… J’ai passé un long temps sans te lire. Je te redécouvre et retrouve instantanément ces impressions d’être chez moi avec toi. Je sais, c’est bizarre. C’est forcément un peu faux. Je ne suis pas toi, tu n’es pas moi. Et le quiproquo pourrait être permanent. Pourtant, c’est un peu vrai aussi, puisque je le ressens comme tel, sans le vouloir, sans m’y forcer, sans travailler.

Te retrouver, c’est à nouveau, aussi, retrouver le plaisir d’être reconnu, d’être révélé à soi-même par tes mots. Ils sonnent tellement justes pour moi que, même si nous ne sommes pas du même univers, il me semble parfois à te lire que tu es allé les cueillir au fond de moi. Ou peut-être est-ce toi qui m’invites chez toi, par la magie de tes mots, au point que je m’y sens chez moi. Si bien, que j’ai envie de m’y installer.

Mais qui es-tu donc, poète, pour me remuer ainsi? Tu parles de toi et je ressens que cela parle de moi. A ce jeu-là, je pourrais tomber amoureux de toi et pourtant ce ne serait que l’amour d’une image de toi que je reçois à travers le filtre de mes perceptions sans forcément de rapport avec ta réalité. Je pourrais confondre t’aimer et aimer me retrouver et être soi.

Mais que tu parles bien, poète, que tu parles bien ! Tes mots m’enivrent de je ne sais quel alcool déguisé en douceur. Tes mots m’emmènent loin en moi et en toi au point que je m’y laisse perdre avec abandon et jubilation. Tu parles de toi et c’est un univers invisible qui s’ouvre pour moi où je peux voyager librement avec toi et créer le monde.

Plus de barrières, tout paraît possible… Mais qui es-tu donc, poète? Tu es une partie de moi, je suis une partie de toi. Cette porte que tu ouvres et qui laisse s’échapper une partie de moi. Qui es-tu donc, poète ? Un magicien, un envoyé de Dieu, un Ami envoyé des Cieux pour soulager ou conforter notre existence? Qui es-tu donc poète ? Tu réveilles mon être et l’invites à s’envoler d’une manière si suave et profonde… Peut-être es-tu une part de mon être – pardon, de notre être, ou même de l’Être – dispersée dans le vent et la matière et qui joue à se retrouver et se reconstituer et se regarder et se relancer pour se fondre dans la lumière qu’elle aspire à retrouver.

Tes mots donnent vie, poète.

A Ash,

Z – 1er sept 2018

Photo : Timur Simakov sur son Instagram. Ci-dessous, Timur et un de ses amis (le chanteur Bhima Yunusov @bhima_u) pour une danse improvisée lors d’un shooting, belle métaphore de la rencontre qui se fait et ne se fait pas en même temps, se donne à l’autre et ne se donne pas, se révèle et ce n’est pas pour rester, c’est pour s’envoler…

@tnrmbts @bhima_u @valtersmedenis @leroyweir @ramsenco love

Une publication partagée par Tamerlan (@timursimakof) le

En fait,
Plus j’apprends à observer et accueillir
Ce qui se passe au fond de moi,
Plus je sens une vérité poindre
Que j’étais incapable de recevoir auparavant.

Observer, c’est-à-dire tout à la fois
Regarder, Ecouter, Ressentir.

Accueillir, c’est-à-dire ne pas juger,
Accepter ce qui vient tel que cela vient,
Découvrant , et devenant confiant par expérience,
Que ce qui vient n’est que quelque chose qui passe,
Pour aller encore plus loin, plus profond.

Sur ce chemin,
Je ne deviens pas parfait
Puisque je suis confronté à mes contradictions,
Mes incompréhensions, mes confusions
Et dois les accepter.

Mais, sur ce chemin,
Je deviens meilleur,
Car justement j’apprends à m’accepter
Tel que je suis,
Tel que je peux m’aimer,
Tel que Dieu m’aime déjà.

Instants de vérité.

Sue ce chemin,
Il m’a fallu découvrir et accepter
La réalité de mon orientation sexuelle.
L’accepter et l’accueillir.

