“Le vieux sage a dit : L’homme jeune marche plus vite que l’ancien, mais l’ancien connaît la route.”
(Proverbe africain)
Source photo :”Memento”, 2016, © Philip Gladstone
Photo et texte : page facebook de At N’go
“Le vieux sage a dit : L’homme jeune marche plus vite que l’ancien, mais l’ancien connaît la route.”
(Proverbe africain)
Source photo :”Memento”, 2016, © Philip Gladstone
Photo et texte : page facebook de At N’go
Puis il chargea quelques jeunes garçons parmi les fils d’Israël d’offrir des holocaustes, et d’immoler au Seigneur des taureaux en sacrifice de paix.
(Exode, 24-5)
Le terme hébreu qui désigne “les jeunes garçons” est Na`ar. Voilà un mot qu’on retrouve dans 220 versets de l’Ancien Testament pour désigner des jeunes gens dans des situations assez intéressantes. Par exemple, en Isaïe 11,6, c’est un Na’ar (un petit enfant, un jeune homme) qui conduira tous ces animaux qui n’ont habituellement pas vocation à vivre ensemble et la tradition chrétienne y reconnaît l’annonce du Christ rassemblant l’humanité dans sa diversité et culturelle et pécheresse:
“Le loup habitera avec l’agneau, Et la panthère se couchera avec le chevreau; Le veau, le lionceau, et le bétail qu’on engraisse, seront ensemble, Et un petit enfant (Na’ar) les conduira.”
Souvent le mot Na’r est traduit par enfant ou petit enfant, parfois par serviteur. Mais il semble bien désigner les jeunes hommes, ces gens qui ont quitté l’adolescence et ne sont pas encore des adultes affirmés. Peut-être, dans la culture hébraïque, le serviteurs étaient ils des jeunes gens?
Na’ar, c’est ainsi que le roi Saul désigne David alors qu’il ne le connaît pas encore :
“Lorsque Saül avait vu David marcher à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, chef de l’armée : De qui ce jeune homme est-il fils, Abner ? Abner répondit : Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi ! je l’ignore. Informe-toi donc de qui ce jeune homme est fils, dit le roi.” (1 Sm 17, 55-56).
David, figure royale, figure christique par excellence.
C’est également le mot Na’ar qui désigne Isaac alors qu’Abraham s’apprête à le sacrifier :
“Et Abraham dit à ses serviteurs (Na’ar): Restez ici avec l’âne; moi et le jeune homme (Na’ar), nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous.” (Gn 22, 5) et “L’ange dit : N’avance pas ta main sur l’enfant (Na’ar), et ne lui fais rien; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique.” (Gn 22, 12).
Ce mot semble venir d’une racine primaire qui désigne la fougue, l’agitation de la jeunesse, comparée à celle du lion qui agite, qui secoue, sa crinière, et même qui pousse des rugissements comme en Jérémie 51, 38 :“Ils rugiront ensemble comme des lions, Ils pousseront des cris (Na’ar) comme des lionceaux.”. Cette agitation, ce secouement facile et de jeunesse, on le retrouve dans la manière dont Dieu va “précipiter” (secouer, Na’ar) les Egyptiens au milieu de la mer en Exode 14, 27 et Ps 136,15.
De la même manière, Jérusalem est invitée à secouer (Na’ar) sa poussière, tels les apôtres plus tard, celle de leurs sandales, si la paix qu’ils apportent n’est pas reçue dans les maisons qu’ils visitent : “Secoue (Na’ar) ta poussière, lève-toi, Mets-toi sur ton séant, Jérusalem !” (Isaïe 52,2).
Que faut-il en retenir?
La jeunesse est certes un temps de la vie qui passe, on n’est pas “physiologiquement” éternellement jeune. Mais la jeunesse est aussi un art de vivre, un état d’esprit. L’art d’être libre et audacieux, de savoir secouer sa crinière dans le vent et d’oser ce que d’autres n’oseraient pas. Par exemple dans le texte liturgique de ce jour (Exode 24,3-8), oser – quand même ! – immoler des taureaux ; c’est-à-dire peut-être les attraper et en tout en cas les mettre à mort, ce qui peut paraître assez brutal et sanguinaire, même pour l’époque, mais aussi assez inhabituel : quelle audace de confier un tel sacrifice à des jeunes gens alors qu’il est bien évidemment hors de question que le rituel soit mal accompli ! C’est que, probablement, peu importe la jeunesse des sacrificateurs ; ce qui est visé, c’est surtout la vivacité, les qualités d’agilité, de vie. Oui curieusement, alors qu’il s’agit d’un rituel où l’on met à mort, c’est de vie dont il s’agit. Comme lorsqu’on parlera de la mort du Christ, sang versé, volontaire, pour le salut de l’humanité.
