tu es.
Beaucoup ne savent pas,
n’imaginent pas,
sont incapables d’imaginer
que Jésus t’aime comme tu es.
S’ils le connaissaient vraiment,
ils connaîtraient aussi son Père,
et qu’il y a plusieurs demeures
dans la maison du Père.
Ils reconnaîtraient
que Jésus est le chemin, la vérité, la vie,
pour quiconque se met à le suivre,
et qu’il n’exclut personne.
Oui, sois consolé.
Entends ce message du Christ lui-même
qui invite à croire si ce n’est par les paroles,
au moins par les oeuvres.
Et l’oeuvre, tu la connais,
toi qui te sens si seul et, parfois, si désespéré.
Oui, tu la connais,
tu peux la voir si tu arrêtes d’écouter
les mots du vent mauvais qui vient de l’extérieur
et que tu écoutes au fond de toi
cette voix qui te dit que tu es aimé tel que tu es.
Cette condamnation que certains brandissent
ne vient pas de Dieu
puisqu’elle sème la haine et la discorde,
puisqu’elle sépare, oppose et humilie.
Sois consolé,
toi qui es différent
et qui ne peux faire autrement
qu’être ce que tu es.
Tu es aimé du Seigneur.
Il n’y a pas de condamnation qui te concerne.
Le seul commandement est de s’aimer les uns les autres
et d’honorer Dieu tel qu’il t’a fait.
Z – 14 mai 2018
Texte inspiré par l’homélie pas gay du tout d’un prêtre profondément spirituel sur l’Evangile de ce dimanche (Jn, 14,1-12)
Source photo : Oliver Cheshire.