Je pourrais passer toute ma vie
A chercher pourquoi ceci, pourquoi cela,
Si c’est bien ou si c’est mal,
Ce serait beaucoup de temps perdu
A fuir.
Car c’est fuir que de ne pas accepter la réalité,
Et c’est se priver de ce qu’elle contient d’énergie vitale.

Au fond,
En acceptant mon homosexualité,
Quoi qu’en dise le jugement moral et normatif de l’Eglise,
Je ne fais qu’aller à la découverte de moi-même
Et accueillir l’espace et le temps
Où le Seigneur peut me rencontrer
En vérité.

Loin de me séparer de Dieu,
L’acceptation de qui je suis,
m’en rapproche.

C’est encore pour moi très mystérieux,
Mais accepter et accueillir qui je suis,
Passer le chemin tortueux du déni
Et de ses ornières, rejets et outrages,
M’amène à cet endroit
Où je peux me rencontrer.

Pas me rencontrer, moi,
Avec mes défauts, mes qualités, mes travers,
Que je suis comme ci ou comme ça,
Et, en l’occurrence, homosensible.

Non, me rencontrer Moi.
C’est-à-dire la part de moi
Qui est derrière le fait que je sois homo,
Et ceci, et cela.
Tout cela n’est que surface.

Je suis bien plus que cela.
Tellement plus que cela.
Mais pour y accéder
Il fallait que j’accepte et j’accueille
Qui je suis.

Alors,
qui je suis se révèle
à la fois plus profond et plus étrange
que je ne l’aurais imaginé.

J’ai l’image d’un puits
duquel j’aurais levé la margelle
et dans lequel je pourrais enfin puiser
l’eau fraîche de la vie.

C’est si simple, au fond,
après avoir été longtemps inaccessible :

Accepter et accueillir.

Zabulon – 15 mai 2018

Source photo : Jacob photographié en 2013 par Laura Pannack.

S’il suffisait d’être là
Pour être,
Sans se gratter la tête
De pensées parasites,
S’il suffisait
De partir pour oublier,
De saisir pour aimer,
De courir pour avancer,
La vie serait simple.
S’il suffisait d’écrire
Pour être lue,
Je serais entendue !

Dominique Giovanetti

Source texte : cité dans La Gestaltung de Hans Prinzhorn

Image : Kontra K, rapper allemand.

Qu’est-ce qui nous dérange dans notre sexualité et notre génitalité? L’être nous effraie, nous nous intéressons à scruter l’univers en envoyant des sondes spatiales mais nous ne pouvons pas nous voir nus et cela ne nous inquiète pas, ou nous prétendons que ce n’est pas de la peur mais de la morale et de la protection.

Ceux qui osent se déshabiller sont considérés comme des provocateurs et des transgresseurs, couverts de préjugés en l’absence de vêtements. Nous les mettons de côté et ils ont besoin de nombreux permis spéciaux afin de ne pas offenser la grande majorité habillée. Comme si les vêtements faisaient vraiment partie de notre être.

Sanango Sinchi

Modèle : Polo Velasco photographié par Roberto Pacurucu
Source texte et photo : www.rpacurucuph.com

 

Soyez vous même,
Aimez la Vie,
Celle que vous avez vécue et celle que vous vivez,
Celle que vous aimeriez vivre aussi.

Soyez des poèmes,
Des fleurs pour vos ami(e)s,
Celles qui font sourire et celles qui prônent l’été,
Celles qui embellissent les murs aussi.

Chantez, dansez, riez, osez,
Comme dans vos souvenirs,
Quand vos rires d’enfant jouissaient à l’emporte pièce.



Ainsi, lâchez de vos reins les souffrances injustes,
Les peines à contre coeur,
Et les larmes acides.

Pour être dans le Bonheur il suffit bien souvent,
De tourner son regard vers le Soleil levant…



Alors, la Lumière endormie au fond de votre coeur
Se rêvera debout,

Et tout autour de vous se chargera d’Amour…
En dedans de vous même laissez-vous conquérir
Par cette force de Vie qui transporte les barques,
Depuis la Nuit des Temps.

Johan Géma

 

Source: post du 10 mai 2012 sur anotherdaylight.wordpress.com (site fermé par l’auteur)