Dans la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament, Na’ar est traduit par le mot Neaniskos que l’on ne retrouve que neuf fois dans le Nouveau Testament, pour signifier un jeune homme, à chaque fois dans des situations-clés. C’est le jeune homme riche de Mt 19, 20.22; c’est le jeune homme présent dans le tombeau à la Résurrection de Mc 16,5 et c’est le jeune homme ressuscité par Jésus, fils de la veuve de la ville de Naïn de Lc 7,14. Puis dans les Actes ou dans la Première lettre de Jean pour souligner la vigueur de la jeunesse chez les jeunes gens (Act 2,17 ; Act 5,10 ; 1 Jn 2,13.14).
Le Nouveau Testament ne va pas jusqu’à qualifier Jésus de jeune homme, ni sous le terme neaniskos, ni sous le terme de na’ar, ne serait-ce que de manière mémorielle ( par exemple en rappelant Isaac ou le roi David, jeunes hommes).
Alors fausse piste?
Non.
Il reste ces jeunes hommes, plein de vie, dans la fougue de leur jeunesse, chargés de se coltiner des taureaux pour l’holocauste dans l’Ancien Testament, de se réveiller et de vivre dans le Nouveau Testament. ces jeunes gens qui ont pu être Isaac ou David, possiblement mis à mort mais invités à vivre pour déployer le plan de Dieu dans leur vie, pour eux et pour le service de leurs frères.
En Lc 7,14, Jésus dit littéralement : “Jeune homme (neaniskos), je te le dis, lève-toi !”
Alors, voici ce que nous pourrions en retenir :
– que nous sommes faits pour la vie, quel que soit notre âge ; faits pour la vie, et pour la faire fructifier. Pas question de s’arrêter, pas question de s’endormir, nous sommes invités à laisser déployer cette force de vie dans toute sa fougue et sa jeunesse, jusqu’au bout de sa jeunesse qui ne s’éteindra – et encore ! – qu’à l’heure de notre dernier souffle;
– qu’honorer cette force de vie, c’est “rendre gloire à Dieu” ; c’est faire ce que pour quoi nous sommes faits ; c’est faire ce que nous savons faire de mieux !
– faut-il le préciser, découvrant une orientation homosexuelle, différente de la culture ambiante, c’est se laisser inviter par le Christ, à vivre son identité pleinement, sans peur, sans jugement, et spécialement à cet âge à la force de la vie pourrait être contrainte et refoulée pour se conformer à une norme qui ne nous convient pas : “Jeune homme (neaniskos), je te le dis, lève-toi !“.
– que les découvertes de la jeunesse, ces découvertes identitaires comme autant d’intuitions que l’on accueille parfois comme un idéal qui transcende, parfois comme une impossibilité d’être qui plonge dans le déni ou le refoulement, sont chemins de vie, y compris lorsqu’il s’agit de la découverte de son orientation sexuelle. Marc, l’Evangéliste, parle aussi d’un neaniskos : “Un jeune homme (neaniskos) le suivait, n’ayant sur le corps qu’un drap. On se saisit (neaniskos, littéralement “on le secoua”) de lui; mais il lâcha son vêtement, et se sauva tout nu.”
Et voilà. Encore une affaire de vêtement. Encore une affaire de nudité. Encore une affaire de vérité et d’identité. La nudité évoquée ici n’est pas sexuelle. Symboliquement – mais peut-être aussi réellement, ce jeune homme s’en va, dans la nuit, nu, libre d’être lui-même.
Et voilà.
Rester jeune.
Z – 3 juin 2018
Source photo : Scott Mckenzie, danseur au Wiener Staatsballett
La foi provoque chez les jeunes des sentiments d’aventure qui invitent à passer par des paysages incroyables, pas du tout faciles, pas du tout tranquilles… Mais vous aimez les aventures et les défis.
Le problème, c’est nous les grands qui, très souvent, avec une tête de je-sais-tout, disons : “Il pense comme ça parce qu’il est jeune, il va bientôt mûrir.”
Il semblerait que mûrir, ce soit accepter l’injustice, croire que nous ne pouvons rien faire, que tout a toujours été comme ça…
Pape François, aux jeunes du Chili, 17 janvier 2018)
(cité par La Croix du 19 janvier 2018)
C’est ça.
Jésus mort à 33 ans. Environ.
(et ressuscité)
Eternellement jeune, quoi !
Alors, écoutons, cet appel, ce chant, sans cesse renouvelé, de la jeunesse.
A chaque génération.
Chant du renouveau, chant de la promesse, chant de l’avenir.
A chaque fois nouveau, et pourtant le même.
Le chant de la folie de l’amour,
le chant de l’idéal du bonheur
le chant de la révolte contre l’injustice
le chant de la danse ininterrompue
le chant de la paix et de la joie réunies
le chant de la folie nouvelle
le chant de l’amour.
Sans cesse renouvelé.
Loin, si loin des conservatismes
du repli sur soi
de la peur du renouveau
qui existent aussi
et qui sont des caricatures
de la jeunesse.
Jésus est éternellement jeune
tourné vers l’avenir,
l’abolition de toute servitude,
tout esclavage,
toute discrimination,
tout jugement fondé sur la différence.
Jésus, est l’avenir en puissance,
en révélation,
en accomplissement de ses potentialités de vie.
Jésus, sauveur de la mort,
révélateur – réveilleur de la vie,
fi des conservatismes,
fi de l’endormissement,
fi de l’horrible conformisme.
Guérison un jour de sabbat
main atrophiée qui reprend sa forme naturelle,
épis froissées et mangés un jour de jeûne,
repas pris avec Zachée le publicain,
grondement contre les marchands du Temple,
folie, folie, folie,
de l’amour de Dieu.
Eternelle jeunesse,
Dieu en nos vies.
Jésus sur nos chemins.
Jésus
Aujourd’hui.
Z- 20 janvier 2018
Stresssed out (Stressés !)
par Twenty One Pilots (Tyler Joseph et Josh Dun)
Sur le thème, on m’avait dit et c’est pas ça.
Sur le thème, je rêvais et vous m’avez poussé à autre chose.
Sur le thème, c’est dur d’entrer dans la vie que ce monde nous prépare.
Sur le thème, mais laissez-nous donc tranquille et vivre à notre façon.
On nous avait dit que plus tard, en grandissant, tout irait mieux
et voilà qu’on se sent perdu, toujours à compter sur l’avis des autres.
Laissez-nous donc revenir à nos intuitions de jeunesse
au lieu de nous stresser !
Avec un joli jeu de mot :
I care what people think / I care what you think : je tiens compte de ce que vous pensez,
alors qu’en général la formule est plutôt employée au négatif et n’est pas très gentille : “I don’t care what you think“, Je me fiche de ce que vous pensez. Ironie !
Ecouter, écouter tous ces avis bien-pensants qui semblent mieux savoir que l’intuition personnelle de chacun. Stressant !
TWENTY ONE PILOTS – Stressed out
Je voudrais trouver les meilleurs sons que personne n’a jamais entendus,
Je voudrais avoir une meilleure voix pour chanter de meilleurs mots,
Je voudrais trouver des accords à placer dans un ordre nouveau,
Je voudrais ne pas avoir à rimer à chaque fois que je chante,
On m’a dit qu’en grandissant toutes mes peurs diminueraient,
Mais là, maintenant, je me sens fragile et tiens compte de ce que pensent les gens.
Mon nom est Blurryface (face embrouillée) et je tiens compte de ce que vous pensez.
J’aimerais que nous puissions revenir en arrière, au bon vieux temps,
Quand notre maman chantait pour nous endormir, mais maintenant nous sommes stressés.
Nous sommes stressés.
Parfois, une simple odeur me ramène au temps où j’étais petit,
Comment se fait-il que je ne sois jamais capable d’identifier d’où elle vient ?
J’en ferais une bougie parfumée si jamais je retrouvais sa source,
J’essaierais de la vendre, je ne la céderais jamais, je n’en vendrais probablement qu’une,
Et ce serait à mon frère, car nous avons le même air de famille,
Les mêmes fringues, même origine, même pierre jetée dans le ruisseau où nous allions traîner,
Mais ça nous rappellerait le temps où rien n’avait vraiment d’importance,
Entre prêts d’étudiant et cabanes dans les arbres, nous prendrions toujours ces dernières.
Mon nom est Blurryface et je tiens compte de ce que vous pensez..
J’aimerais que nous puissions revenir en arrière, au bon vieux temps,
Quand notre maman chantait pour nous endormir, mais maintenant nous sommes stressés.
Nous jouions à faire semblant, nous nous donnions des noms différents,
Nous construisions une fusée puis l’envoyions voler au loin,
Nous rêvions du cosmos mais maintenant ils nous rient au nez,
En disant, “Redescends sur terre, tu dois gagner ta vie.”
Yeah.
J’aimerais que nous puissions revenir en arrière, au bon vieux temps,
Quand notre maman chantait pour nous endormir, mais maintenant nous sommes stressés.
Nous jouions à faire semblant, nous jouions à faire semblant, mon lapin,
Nous jouions à faire semblant, réveille-toi, ce dont tu as besoin, c’est l’argent
Nous jouions à faire semblant, nous jouions à faire semblant, mon lapin,
Nous jouions à faire semblant, réveille-toi, ce dont tu as besoin, c’est l’argent
Nous jouions à faire semblant, nous nous donnions des noms différents,
Nous construisions une fusée puis l’envoyions voler au loin,
Nous rêvions du cosmos mais maintenant ils nous rient au nez,
En disant, “Redescends sur terre, tu dois gagner ta vie.”
Yeah.
I wish I found some better sounds no one’s ever heard,
I wish I had a better voice that sang some better words,
I wish I found some chords in an order that is new,
I wish I didn’t have to rhyme every time I sang,
I was told when I get older all my fears would shrink,
But now I’m insecure and I care what people think.
My name is Blurryface and I care what you think.
Wish we could turn back time, to the good ol’ days,
When our momma sang us to sleep but now we’re stressed out.
We’re stressed out.
Sometimes a certain smell will take me back to when I was young,
How come I’m never able to identify where it’s coming from?
I’d make a candle out of it if I ever found it,
Try to sell it, never sell out of it, I’d probably only sell one,
It’d be to my brother, ‘cause we have the same nose,
Same clothes, homegrown, a stone’s throw from a creek we used to roam,
But it would remind us of when nothing really mattered,
Out of student loans and treehouse homes we all would take the latter.
My name is Blurryface and I care what you think.
Wish we could turn back time, to the good ol’ days,
When our momma sang us to sleep but now we’re stressed out.
We used to play pretend, give each other different names,
We would build a rocketship and then we’d fly it far away,
Used to dream of outer space but now they’re laughing at our face,
Saying, “wake up, you need to make money.”
Yeah.
Wish we could turn back time, to the good ol’ days,
When our momma sang us to sleep but now we’re stressed out.
Outro (Blurryface)
Used to play pretend, used to play pretend, bunny
We used to play pretend, wake up, you need the money
Used to play pretend, used to play pretend, bunny
We used to play pretend, wake up, you need the money
We used to play pretend, give each other different names,
We would build a rocketship and then we’d fly it far away,
Used to dream of outer space but now they’re laughing at our face,
Saying, “wake up, you need to make money.”
Yeah.
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Source Paroles (revues) : La coccinelle
YOUNG AND RESTLESS (Jeunes et turbulents)
par Benjamin Peltonen
Un peu de fraîcheur avec Benjamin Peltonen, un jeune artiste finlandais. Fraîcheur de la jeunesse, fraîcheur de l’adolescence, fraîcheur des grands idéaux et des rebellions contre tout establishment qui voudrait dire ou imposer comment il faudrait se comporter.
Oui, je me souviens. De ces grands élans, de ces grands enthousiasmes, de ces promesse faites à soi-même – éventuellement à sa bande de potes – selon lesquelles , avec nous ce serait différent, que le monde allait changer, qu’il serait plus beau.
A quiconque me dirait ” c’étaient des rêves”, je répondrais encore aujourd’hui : ” Non, ce n’étaient pas des rêves, c’étaient des intuitions.” Car ces élans ne venaient pas de l’extérieur, ils surgissaient de l’intérieur et emplissaient l’espace, le coeur, les tripes, les pensées; Ils étaient authentique, ils étaient la vie. Ce qui faisait que j’étais jeune et “agité”. Restless, littéralement : sans repos, en vie, bougeant tout le temps, parce qu’il y avait tant de choses à faire, et notre appétit de vivre était si grand !
Et aujourd’hui alors? Y a-t-il encore quelque chose qui vit là dedans ? ou ne suis-je qu’un vieux viking fatigué qui lève la main vers le soleil ?
We’re survivors Dodge lightning Eat and run, eat and run Team vikings Hands are rising To the sun, to the sun When all the work is up
It’s going down tonight
High on a hill
She’s a fast driver, yeah
When all the work is up
It’s going down tonight
High on a hill
No slowing down
It’s going down tonight
High on a hill
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Nous sommes des survivants esquivant la foudre Manger et courir, manger et courir Une bande de vikings Les mains levées Vers le soleil, vers le soleil. Quand le travail est accompli
Ca va changer ce soir,
Au sommet d’une colline
C’est une conductrice rapide, yeah,
Quand le travail est accompli
Ca va changer ce soir,
Au sommet d’une colline
Pas de ralentissement
Ca va changer ce soir,
Au sommet d’une colline
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